dimanche 8 juillet 2012

ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse - textes du jour

Dimanche 8 Juillet 2012

Prier… [1] Il s’étonna de leur manque de foi. La personne-même de Jésus, archi-connu de ses concitoyens et contemporains d’enfance à Nazareth, est donc un obstacle… cheminement compliqué des « replis » du cœur humain… les nombreux auditeurs, frappés d’étonnement… et ils étaient profondément choqués à cause de lui. Ils n’acceptent pas, nous n’acceptons pas d’être dépassés. Je ne reviens pas, une énième fois, sur cette famille de sang et sa proximité ou pas, consanguinité, fratrie au sens large ou « même père, même mère ». Le toujours vierge, accolé dogmatiquement à l’évocation de Marie, a sa logique. Les faits ? Ils ne dérangent pas puisque le décisif est notre adoption à chacun. Quel que soit le chemin, nous y sommes. Paul et sa foi, ce n’est pas une question, un raisonnement, un aboutissement, ce fut un enlèvement. L’Apôtre s’identifie à sa mission et vit complètement l’instrumentalisation dont il a été l’objet : les révélations que jj’ai reçues sont tellement exceptionnelles… lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort. Question du même tonneau que celle sur la fratrie de sang du Christ : j’ai reçu dans ma chair une écharde, un envoyé de Satan qui est là pour me gifler, pour m’empêcher de me surestimer. hceplQu’est-ce ? pour le commun dont je fais, dont nous faisons partie, les circonstances, autrui suffisent largement pour nous remettre en conscience nos limites et nos erreurs. Pour Paul, quelque chose d’aussi insigne que sa conversion ou que ces révélations ? sans doute. Son dialogue, sa mystique (peu étudiée à ma connaissance tant sa théologie retient, envahit et structure, or c’est un homme, une âme de dialogue, le ton de ses épîtres, ses apostrophes vers Dieu). Il m’a déclaré : ma grâce te suffit, ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse. Or, Paul vit manifestement – bien avant « la gloire des autels » et nos révérences post mortem – une vie de mépris et de railleries, sans compter les épreuves physiques. C’en est trop, nous sommes rassasiés du mépris des orgueilleux. Notre âme est rassasiée de mépris.  [2] Comment s’en sort-il ? Je n’hésiterai donc pas à mettre mon orgueil dans mes faiblesses, afin que la puissance du Christ habite en moi. Le monde, la vie, ce jour.


[1] - Ezéchiel II 2 à 5 ; psaume CXXIII ; 2ème lettre de Paul aux Corinthiens XII 7 à 10 ; évangile selon saint Marc VI 1 à 6

[2] - Ce très court psaume repose sur une comparaison entre l’homme soumis au maître divin et l’homme soumis à un maître humain. Certes, les deux ont les yeux rivés vers leur maître duquel ils sont totalement dépendants. Mais le premier regarde le visage de son maître tandis que le second regarde sa main (l’homme qui regarde » vers Dieu » et l’esclave «  vers la main de son maître » . versets 1 et 3 . L’esclave de Dieu ressent certes une dépendance aussi totale, mais cette soumission procure un sentiment de liberté, de confiance, qui naît de la certitude de servir une noble cause) ; le premier reste digne et libre, le second reste à la erci de cette main qui donne, mais qui se ferme, qui retient et devient parfois un poing qui frappe et tue. Le premier reçoit la grâce = h’én, le secordest cobsidéré avec mépris = bouz, et raillerie = la’ag de la part des maîtres « embourgeoisés » = chaananim, paisiblement installés dans leur superbe. C’est ce psaume qui inspira le rédacteur de la prière du chofar à Roch hachana : « Si tu nous considères comme des esclaves, nos yeux regardent vers toi jusqu’à ce que tu nous prennes en pitié ». Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.  

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