dimanche 10 juin 2012

une libération définitive - textes du jour

Dimanche 10 Juin 2012

Prier…  des moineaux sur la table de notre repas, les roses de la tombe de ma mère si belles et si durables, le ciel brouillé de pluie, le chant pépié par à coups d’oiseaux que je n’identifie pas fait ressortir le silence en fond… [1] la longue et très belle séquence du Lauda Sion, de quand date-t-elle ? Toi qui sais tout et qui peux tout, toi qui sur terre nous nourris, conduis-nous au banquet du ciel et donne-nous ton héritage en compagnie des saints. Pour le chrétien, l’au-delà, la vie téernelle, sont un royaume, un banquet, une noce. Pour l’Islam, tel que je l’ai lu jusqu’à présent dans le Coran, c’est un jardin, du plein air et des retrouvailles très peuplées. La femme au paradis finalement pour le musulman, félicité et bonheur, tandis que pour le Juif et le chrétien, selon la Bible, la femme au commencement et la faute… il y a dans les deux cas les racines un peu simples à première lecture non priée, du machisme… Pour le Christ, c’est le repas pascal, c’est sa mort, c’est sa résurrection. Bande dessinée que le choix du lieu : allez à la ville, vous y rencontrerez un homme portant une cruche d’eau, suivez-le et là où il entrera, dites au propriétaire… les disciples partirent, allèrent à la ville, tout se passa comme Jésus le leur avait dit et ils préparèrent la Pâque. Double vue ? dons particuliers mais humains ? peu importe, Dieu nous prend nous mène et nous amène selon nos normes, nos dons, notre propre incarnation,notre existence, les « signes » sont dans le quotidien, le serein quotidien. Marc a le don du raccourci, tragique… pendant le repas, Jésus prit du pain, prononça la bénédiction, le rompit et le leur donna en disant… après avoir chanté les psaumes, ils partirent pour le mont des Oliviers. Le grand discours selon saint Jean n’est pas donné. L’institution de l’Eucharistie est indiquée factuellement. Ils en burent tous, la notation n’est pas donnée pour le pain. Elle introduit à ce sur quoi l’évangéliste insiste et que Pierre a donc retenu : la qualification du corps (le pain) est donnée avant que les disciples le mangent tandis que celle du sang est donnée après que les disciples aient bu, quand à Jésus il ne boit que du vin… pour alors indiquer une autre mesure du temps et des événements. Je ne boirai plus du fruit de la vigne, jusqu’à ce jour où je boirai un vin nouveau dans le royaume de Dieu. Jésus, Dieu fait homme, ne parle au moment où il va mourir qu’en homme, il est candidat comme tous au royaume de Dieu, alors même qu’il en est le héraut, l’organisateur, le portier véritable, le maître des noces. Le Lauda Sion est le corps dogmatique de ce que nous savons, vivons et avons reçu de l’Eucharistie. Marc et ce texte sont à lire dans le détail, etavec l’attention, la disponibilité de la découverte et de la première lecture. Le Christ est le grand prêtre du bonheur à venir. Le sang – la coupe de vin – son sang purifiera notre conscience des actes qui mènent à la mort pour que nous puissions célébrer le culte du Dieu vivant… voici le sang de l’Alliance que, sur la base de toutes ces paroles, le Seigneur a conclue avec vous. Grand ensemble de notre foi : une libération définitive.
Je me mets à cette note simple sur l’entre-deux de nos élections présidentielle et législative, un moment bien plus national et consensuel que les batailles locales le feraient croire. S’il y a dans la vie civique un moment de dialogue, à égalité, entre chaque citoyen, en conscience et en dialogue avec des candidats à la direction et à la représentation qui sont en sursis ou en élection, c’est bien celui-là. On cherche – bêtement et inopportunément – du sacré dans la posture d’un homme ou d’une femme placé par un vote à la tête de notre République, de notre Etat, de nos outils, de nos symboles…  le sacré, tout différemment, est à vivre à certains moments : les actes de choix et de décision qui font que nous devenons, marchons et faisons ensemble. Le sacré n’est pas donné par une personne humaine, il est une prise de conscience collective et une certaine révérence pour le projet de France que chaque génération porte même si elle ne sait le dire et parfois même le penser. La responsabilité que je me suis donné depuis des décennies – les circonstances de la démission du général de GAULLE et mon premier écrit politique, la proposition si personnalisée et sur un thème si discutable, plus encore un thème biaisé, l’entrée de l’Angleterre dans le Marché commun, origine de tous les élargissements manqués – responsabilité donnée par les circonstances et qui continue de m’animer est de contribuer par l’analyse et l’expression, même si je ne peux la répandre que bien peu, à ce sens du sacré, à cet amour de la société à bâtir ou à réarranger, à cette ambition pour un pays dont le visage est autant mémorable qu’actif pour nous et pour tant d’autres.  Qu’aujourd’hui comme toujours, nous soyons protégés et éclairés pour notre unisson, bien davantage que pour nos 577 choix…


[1] - Exode XXIV 3 à 8 ; psaume CXVI ; lettre aux Hébreux IX 11 à 15 ; évangile selon saint Marc XIV 12 à 26

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