lundi 18 juin 2012

tu détestes tous les malfaisants, tu extermines les menteurs... tu n'es pas un Dieu ami du mal - textes du jour

Lundi 18 Juin 2012

Prier… [1] Eh bien moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre. Et si quelqu’un veut te faire un procès et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau. Et si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui. Donne à qui te demande : ne te détourne pas de celui qui veut t’emprunter. Finesse psychologique de la dernière notation-recommandation. Caricature sur une bonté qui passe pour faiblesse ou lâcheté. Mais « constructivité » de ces attitudes inetntamables, tout combat a sa fin, et les armistices peuvent n’être pas supérieurs à la situation qui était belliègène. Mais les remarques du Christ sont surtout l’observation  de dialogues à rétablir, il s’agit chaque fois d’un duo qui peut tourner au duel ou à l’accord, qui prendra l’initiative ? et comment ? Au contraire, la convoitise d’Achab pour la vigne de Naboth – réédition de de celle de David pour la femme de son officier tenu au front de combat – n’engendre que drame. Il se coucha sur son lit, tourna son visage vers le mur et refusa de manger… Machination de Jézabel, complot réussi. Quand Achab apprit que Naboth était mort, il se rendit à la vigne de Naboth et en prit possession. Le texte du jour – bien malheureusement – ne dit pas la suite. La voici : ainsi parle Yahvé. Quoi ! tu assassines et tu prends possession ! Au lieu même où les chiens ont lapé le sang de Naboth, les chiens laperont ton sang à toi. Mais Yahvé est aussi ce miséricordieux et patient que Jésus donne en modèle : Achab est pardonné. Parce qu’il s’est humilié devant moi, je ne ferai pas venir le malheur durant ses jours, c’est durant les jours de son fils que je ferai venir le malheur sur sa maison. La solidarité des générations est inscrite dans la Bible, et elle se vérifie avec constance dans nos histoires politiques, dites modernes. Nous tolérons nos tyrans, nous sommes coupables par inertie ou par résignation, les dictatures se font et se défont, sous prétexte d’un homme, d’une personnalité ou de circonstances, mais tout est dans la résolution de quelques-uns ou leur lucidité. L’Union soviétique en est un exemple, la sanction hier de collaborateurs insignes du règne précédent le suggère aussi, quoiqu’à bien moindres frais.
Anniversaire de notre mariage, action de grâces qui commença sensiblement dès l’échange de nos consentements devant Dieu et l’Eglise, une partie aussi de ma fratrie, mais devant Dieu. L’expérience du couple, même et surtout consacré, est celle d’une précarité, d’une réversibilité à beaucoup d’instants, uniquement par révolte de caractère, par instinct de préhension, de domination, de piétinement ou par peur. Quoi donc nous sauve de la parole qui blesse, de la violence même physique ? quoi donc empêche que s’installe des mutismes, des rancoeurs, des sentiments belligènes et destructeurs d’infériorité vis-à-vis de l’autre, tous empêchements d’amour, de compréhension, de compassion et finalement de joie ? Quoi ? réponse vécue, la bénédiction divine, l’inspiration sacramentelle accompagnant chaque jour, fortifiant continuellement le bonheur et l’orientation de notre liberté. Cela produit le sourire du réveil, le regard d’estime et d’admiration quand des tiers nous font nous exposer autrement, cela donne la vie et l’équilibre de notre fille. Mais nous restons dans cette science que donne le sacrement, tout peut s’effondrer si la grâce n’agit pas. Elle n’est pas hasard ou quelque vent erratique, charme des sens, liens multiples des affections et des intérêts contraignant à une mutuelle demeurance. Celle-ci, si elle n’est heureuse, serait invivable, nous serions écorchés vifs. Quelque chose de sublime, que nous devons à l’Eternel, à la foi dans les sacrements, nous accorde et réaccorde. Nous marchons avec le sourire. Et nous ne sommes pas les seuls, bien heureusement. Le charme ou la séduction de tiers, les ambiances ludiques telles que celles d’hier, précisément à l’occasion d’une première communion d’un de nos neveux ont la légèreté de notre nature, mais chacuna trouvé sa solidité autrement et c’est ainsi que pourraient se nouer des dialogues et des approfondissements sur une manière adulte et tranquille de conduire nos vies, dans la stabilité qui féconde tout. Couple équilibrant ou couple déstabilisant : nos faits divers de la politique contemporaine et remarque de l’écrivain sacré : Il n’y eut vraiment pesonne qui se soit vendu comme Achab pour faire ce qui est mal aux yeux de Yahvé, séduit qu’il était par Jézabel, sa femme. [2]Les repères… séduction : rapport de forces, infantile et prédateur, la prédation mutuelle, chacun ne voyant pas ce que l’autre obtient de lui au contraire de ce qu’il voudrait ou croit être. Relation conjugale éclairée et fortifiée, protégée par la grâce sacramentelle, même mon égoisme perd de sa nocivité, les défauts ne s’effacent mais ils ne détruisent plus, la beauté survient à tant de moments, dans tant de situations sous tant de formes, l’autre tellement existant et tellement doux et léger à vivre..


[1] - 1er livre des Rois XXI 1 à 16 ; psaume V ; évangile selon saint Matthieu V 38 à 42
[2] - 1er Rois XXI 25 à 29

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