dimanche 15 juillet 2012

Dieu nous a remplis de sagesse et d'intelligence - textes du jour

Dimanche 15 Juillet 2012

Une bonne partie de cette journée en homélie. Tous trois à Muzillac pour y rejoindre Denis M. qui y célèbre la messe paroissiale. Un groupe de guides Scouts d’Europe, une trentaine, salut scout au baiser de paix, parli elles, un joli visage sur un buste timide que l’on cache (Akéla LE POITEVIN dans mon enfance). La nef à moitié pleine. Cette architecture soit des années 30 : Trocadéro et Saint-Pierre de Chaillot, soit chapelle privée de Louis II de Bavière, quatre-vingt ans auparavant, à Neuschwanstein. Vaste, dorée et simple, cela appelle l’unisson qui est une forme de prière individuelle mais ni au choix, ni selon une inspiration particulière. Denis M. prêche avec force. Déjà, la semaine dernière, ailleurs à Arzal, venu seul, je l’avais senti bien plus spirituel qu’auparavant : Dieu qui bouleverse. Aujourd’hui, Amos et Amazias, le rite et le prophétisme, la fonction et l’annonce, d’autant qu’Amazias et son temple sont d’obédience royale. Protestation de l’un : ce n’est ni ta place ni ton rôle, réplique de l’autre. Je n’étais pas prophète ni fils de prophète, j’étais bouvier et je soignais les figuiers. Mais le Seigneur m’a saisi quand j’étais derrière le troupeau, et c’est lui qui m’a dit : « Va, tu seras prophète pour mon peuple d’Israël ». Texte de l’Ancien Testament pour faire vibrer et vivre l’évangile : celui de l’envoi en mission, deux par deux. Jésus appelle les Douze et pour la première fois, il les envoie deux par deux. [1] deux par deux, pour attester que ce qui est dit n’est pas d’un seul, contingent, humain, mais de bien davantage. Appelé pour être envoyé : mouvement complexe ? retournement ? prise de possession par Dieu de son outil ? Le don de guérir par l’expulsion des démons, les possédés. Dirait-on aujourd’hui, des addictions : le jeu, la drogue, l’alcool, l’informatyique et internet (les cas se multiplient d’une forme d’autisme acquis, des adolescents s’enferment et ne sortent plus de leur chambre). Sous le signe de la dépendance (de Dieu), les disciples, les envoyés tirent leurs semblables de tristes dépendances… je prolonge ainsi. Ma femme, ce qui n’est pas coûtume, suit avec vivacité le prêche. Echange sur ces thèmes puisque nous recevons à fdéjeuner notre ami. Prudence avec les possessions, rencontres à l‘époque où Denis M. étaut chargé de la pastorale de la santé ou encore auparavant, après deux années d’études et d’approfondissement à Paris en psychologie et psychiâtrie, quand il fut chargé à B. de trois maisons de religieuses aliénées : les convaincre de suivre les prescriptions médicales au lieu de recourir à l’exorciste.Ceux qu’il a rencontrés et qui lui paraissaient sérieux, lui ont toujours fait part de leur circonspection sur la démonologie, la personnification  du mal, la « présence » du « Mauvais ». Le rite et l’annonce. Les funérailles, il en a demain à « assurer ». Est-ce le rôle du prêtre ? la prière familiale et intime ne suffirait-elle pas ? la messe, la tombe. L’extrême-onction : sacrement récent. Tout baptisé est témoin. Ce retour général au XIXème siècle, les processions et bénédicitons qui font déserter les églises par une bonne part des 5 ou 2% restant ? Qu’attendez-vous de l’Eglise ? comment nous, les prêtres, nous pouvons vous apporter quelque chose ? mais comment ? en parler tranquillement et pas en habitués des paroisses, liturgies et édifices ou exercices de maintenant. C’est ce que je propose : une transposition des campagnes de proximité pour une élection de député ou de maire, le café de campagne, une dizaine ou une vingtaine, ensemble. Comment le convoquer, le provoquer ? les annonces en chaire ne toucheront que ceux qui sont encore là, et qui d’ailleurs seront peut-être réticents. La presse, les tracts, les boîtes aux lettres, les pare-brise de voitures. Le porte-à-porte de naguère, Denis M. l’a fait comme tous. Mais ce ne serait pas des tête-à-tête ni un dérangement in situ. Comment libeller le tract ? je sens notre ami, et tout autant ma chère femme qui embrayent : nous sommes ensemble. A l’évêque actuel j’avais proposé une paroisse virtuelle puisque l’internet le permet, un oratoire œcuménique dans la galarie marchande des grandes agglomérations du diocèse, un peu de quoi lire, des téléphones, des contacts, du silence, des rendez-vous possible de permanence. Aussi, une formation légère aux éventuels postulants vers les ordres : comment se tenir dans le monde (rédiger un courrier, répondre au téléphone, placer à table et aussi lire un roman contemporain pour y voir ce qui appelle ou quitte Dieu…). L’évêque venait d’arriver, j’avais bouché un trou à la petite table de réfectoire parmi d’autres lors d’un colloque sur celui qui venu de Valence en Espagne avait ranimé ici la foi perdant ses ancêtres et ses repères. Je reçus, en accusé de réception de ma lettre de « relance », l’indication qu’on consacrerait cette propédeutique à l’approfondissement de la foi, les autres chantiers ne furent pas évoqués. Je ne reçus plus d’autre courrier : l’évêque a la réputation, acquis et respectée, de ne pas répondre aux lettres, le curé de ma paroisse à qui j’ai écrit deux fois ces semaines-ci pour rompre une glace de cinq ans et voir si je puis, dans mon regsitre, lui être utile, ne me propose pas de rencontre. Denis M. dessine souvent le portrait des trois prédécesseurs de l’actuel, la ressource humaine, les situations inconnues de l’évêque qui arrive pour des liturgies mais jamais le tête-à-tête au presbytère, le repas ensemble, et donc des affectations, des parcours, des utilisations en même temps que l’exercice d’une certaine paternité spirituelle chaleureuse, proche, responsable… De moins en moins de prêtres, soit ! le relais par les laïcs, soit. Mais deux définitions : qu’est-ce que le prêtre, sans doute Lumen gentium, mais creuser ? tout ce qu’il n’a pas à faire, tout ce qui est irréductible. Le rite et l’annonce, le choix donc. Sans doute, qu’il travaille, qu’il soit inséré quelque part ou ? escathologie et contingence du prêtre. Ordonné depuis juste un an, le jeune S… est l’objet de rumeurs, les parents d’enfants très jeunes trouvent que… les femmes-écran ou au contraire multiplicatrices en accueil, en éveil, en radars tous azimuts… Les moyens d’aujourd’hui, les idées et techniques de toutes les entreprises de communication et de prospection commerciale, le degré zéro de la rencontre, de l’éveil, ce qui suppose le plus d’avancée humaine, de don de soi, d’écoute et de disponibilité, de liberté de l’imagination, toutes clés de l’adaptation. Les fusions d’entreprises ne sont que prédation du carnet de commande, du réseau commercial et assasssinat de l’outil de production concurrent : elles montrent une lacune générale, le commercial, la connaissance, la prévision et la mémoire du marché. Les partis politiques en sont là, autant que l’Eglise. Seules ? les sectes, les mafias arrivent à recruter mais par tromperie, or il s’agit de propager un chemin de liberté, de découverte. – Pendant les lectures, à la messe, une jeune femme enceinte a catéchisé les enfants qui le voulaient bien, Marguerite en a été contente. Je suis allé présenter les burettes aux deux moments requis. Mon cher Denis M. a hésité à me reconnaître, vue qui reste très fatiguée d’opérations semi-réussies, mais à l’ambon cela ne s’observe pas. Il serait bien allé célébrer une messe au camp scout. Les filles n’ont su ni annoncer leur feu de camp offert aux paroissiens et aux vacanciers, ni solliciter une liturgie. User du monde comme n’en usant point, mais en user… Texte du tract ou de l’exercice éventuel, jeudi tandis que nous irons déjeuner chez Jean « le bon » pour l’entourer dans le soin qu’il doit assumer assez seul moralement à une femme devenue grabataire, mal-entendante, presque pas voyante et qui m’avait assuré il y a quelques années où elle acceptait d’être déplacée jusques chez nous regretter de s’être mariée et d’avoir eu deux enfants. Lui, vit sur accus : sa bonté, sa classe d’ouvrier très spécialisé, genre années 30 ou 60, et le souvenir d’un amour jamais consommé, les échanges de regards puis de quelques mots pendant des années, le car Citroën de navette entre une ville de banlieue : Villeparisis et Paris… ruture quand il s’était laissé aller à « faire » un deuxième enfant. Il récite parfois, lumineux, le souvenir. Lui et notre ami prêtre ont en commun l’amitié de leurs pères respectifs, un facteur et un cordonnier, à Radenac… la France, l’Eglise, nos époques, nos vies et bientôt la commune suite.
Prier maintenant, les textes non plus entendus, mais relus. Paul… la grâce par laquelle Dieu nous a remplis de sagesse et d’intelligence… ce sont nos facultés quotidiennes ! Il projetait de saisir l’univers entier, ce qui est au ciel et ce qui est sur la terre… oui, tout le vivant, tout le créé. Réponse de Denis à Marguerite : pourquoi dire, mon Père ? Et d’expliquer que les parents de sang sont représentants de Dieu pour elle, plus encore que parents, car Dieu seul nous crée. Et notre fille comprend…  
… et maintenant la rejoindre, elle s’ennuie, deux semaines de vacances lui suffiraient. Je dois tenir mes promesses et grandes : de la cabane à la mobilisation des photos numériques de son petit appareil, etc… tandis que ma vie a – quantitativement ? – plus de passé que de futur, mais que d’années de jachère malgré des éphémérides, des mutations, des rencontres, des affectations et de l’écriture… je dois à la vie, à notre créateur, d’être présent au commencement d’une autre existence, si précieuse, celle de notre fille. Responsabilité de moi-même pas toujours perçue ni bien exercée, mais responsabilité certaine vis-à-vis de ma fille, d’autant qu’elle me prend tellement en charge et souvent manifeste qu’elle en a conscience. Ses pas traceront le chemin.


[1] - Amos VII 12 à 15 ; psaume LXXXV ;  Paul aux Ephésiens I 3 à 14 ;  évangile selon saint Marc VI 7 à 13

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