dimanche 3 juin 2012

médite cela dans ton coeur - textes du jour

 Dimanche 3 Juin 2012
Hier 

. . . dans le TGV, retour de Paris vers Vannes, 21 heures 15, après Laval + Commencé de lire passim les deux volumes de Pléiade pour les journaux de guerre de JUNGER. J’y trouve aussi un puisant intérêt politique : la relation d’âme Allemagne/France, dans l’esprit de VERCORS, puis des notations me correspondant intimement dans nos deuils, des explicitations vives sur l’écriture, le temps, et enfin l personnage lui-même qui relit l’Ancien Testament et le commente tandis que s’écroule le Reich : Février-Avril 1945. L’ambiance d’un roman dépassant les reconstitutions diverses des ambiances pour 14-18 ou pour le Paris de l’Occupation, quelques notations enfin sur l’amour, la femme loue ou achetée par le vainqueur, des rencontres à tout moment pendant une cinquantaine d’années, la perte des journaux de l’entre-deux-guerres, la justification du genre. Du bonheur en perspective, se recueillir avec un autre.
Rencontre d’un jeune historien, un peu dégingandé et le poil déjà gris, tee-shirt et pantalon noir, recroquevillé dans l’espace-alcôve débitant du courant. A son ordinateur avec casque aux oreilles, écoutant des films anglais pour se refaire un minimum d’accent, un colloque en Ecosse la semaine prochaine. Professeur à l’IEP de Bordeaux, mais sa compagne et leurs deux enfants à Quimper. Serait spécialiste de l’Afrique, réagit sur la Mauritanie. JUNGER ne lui dit rien !



09 heures + Eveil au petit matin, rendormi, l’âme et le corps fatigués, la chair n’est plus fleur, le jour n’est plus course à l’objet. Hier soir, cette très jeune fille et sa « copine » dans le train, une blondeur comme ce qui m’aimantait antan, un tissage-arrangement des cheveux avec des peintures blanches, un regard amusé et étincelant, moins bien et moins tranquille que lumineux, mais le nez est raté, tatouages aux jambes nues jusques très près du sexe. Je n’ai pas vibré, le mariage et la vieillesse ensemble font de l’impossible un refus, une sorte de cloître heureux d’où tout peut se contempler en poème. C’était du dessin, j’ai indiqué Philippe D. que l’autre, vêtue et placide connaissait. La première a commencé de reprendre la tresse d’un scoubidou, exactement comme Marguerite tente de me l’apprendre, mais c’était à six brins. J’ai donc avancé notre fille, et tout fut gratuit, mais n’avait duré que deux minutes. Je suis heureux que ces insignifiances joyeuses d’une sensualité évidente à l’affiche mais certainement très retenue, existent, c’est la joie d’un bon verre de vin. Et le buveur comme la jolie bue se réjouissent tranquillement ensemble. – Les visages et retrouvailles ou rencontres d’hier, ls confiances mutuelles, la responsabilité qui m’est souvent reconnue ou que je sens soufflée en moi, nos chiens à protéger, ma femme qi dort encore, notre petite fille aussi, le témoignage d’assister tout à l’heure à la messe, notre cher et vieux Denis M. et sa fidélité sacerdotale, ce livre sur la France qui m’est commandée, celles et ceux qui tout à l’heure recevront à leur écran de messagerie ces lignes et d’autres, les miennes maintenant, celles dictées par l’Esprit tout à l’heure, tout m’appelle, faute de goût pour la vie ces temps-ci, à la simple foi que chaque minute continuée ici-bas peut servir à d’autres, peut servir à Dieu pour nous sauver. Amen ! Et puis, il y a l’ingéniosité des saints, ainsi cette professeur à Franklin, que je n’ai pas encore rencontrée, en quatrième, qui fait produire chacune de ses classes un livret artisanal, à thème, l’an dernier, l’évocation de chacun des saints patrons, élève par élève, cette année ce semble des charades. Des filles simples et souriantes propagandent l’objet bien envelopppé en papier-cadeau avec un spéciment et une jolie insistance. La femme est sociale, elle fait la société sauf quand elle mime les hommes par grossièreté et avidité d’être en vue comme si souvent en politique. Le mannequinat ou la photo d’art auxquels se prête la femme ou la jeune fille n’est pas de cet ordre de l’exhibition ou de la prédation de l’homme et aussi des autres femmes, par modélisation forcée. Non, elle fait alors partie, et au plus beau du jardin, de cette création dont nous sommes et qui nous ravit, j’aime de plus en plus la beauté car la vie, notre mariage, mon vieillissement m’a émancipé et de la soumission par fascination et du désir de prédation. JÜNGER, entomologiste et botaniste, la main verte, ses promenades d’admiration dans la nature entre deux bombardements ou séances d’organisation du Volksturm
Prier…  en action de grâce pour cette journée proposée dont peut être fait du bonheur. Hier soir, impromptue, ma chère femme improvisant le dîner que nous avions promis il y a une semaine à une amie de Marguerite, à sa jeune mère et au tout petit frère, Sarah la grande, Sandrine la veuve orpheline, Marc-Antoine le demandeur de tout, dîner qu’elle avait oubliée et qui lui fut rappelé par téléphone. Quand je rentrais ici à la nuit, portant les cadeaux pour la fête de maintenant – celle des mères – je fus ainsi hélé et embrassé dès mes premiers pas, puis le flot des chiens se pressant pour la caresse des retrouvailles, enfin notre fille sautant à mes épaules et à mon cou. Plus tard, simples, les lèvres d’Edith terminant de ranger la cuisine. Le retour du charpentier, Nazareth et l’enfant Jésus appliqué à son enfance. Il nous est donné de le reproduire et le vivre avec Lui, avec eux. – Prier … [1] et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. Les récits de l’Ascension ont deux tons qui n’en font qu’un mais qu’il faut distinguer, l’envoi en mission est universel, l’absence-présence est une présence d’asssurance nous donnant la position d’attente et d’espérance dont mêmes les Apôtres furent incapables pendant leurs trois ans d’intimité physique, chronique avec leur Maître. Tous ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu. L’Eden et la création originelle nous mettaient en compagnie de notre Créateur, nous faisait évoluer parfaits mais déjà appelés au travail, et à la procération. Le péché interrompant l’éternité, la conscience prise de nous-mêmes une fois l’irréparable accompli, le geste de prédation anticipé par la concupiscence, ont commencé l’Histoire et l’Histoire a cette vertu qu’elle se terminera bien et qu’elle a tant d’étapes dans nos vies et dans celle de l’humainité et du vivant nous barantissant si nous discernons au dehors et en nous, ce bel accomplissement. La prière nous l’assure. C’est donc l’Esprit Saint lui-même qui affirme à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu…. Est-il un dieu qui ait entrepris de se choisir une nation, de venir la prendre au milieu d’une autre, à travers des épreuves, des signes, des prodiges et des combats, par la force de sa main et la vigueur de son bras, et par des exploits terrifiants – comme tu as vu le Seigneur ton Dieu, le faire pour toi en Egypte ?


[1] - Deutéronome IV 32 à 40 ; psaume XXXIII ; Paul aux Romains ; évangile selon saint Matthieu XXVIII 16 à 20

Aucun commentaire: