samedi 4 avril 2015

nuit de Pâques


 

jardinierdedieu.com


publié le 4 avril 2015 par Père Jean-Luc Fabre

Devant tant de richesses déployées au cours des siècles par la Parole de Dieu ce qui nous montre combien nos oreilles humaines ont été sourdes, demeurent souvent sourdes, et combien nous sommes chanceux de pouvoir aujourd’hui entendre et voir. Laissons-nous guider par la voix de l’Eglise pour puiser un peu à cette bonne nouvelle. Entrons dans sa prière.
« Dieu qui fais resplendir cette nuit très sainte par la gloire de la Résurrection »… Il y a la nuit très sainte de Noël, il y a la nuit très sainte de Pâques. A chaque fois, Dieu se révèle comme celui qui donne, celui qui se donne entièrement, de manière totale, il naît, il renonce à son état, il devient un de nous, il donne sa vie, il meurt… et, là, en cette nuit, en notre nuit, il ressuscite pour pouvoir se donner encore davantage, sans aucune limite de temps ou d’espace à tous les hommes et à chaque homme, pour que se constitue ce corps de louange, celui de l’humanité rassemblée dans l’amour...

Le mouvement de Dieu, la sortie de Dieu hors de Lui est lumière pour tous. Ce mouvement nous éclaire. Nous étions dans la nuit, notre nuit, celle de notre condition, celle de notre nature et lui vient l’éclairer, l’illuminer…
Ce fait divin, où le Père, le Fils et l’Esprit ont collaboré, nous entraine à formuler une demande « Ravive en ton Eglise l’Esprit filial que tu lui as donné ».
Le Carême, la semaine sainte, cette liturgie pascale ont produit leur effet… nous sommes ramenés au centre même de notre foi : être avec Dieu comme des enfants, comme des fils. L’esprit du Christ a été donné, soufflé sur la Croix, à l’Eglise pour que cet Esprit l’anime, la constitue, Celui qui s’est donné, nous donne de pouvoir nous aussi nous donner, il nous donne d’entrer dans la vraie Vie, celle qui se donne, celle qui reçoit… Ce soir, nous la recevons à nouveau, nous la recevons toujours nouvelle. Cet esprit nous donne de sortir de nous-mêmes. Il nous conduira, il nous conduit vers de nouveaux espaces, des terres nouvelles…
« Afin que renouvelés dans notre corps et notre âme, nous soyons tout entier à ton service » le corps de l’Eglise qu’est ce que c’est ? C’est la masse impressionnante de relations qui la constituent et durant ces jours saints nous avons reconstitués, ici au Hautmont, ces liens, nous avons raffermis les relations entre nous dans la prière, le jeun, le partage… l’âme de l’Eglise qu’est ce que c’est ? C’est l’esprit d’humilité, de fraternité, dans la reconnaissance partagée de notre être pécheur, de notre être pécheur pardonné. L’Eglise renaît lorsque ses enfants se reconnaissent pécheurs en attente du pardon. Parce que l’Eglise est née du pardon reçu par Pierre et ses compagnons. Ce pardon les a sortis de l’échec, du désespoir d’avoir trahis, d’avoir un suicide commis en leur sein. Ce pardon les a conduits vers une nouvelle vie en continuité avec leur vie passée, assumée. Ils ont élu un autre, Mathias, pour prendre la place de Judas. Cette décision les a rendus capables d’aller vers tous les autres hommes, leurs frères … Ce mouvement vient jusqu’à nous, il nous appelle … nous aussi nous pouvons aller vers nos frères, vers tous ceux qui ne connaissent pas Jésus Christ, joyeux car pardonnés, joyeux car porteurs d’une bonne nouvelle pour tous. Ainsi, pleins de reconnaissance, pouvons-nous faire, à notre mesure, la volonté du Père : recevoir et transmettre la bonne nouvelle …
Père Jean-Luc Fabre - photo de la Veillée pascale, Haumont 2014

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Prière du Samedi Saint - Quel jour sommes-nous donc ?

Publié le 4 avril 2015 par père Jean-Luc Fabre
Dieu éternel et tout-puissant, dont le Fils unique est descendu aux profondeurs de la terre, d'où il est remonté glorieux : accorde à tes fidèles, ensevelis avec lui dans le baptême, d'accéder par sa résurrection à la vie éternelle. Lui qui règne.

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Avez-vous remarqué qu’un morceau de ciel aperçu par un soupirail, ou entre deux cheminées, deux rochers, ou par une arcade, donnait une idée plus profonde de l’infini qu’un grand panorama vu du haut d’une montagne?
Charles Baudelaire
 
Ce jour liturgique nous ramène à la réalité profonde de notre vie. Nous attendons le Seigneur, nous l’attendons comme nous le pouvons avec toutes nos pauvretés et fragilités humaines… Et nous sommes aussi plongés dans le mouvement même de la vie du Seigneur. Nous sommes dans son mouvement d’abaissement et de gloire. Nous sommes ensevelis dans son baptême, allant du Vendredi Saint au jour de Pâques… Nous passons. Notre vie passe à cela… 

Oui, quel jour sommes-nous donc ? La Mort du Seigneur a eu lieu. Nous attendons son retour glorieux, retour qui se signifie par le jour de Pâque et son irradiation qui pointe. Nous sommes le Samedi Saint, notre vie entière est là entre ce « déjà là » et ce « pas encore ». Nous sommes dans l’entre deux, mus par cette promesse du mur fracturé qui laisse passer la lumière, nous sommes dans l’attente, nous savons que la mort, le péché ont été terrassés mais nous attendons la pleine lumière. Nous sommes pris dans toutes les affres de l’attente avec tous les synonymes du dictionnaire : expectative affût, angoisse, désir, espérance, espoir, perspective, souhait… 
Nous sentons en nous le mouvement du Seigneur, mouvement qui le pousse à aimer jusqu’au bout, à tout donner jusqu’au moment où son Père le ramène à la Vie en plénitude, vie qui se répand dans l’humanité et qui réveille tous les hommes, qui se partage et se donne à tous les hommes. Cette vie nous l’expérimentons, en non existences, sous la forme de la joie qui nous traverse, nous anime… 
Alors en ce jour, qui est le jour de notre vie, nous ne cessons de demander pour nous et pour nos frères cette grâce : pouvoir accéder au jour plein de Dieu, au jour de la vie éternelle, Le voir, Le contempler, être avec Lui dans l’humanité réconciliée, dans le cosmos réconcilié…
 
Nous sommes là en cet « entre deux ». Nous attendons. Fais-nous la grâce de la vraie patience, qui est aussi attente… Nous te le redisons à Toi Père qui a conduit ton Fils au fond des Enfers, qui l’a ramené glorieux à la Vie qui se donne en plénitude, oui nous Te le redisons…

Dieu éternel et tout-puissant, dont le Fils unique est descendu aux profondeurs de la terre, d'où il est remonté glorieux : accorde à tes fidèles, ensevelis avec lui dans le baptême, d'accéder par sa résurrection à la vie éternelle. Lui qui règne.
 père Jean-Luc Fabre
image http://arbrealettres.files.wordpress.com/2009/10/soupirail0.jpg

Mc 16,1-7 La Veillée pascale

Publié le 4 avril 2015 par jardinier de Dieu
Evangile de Jésus Christ selon St Marc, Mc 16,1-7  L’ange annonce aux femmes que le Christ est vivant
01  Le sabbat terminé, Marie Madeleine, Marie, mère de Jacques, et Salomé achetèrent des parfums pour aller embaumer le corps de Jésus. 02  De grand matin, le premier jour de la semaine, elles se rendent au sépulcre au lever du soleil. 03  Elles se disaient entre elles : « Qui nous roulera la pierre pour dégager l'entrée du tombeau ? » 04  Au premier regard, elles s'aperçoivent qu'on a roulé la pierre, qui était pourtant très grande. 05  En entrant dans le tombeau, elles virent, assis à droite, un jeune homme vêtu de blanc. Elles furent saisies de peur. 06  Mais il leur dit : « N'ayez pas peur ! Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié ? Il est ressuscité : il n'est pas ici. Voici l'endroit où on l'avait déposé. 07  Et maintenant, allez dire à ses disciples et à Pierre : 'Il vous précède en Galilée. Là vous le verrez, comme il vous l'a dit.' »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Deux grands signes caractérisent la célébration liturgique de la Veillée Pascale. Il y a d'abord le feu qui devient lumière. La lumière du cierge pascal, qui au cours de la procession à travers l'église enveloppée dans l'obscurité de la nuit devient une vague de lumières et nous parle du Christ comme véritable étoile du matin, qui ne se couche pas éternellement - du Ressuscité en qui la lumière a vaincu les ténèbres.

Le deuxième signe est l'eau.   Elle rappelle, d'une part les eaux de la Mer Rouge, l'effondrement et la mort, le mystère de la croix. Ensuite cependant, elle se présente à nous comme une eau de source, comme un élément qui apporte la vie dans la sécheresse. Elle devient ainsi l'image du Sacrement du Baptême, qui nous rend participants de la mort et de la résurrection de Jésus Christ. [...]
Une caractéristique absolument essentielle de la Veillée, c'est aussi le fait qu'elle nous conduit à une importante rencontre avec la parole de la Sainte Ecriture.

[...] Le cheminement sur les routes de la Sainte Ecriture commence, durant la Veillée Pascale, par le récit de la création.
Le message central du récit de la création se laisse déterminer encore plus précisément. Dans les premières paroles de son Evangile, saint Jean a résumé la signification essentielle de ce récit en cette unique phrase : « Au commencement était le Verbe ». En effet, le récit de la création que nous venons d'écouter est caractérisé par la phrase qui revient régulièrement : « Dieu dit... ». Le monde est un produit de la Parole, du Logos, comme l'exprime Jean avec un terme central de la langue grecque. « Logos » signifie « raison », « sens », « parole ». Il ne signifie pas seulement « raison », mais Raison créatrice qui parle et qui se communique elle-même. C'est une Raison qui est sens et qui crée elle-même du sens. Le récit de la création nous dit, donc, que le monde est un produit de la Raison créatrice. Et ainsi il nous dit qu'à l'origine de toutes choses il n'y avait pas ce qui est sans raison, sans liberté, mais que le principe de toutes choses est la Raison créatrice, est l'amour, est la liberté. Ici nous nous trouvons face à l'alternative ultime qui est en jeu dans le débat entre foi et incrédulité : l'irrationalité, le manque de liberté et le hasard sont-ils le principe de tout, ou bien la raison, la liberté, l'amour sont-ils le principe de l'être ? Le primat revient-il à l'irrationalité ou à la raison ? C'est là la question en dernière analyse. Comme croyants nous répondons par le récit de la création et avec Jean : à l'origine, il y a la raison. A l'origine il y a la liberté. C'est pourquoi être une personne humaine est une bonne chose. Il n'est pas exact que dans l'univers en expansion, à la fin, dans un petit coin quelconque du cosmos se forma aussi, par hasard, une certaine espèce d'être vivant, capable de raisonner et de tenter de trouver dans la création une raison ou de l'avoir en elle. Si l'homme était seulement un tel produit accidentel de l'évolution en quelque lieu à la marge de l'univers, alors sa vie serait privée de sens ou même un trouble de la nature. Non, au contraire : la raison est au commencement, la Raison créatrice, divine. Et puisqu'elle est Raison, elle a créé aussi la liberté ; et puisqu'on peut faire de la liberté un usage indu, il existe aussi ce qui est contraire à la création. C'est pourquoi une épaisse ligne obscure s'étend, pour ainsi dire, à travers la structure de l'univers et à travers la nature de l'homme. Mais malgré cette contradiction, la création comme telle demeure bonne, la vie demeure bonne, parce qu'à l'origine il y a la Raison bonne, l'amour créateur de Dieu. C'est pourquoi le monde peut être sauvé. C'est pour cela que nous pouvons et nous devons nous mettre du côté de la raison, de la liberté et de l'amour - du côté de Dieu qui nous aime tellement qu'il a souffert pour nous, afin que de sa mort puisse surgir une vie nouvelle, définitive, guérie. ... 
Benoît XVI, 2011 © Copyright 2011 : Libreria Editrice Vaticana
Traduction française distribuée par la salle de presse du Saint-Siège
photo1 http://www.diocese-cotonou.org/IMG/jpg/P1030305.jpg
photo2 (EAU) http://evreux.catholique.fr/contenu/photos/illustrations/eau_bapteme.jpg 

À propos

Jardinier de Dieu, pourquoi ce nom ? L’histoire de la promesse du salut peut être reprise comme celle allant de la sortie du jardin de la Genèse, pour attendre la venue du sauveur, à celle du jardin de la Résurrection où Madeleine, en pleurs, s’adressera à Jésus le prenant pour le jardinier en lui demandant où il a caché son Maître... Le Rabbi lui dira alors : « Marie, ne me touche pas, va vers mes frères… » La tradition de l’Eglise prendra souvent l’image du jardin pour représenter la croissance de la vie spirituelle… Bonne lecture et bonne sortie à chacun ! Père Jean-Luc Fabre

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