mardi 24 juillet 2012

un ami sur ma lecture chrétienne du Coran selon traduction française - vg. sourate 110

Ce que je reçois d'un ami mauritanien - musulman - à propos de ma lecture...

 
----- Original Message -----
To: keija
Sent: Tuesday, July 24, 2012 1:00 AM
Subject: Ecrit apres vous avoir lu et en pensant affectueusement à vous

SOURAH 110 : Un ALLELOUIA  ou UN CHANT DE VICTOIRE DE GUERRE

 références
1° chouraqui
   quranexplorer.Com . traducteur : non verifié  ( cette référence est un point faible pour un esprit occidental . elle est forte pour un sahélien;  prendre la première traduction sous la main pour l’opposer à une référence considéré comme forte par l’interlocuteur ; veut signifier le primat de la chose admise communément face  à l’originalité de  l’antithèse. Cela me convient assez  en pratique,  par paresse).
Référence du dictionnaire de français :
www.cnrtl.fr (centre national de ressources lexicale)
Référence de l’arabe : la parenté de  ma langue maternelle, le Hassaniya avec  la langue de référence arabe de la péninsule  :  contrôle par écoute, de  la proximité des évocations engendrées, comparativement avec les traductions.
Chouraqui : «  Quand le secours d’Allah vient AVEC la victoire(1), tu vois les humains entrer en masse dans la créance d’Allah (2) Glorifie la désirance de ton Rabb,fais-toi pardonner. Le voilà, c’est le Retour(3) »
Quranexplorer.com : «  Lorsque vient le secours d’Allah AINSI que la victoire, (1) et que tu vois les gens entrer en foule dans la religion d’Allah, (2) alors, par la louange, célèbre la gloire de ton Seigneur et implore Son pardon. Car c’est Lui le grand Accueillant au repentir. (3) »
Dans  le coran,  la foule vient adhérer simplement à  la religion  du seigneur,  Dans  Chouraqui, en première lecture, le contemporain entend que les gens contractent un crédit d’argent, puis comprend que cela ne veut rien dire. Voici ce que lui donne  le dictionnaire. 
 Première  option : « Action de  considérer quelques chose  pour vrai »
Le dictionnaire a la justesse de citer des  exemples, qui illustrent  que l’emploi du mot, en français ancien,  est le plus souvent rattaché  à une  polémique.  La créance  mesure  « un crédit » donné  par une foule à une chose des  plus aléatoire  quand  à sa vérité : Traduire n’est pas servir un texte, mais ce n’est pas le dénaturer.
Mais Chouraqui a une thèse, tout à fait défendable en discussion historique, ou même théologique mais déloyale vis-à-vis d’un texte à traduire. La 110° sourate  nous dit-il en introduction « clôture, sous la forme d’un psaume triomphal, la révélation progressive »  Mais le triomphe est t’il spirituel ou temporel ? Es-ce un chant de victoire guerrier ou un allelouia ? Un traducteur sans moque idéalement, Chouraqui, se charge  de  trancher  pour nous par son interprétation.
« Quand le secours d’Allah vient AVEC la victoire » ET (pour la virgule)  les humains  entrer  en masse dans la créance d’ allah. »
Chouraqui préfère  que «  WA » = « ET, ainsi que » devienne  AVEC.  et supprime le WA par une virgule pour la suite.
Alors  le secours d’allah, aidé par la victoire militaire (ou l’inverse) font que :Intimidés, militairement menacés, opportunément dans tous les cas, les humains font crédit à la nouvelle religion.
 Soit ! ce monothéisme, comme ceux qui l’on  précédé, se  sont  souvent  imposé  par  l’épée , ce  n’est  pas  un scoop.  Mais ce  n’est  pas ce  dont  parle  le texte.
Le coran dit  plus surement  «  Lorsque vient le secours d’Allah AINSI que la victoire ET que tu vois les gens entrer en foule dans la religion d’Allah ».
C’est  UN CONSTAT du succès de  l’islam, qui n’est pas attribué à la victoire, il ne c’est pas fait AVEC elle, mais en même temps qu’elle ; le secours spirituel de dieu n’est pas arrivé AVEC la victoire mais en même temps. Il est simplement constaté. Laquelle victoire est là (celle de la religion secourue par l’esprit de dieu et non celle des armes qui font faire crédit, la main forcée.)  ALORS d’évidence, viennent les LOUANGES et  PRIERES à la manière d’un ALLELUIA chrétien : «alors, par la louange, célèbre la gloire de ton Seigneur et implore Son pardon. »
C’est un alleluia, pas un cri de victoire de guerre.  LOUANGE  et CELEBRATION auprès de celui qui reçoit et décide du sort à faire au repentir  «  Car c’est Lui le grand Accueillant au repentir.  »  Pas  à la manière du dieu de la thèse de chouraqui, chef de  guerre, qui une fois glorifié pardonne «  glorifie la désirance de ton Rabb, fais tois pardonner » dans un automatisme de logique politique.
La « masse » remplace la foule dans l’interprétation de Chouraqui, mot équivalent en effet,  dès lors que le mot  ne cherche pas  à conserver , à une  représentation ,sa   nature . Cela ne pose pas  problème à qui  fait œuvre d’érudit, de savant, d’historien. Le traducteur,   occupé à traduire, lui, préfère « les gens  qui entrent en foule  ». La foule en plus d’être plus proche du sens du mot «  avwaj » plait  au traducteur honnête.  Le mot continu à parler d’une addition d’hommes. Somme de personnes soumise à la grâce, par le secours de dieu. Que voulez  vous que cela face  à une « masse » !

deuxième option du dictionnaire : « La créance est l’action de considérer quelqu'un comme véridique, comme digne de confiance .Le dictionnaire cite  alors très à propos,  Charles Peguy:
« C'est Dieu qui nous a fait crédit, qui nous a fait confiance. Qui nous a fait créance, qui a eu foi en nous »
Chouraqui , nous parle t’il de la «  créance » que donne allah  à la « masse »  des  convertis  ou de la créance  que la masse «  accorde » à dieu. ?
Le même dictionnaire vient  en aide par un deuxième exemple illustrant le second sens du mot : « La Lettre  de créance  attestant la confiance officielle accordée par le pouvoir politique d'un État à un ambassadeur »
Ainsi, donc soit la masse accorderait sa confiance  à l’ambassadeur de la  nouvelle religion :(masse= les mecquois et leur leaders= la ville de  la Mecque). Ou Posé autrement : l’Etat, le pouvoir = dieu, la confiance  est reçu par les  croyants.  
Dans les deux cas c’est fort intéressant, c’est spirituellement non dénué de pertinences,  mais hors propos du texte.  Traduire n’est  pas inventer.

Quand  à « la désirance » de dieu dans  le texte elle n’existe que dans l’esprit de Chouraqui, désireux que les dictionnaires modernes n’y comprennent rien ; que « l’étranger » se sente davantage  en terre inaccessible.
Désireux sans doute, que les connaisseurs de  la langue , les intellectuels et gens d’esprit  trouvent des sens brillants, fussent ils insensés dans son coran. A chaque vanité sa nourriture, celle des  gens d’esprit est toute trouvée.
 Désir peut être aussi de faire  résonnance auprès de certains lecteur d’un objet de quête  chrétienne et soufi bien affirmé, mais  absent de la 110° sourah : Le désir de dieu pour l’homme et réciproquement. Si le musulman ne s’y trompe pas,  le procédé est  pervers  à l’encontre  du chrétien qui vient naturellement   au coran  dans  la  poursuite de sa propre  foi. Il n’est  pas  un étudiant  en islam. L’amener sur le thème du désir «  de et pour dieu » est facile, car c’est un lieu commun du christianisme. La déception sera d’autant  mieux assuré que, « l’apparent » du coran est  plus discret  sur  le thème et le chrétien n’est  pas  à l’étude chez  un maitre  soufi.
L’interprétation de la sourah 110 par  Chouraqui est  simple : l’adhésion des  musulmans est une affaire  de  crédit conjoncturel accordé par  « une masse » au prophète de  l’islam vainqueur  militaire  , de retour  à la Mecque. La sourah 110  célèbre le triomphe armé de  ce dernier. Des musulmans  peuvent tout à fait la vivre ainsi. La  thèse  en vaut une autre.  Mais il est  malhonnête d’en gâcher une traduction de texte.
Quand  à vous cher  ami, je ne  m’étonne plus de votre  saine naïveté  à lire ceci « la traduction d’André Chouraqui, rugueuse et rapeuse, mais très mot à mot, dont je peux « contrôler » la précision et l’honnêteté puisqu’il a également traduit la Bible, dont j’ai cinq ou six autres traductions. »
Amitiés

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