La lettre d’amour de Thérèse pour nous tous, et ses soins d’amour pour notre vieille « amie »…. Prier… soirée d’hier soir, après-midi d’hier, les accueils, les visages, les parcours, les lieux, Paris aussi, mon cher Jean-Pierre, moi-même selon des rôles : de patient, de chercheur, d’historien, de mentor… moi-même en pélerinage aujourd’hui aux lieux et aux temps de ce qui me reste si proche, mes vingt ans, et en anticipation de davantage encore de recul, de vieillesse et de proxmité de la fin de cette étape-ci, maintenant bien connue, passionnante, l’étape des rencontres, y compris celle de Dieu, avant la suivante si mystérieuse et seule décisive, mais à vouloir et à espérer, non sans tremblement tant l’espérance est immense, illogique tant qu’elle ne vient que de nous. Ton obscurité sera comme la lumière de midi… si tu donnes de bon cœur à celui qui a faim, et si tu combles les désirs du malheureux, ta lulière se lèvera dans les ténèbres… Le gage de notre espérance est notre amour mutuel. Tu seras comme un jardin bien irrigué, comme une source où les eaux ne manquent jamais, tu rebâtiras les ruines anciennes, tu restaureras les fondations séculaires. On t’appellera « celui qui répare les brèches », « celui qui remet en service les routes ». Résonnent encore à mes oreilles et à mon cœur ces questions-questionnements d’hier : ces quatre garçons d’intelligence et de capacités adultes, mais de posture timide et demanderesse devant ce qu’il leur est donné, les circonstances, la vie. L’assurance de ma génération, la présomption que nous avions. Sans impudeur, maintenant, porter ces visages en moi, puisque ce m’est confié.Et tant d’autres qui me sont indiqués ou rappelés. Le Seigneur sera toujours ton guide… Comment, à partir de quoi ou de quand ? Jésus remarqua un collecteur d’impôts du nom de Lévi assis à son bureau de publicain. Il lui dit : « Suis-moi. » Abandonnant tout, l’homme se leva e se mit à le suivre. Lévi lui offrit un grand festin dans sa maison. L’évangéliste, l’apôtre, qui n’a écrit, à ma connaissance, aucun autre texte, ne donne rien de son parcours, de sa biographie, de son attente du salut, de sa psychologie. Il ne se caractèrise que par le récit, sobre au possible, de sa vocation : appel, acquiescement, fête d’action de grâces, et puis c’est tout. Regarder son évangile dans ce questionnement : qu’a-t-il ressenti, qu’a-t-il vécu, lui, pendant ces trois ans. C’est secondaire sauf que ce sera édfiant. Le point de vue de l’évangéliste est que le lien s’est noué. Il a été rémarqué, il a été appelé, il a su répondre. Je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs, pour qu’ils se convertissent. [1] Prier, donner, espérer, répondre. La réponse à Dieu est de demander et de remercier, ou de remercier et de demancder. Aux autres, elle est de leur coincider, leur explicite évidemment, mais aussi leur implicite, avec une discrétion dont je ne suis pas toujours capable, et une docilité d’écoûte que je ne peux avoir et développer qu’en Dieu. L’oreille spirituelle que nous confère notre Sauveur, expert en divination de ce que nous sommes, et de ce vers quoi nous pouvons aller en positif et en dispersion. Je suis pauvre et malheureux. Veille sur moi qui suis fidèle, ô mon Dieu, sauve ton serviteur qui s’appuie sur toi. Prends pitié de moi, Seigneur, toi que j’appelle chaque jour. Seigneur, réjouis ton serviteur, vers toi, j’élève mon âme. Toi qui es bon et qui pardonnes, plein d’amour pour tous ceux qui t’appellent, écoute ma prière, Seigneur, entends ma voix qui te supplie. Toutes celles et ceux qui ont fait leurs cette prière, ces paroles, se sachant dans ce pleur, se souhaitant cette espérance. Des visages apparaissent, d’antan, qui étaient concentrés dans une vocation et une espérance. Et puis les distraits, encore plus exposés à la prière qu’ils ne formulent pas, mais… dont ils ont tant besoin, d’action de grâces, de demande. Amen. Quelles concentration et force de vie quand s’opèrent l’appel, la conversion !
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