lundi 23 juillet 2012

ceux qui étaient assis en cercle autour de lui - textes du jour

Lundi 23 Juillet 2012

L’heure cuivrée, les arbres un à un, puis maintenant la prairie reçoivent une lumière orangée, reflet de soleil levant sur feuilllages frais, reflet du ciel en lame d’acier sur le ria, va-et-vient silencieux des chiens, attente ou prise de position du jour qui a commencé. – Hier, façon de retraite que je n’avais pas programmée et que ma relectrure de notes d’il y a vingt ans : ma prise de fonctions au Kazakhstan, me donne de faire par immersion. Je ne m’attendais ni à cette ambiance tellement offerte à vivre, transporté que j’ai été dans des lieux et une époque qui continuent d’exister mais hors du temps, partagée avec quelques autres que je nomme méticuleusement mais dont je ne sais plus rien. Et coincidence, ce documentaire-chromo, sur la chaîne 5 : le marché d’Almaty, la chasse à l’aigle, Baïkonour et la mer d’Aral où l’eau revient, ce que je ne savais pas, depuis qu’un barrage en 2005 a été établi (sans doute sur les deux fleuves mais cela suppose une économie différente en amont que celle d’une riziculture pour laquelle tout fut sacrifiée autant que s’étaient implantés les sites militaires pour d’expériemntations chimiques dont je n’ai jamais su grand-chose). Invite à un livre mais reportée au préalable de ce que je dois à « mon » éditeur potentiel : la France, puis la biographie du grand ministre de la confiance  de DG. La journée d’hier, à ranger, à mettre en marche notre écran plan de télévision et ma comtoise des annéeds 1700 m’a décapé. Le cheminement de notre fille, sans distinguer le profane et le religieux, les conseils de vie qu’elle me donne, sa protestation de déjà revenir à l’école, son souhai latente d’une famille plus nombreuse mais qu’elle articule, comme moi, à mi-voix et sans préciser le petit frère ou la petie sœur comme si en puissance l’une et l’autre étaient là. Le passage de mes deux sœurs cadettes, l’idée qui m’est venue d’une réunion annuelle de la fratrie en louant quelque endroit pour quarante huit heures, le goût de creuser tout l’acquis d’un passé si vivant, mon père et ma mère chacun, et comment j’en suis, concurremment avec d’autres le produit : Une femme accomplie, Un homme défait, Leur fils, trois récits après Si la France mentait… puis Un secret français : Maurice Couve de Murville, et enfin ces crises de légitimité qui pour la France sont sa véritable histoire spirituelle, mentale, physique… Hier soir avec en boucle les extraits d’HOLLANDE pour le Vél d’Hiv. et la référence à CHIRAC, l’anti-pédagogie alors que c’en est présenté comme le summum, et une intervention encore de « la première dame de France » quoique la rubrique sur le site de l’Elysée soit désormais inatteignable, quel que soit le chapitre, règne qui commence, ou règne révolu.
Je prie comme une nouvelle entrée dans la vie, comme une action de grâces. Plus tard, j’aurai à prier aussi ces vingt ans de distance maintenant prise (mais longtemps subi, sans acceptation) avec ce qui fut une sorte de sommet ou de nouvel état de vie que je croyais un début et qui fut une fin. Au contraire ? J’expédie aussi, aujourd’hui pour tout clore, un recours en Conseil d’Etat contre le refus du ministre de l’Intérieur – quelqu’il soit, puisque ce que j’ai demandé  Claude GUEANT et dont j’ai ensuite fait part à Manuel VALLS puis à l’Elysée, n‘a pas même été honoré d’un accusé de réception – de mettre à la disposition des évebtuels candidats « libres » à la candidature présidentielle la liste des adresses électroniques de toutes les personnalités, habilitées par la Constitution, à présenter pour la présidence de la République. Comme pour le décret d’extradition de Marina PETRELLA, rapporté quelques jours après que j’avais déposé mon recours en excipant de mon honneur personnel comme intérêt pour agir, je crois représenter l’intérêt commun pour une avancée pratique de notre démocratie élective.
Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma sœur, ma mère. [1] Ramadan, commencé depuis deux jours. Un de mes plus éminents amis mauritaniens, leader de l’opposition démocratique, ministre décisif de la période fondatrice mais aussi d’une dictature aux origines militaires qu’il n’était pas inconcevable de tenter de faire évoluer, me courrielle : En réponse à votre envoi du 11 Juillet, relativement à votre journal  intime, je vous confirme mon intérêt à lire votre méditation des textes de la messe catholique. Cela m’intéresse d’autant que moi-même je lis (et essaie de méditer) quotidiennement une Sourate du Coran avec l’espoir d’avoir terminé, avant la fin du mois de Ramadan, la relecture de l’ensemble du Livre Saint de l’Islam. Tout à  vous. Je lui répond que, reprenant ma lecture chrétienne du Coran de ces dernières années, j’entre dans la sourate XXIX : l’Araignée, pour l’accompagner lui et ses compatriotes dans leur effort et leur chemin, que j’essaye, en politique, de discerner en tentant une synthèse du moment qu’ils vivent, sous une énième dictature (m’empêchant entre autres de partir maintenant présenter ce pays si affectionné à ma femme et à notre fille). L’honneur de prier avec d’autres, pas forcément ceux qui sont identifiés comme nos semblables de conviction, les uns en chrétienté, d’autres en islam, d’autres en recherche vécue, concrète. Passer au plus profond. Qui est ma mère ? qui sont mes frères ? .. Ta mère et tes frères sont là dehirs, qui te cherchent. En fait, arrivés ensuite, alors que la première réunion publique à laquelle le Christ et ses disciples participent est à l’initiative de cette mère décisive, humaine et totale. Ma vie aujourd’hui, dans la condition humaine, je la vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et qui s’est livré pour moi. Profession de foi de l’apôtre des Gentils. J’ai cessé de vivre pour la Loi afin de vivre pour Dieu… Ce n’est plus, c’est le Christ qui vit en moi. … Des riches ont tout perdu, ils ont faim ; qui cherche le Seigneur ne manquera d’aucun bien   … Que les pauvres m’entendent et soient en fête. Ainsi soit-il. Questions vécues par notre fille : Jésus ment… il ne s’occupe pas de nous, comme sa suggestion d’écrire-réfléchir : si la France mentait. Les fondements s’éprouvent, l’appropriation me semblent impossible sans ce doute. L’ai-je déjà vécu ? oui, sur moi. Mais pas encore sur Dieu. Il est vrai que la personne centrale et si précise de toutes nos Ecritures, et même – en  creux – dans le Coran où le Prophète se garde de s’ériger lui-même en référence, puisqu’il révèle et transmet autre que lui, me garde. Je suis dans le réel quand je prie. Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma sœur, ma mère.


[1] - Paul aux Galates II 19 à 20 ; psaume XXXIV ; évangile selon saint Marc III 31 à 35

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