jeudi 19 juillet 2012

la terre ramènera au jour les trépassés - textes du jour

Jeudi 19 Juillet 2012

Ces cris au Palais-Bourbon : il a menti aux Français, seraient dans le contexte d’autres pays ceux d’assassins. Méritons-nous notre état de droit, nos jurisprudences, nos deux siècles de cheminement vers nos institutions et la bonne volonté des générations passées, ne sommes-nous pas l’une des plus superficielles depuis le milieu du XVIIIème siècle, avec ce bénéfice de ne subir aucune véritable épreuve depuis la fin de la guerre d’Algérie. Notre fille qui me demande, tandis que nous allons à la plage, avant-hier : est-ce qu’il peut y avoir encore une guerre ? La Syrie, les soutiens de ce régime sidérant car son chef intronisé par hérédité ne doit être qu’une émanation, mais de quoi ? Dix pour cent de chrétiens là-bas, le ministre de la Défense « kamikazé » était chrétien, le voici devant l’Eternel et certainement sans remord et même avec X circonstances atténuantes alors ? tandis que nous, gavés de chances et d’héritages, que cultivons-nous ? qui ratiocinons sur la feuille d’impôt ou projetons le prix de l’électricité domestique à horizon de vingt ans, tous risques genre Fukushima exclu… Autre situation que résume mon ami Brahim de Mauritanie [1]pays dont nous soutenons le dictateur croyant qu’il fera la peau des terroristes au Sahel pour notre compte, françafrique sans changement encore. Voilà pour aujourd’hui, mais hier – en chrysalide, entre la beauté de l’enfance et celle des premiers dix-huit ans aboutis pour la robe blanche et le sourire aux cils longs du regard, même si le romantisme se boudine et porte jeans – veillée de cloture d’un camp de Guides d’Europe. Marguerite et son amie Joséfa, dans le cercle à double foyer de feu, les chants et saynètes, l’obscurité venant insensiblement. La beauté partout était ailleurs, je la voyais parfois de profil, je l’entendais car il n’y eut manifestement qu’esprit d’affection mutuelle et d’humour. C’était bien, notre fille a reconnu – chantée – la prière scoute qu’elle apprend chaque soir d’oreille quand je m’agenouille au bord de son lit. Il pleuviotait mais on ne sentait rien. Quelques très beaux arbres, des bâtiments en déliquescences, la propriétaire âgée, seule et probablement sans trésroerie mais du cœur et de l’obligeance. Les adolescentes l’ont fêtée brièvement, la pudeur est ce qu’il y a de mieux pour tout et en tout. L’une des deux compagnies est de Strasbourg… l’autre de Reims. Le jeune Sébastien a officié pour les promesses. J’ai été heureux d’apprendre cette présence d’Eglise comme j’avais été ému de voir les rangs dimanche, occupés en uniforme bleu.
Prier pour les pays où l’on se bombarde et où l’on se tue, prier pour le nôtre si négligent et qui n’a le sens du profond que dans l’abîme… prier pour les jeunes et pour les vieux, tous commencent. Les nations craindront le nom du Seigneur et tous les rois de la terre sa gloire… quand il apparaîtra dans sa gloire, il se tournera vers la prière du spolié, il n’aura pas méprisé sa prière.. et le peuple à nouveau créé chantera son Dieu… il regarde la terre pour entendre la plainte des captifs et libérer ceux qui devaient mourir. [2]. Plus que miséricordieux car c’est déjà une posture de culpabilité pour le suppliant, Dieu est tout simplement – intensément – à notre portée : la prière nous le répète dès que nous y sommes : devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. [3]. Aboutissement et ambiance tout autre que celle qui nous est native et promsie à la fois : tes morts revvront, leurs cadavres ressusciteront. Réveillez-vous, criez de joie, vous qui demeurez dans la poussière car ta rosée, Seigneur, est une rosée de lumières, et la terre ramènera jour les trépassés. Humilité du Christ qui – simplement – accomplit l’Ecriture, les promesses de Dieu, nos suprêmes envies et désirs, notre intuition de l’éternité, beauté, lumière, rosée, commencement, enfance vraie.


[1] - modification de la Constitution prorogeant le mandat des députés : je te la livre sans commentaire : elle est intervenue telle que publiée dans le journal officiel n°1265 du 15/6/2012 (loi constitutionnelle n°2012/015 du 20/3/2012 portant révision de la constitution du 20/7/1991) en ses termes : article 15 : "les pouvoirs des assemblées parlementaires sont prorogés jusqu'à la proclamation des résultats définitifs des prochaines élections législatives" - Dossier Dadde : nous attendons toujours la rédaction du jugement pour passer devant la cour d'appel  (un des fondateurs d’un groupe d’analyse et d’opposition en clandestinité, un temps rallié au régime et en taule depuis deux ans). Quant au dossier Biram : après le jugement de nullité des procédure, le procureur a saisi le juge et la défense a saisi la chambre d'accusation en nullité de la procédure et nous sommes dans l'attente de cet arrêt pour la suite de la procédure (un militant pour l’abolition de toute pratique esclavagiste, conformément à une loi tellement bafouée que ce sont les dénonciateurs de ces pratiques qui sont coffrés – Biram  a osé dénoncer aussi des commentaires abusifs de l’Islam pouvant justifier pour les simples et les recéleurs ces pratiques)

[2] - On peut distinguer trois parties dans ce psaume ; dans les 12 premiers versets, l’auteur décrit les souffrances indicibles dans lesquelles l’ont plongé ses ennemis : ses jours se consument comme de la fumée, son cœur se dessèche, il en oublie de manger ; tel un soieau isolé, il est la cible de ses ennemis ; il répète : « mes jours sont comme une ombre qui passe » (verset 12) Le verset 13 constitue une transition qui éclaire le sens de la prière qui précède et que l’on imaginait concerner les malheurs d’un individu. Les versets qui suivent montrent qu’en réalité, il s’agissait du peuple d’Israël, privé de son Sanctuaire, meurtri par l’exil, objet de la vindicte d’énnemis féroces. Israël a été frappé par Dieu pour ses indiélités et ses manquements à la Tora, aussi vrai que Dieu « demeure à jamais » (verset 13) il se dressera pour prendre Sion en pitié, reconstruira Sion ; les nations, saisies de crainte, rendront gloire à Dieu,se rassembleront à Jérusalem pour servir Dieu. La troisième partie (verset 24 à 29) reprend et développe le contraste entre la brièveté de la vie humaine et l’éternité de Dieu. Mais ce contraste finit par s’estomper quand il s’agit de Sion et du peuple d’Israël : « les fils de ton serviteur résideront et leur postérité devant, sera affermie » (verset 29) - Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.

[3] - Isaïe XXVI 7 à 19 ; psaume CII ; évangile selon saint Matthieu XI 28 à 30

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