mardi 26 juin 2012

tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux - textes du jour

Mardi 26 Juin 2012

Hier, ces deux accompagnements-injonctions. Camarade d’enfance à la vie que je n’ai, pour ses suites, sue que par intermittences et contradictions, que progressivement je retrouve, regagne et en fait apprends comme je n’avais jamais pu ou su ou voulu le faire, prisonnier de ma mémoire et d’un regard que je forcais. Tout simplement parce que c’est lui qui vient et à sa seule manière, pas la mienne. Me recevant chaque matin, il me courielle : Regarde l'horizon, et non point ton état physique ou psychologique. Et ne te disperse pas.  Puis dans la salle d’attente de cet immeuble sans doute classé, non loin de la porte Saint-Vincent-Ferrier, tandis que ma chère femme consulte, notre fille me demande une feuille de papier que je n’ai pas, en obtient une du secrétariat et de mon stylo commence, non plus à dessiner comme si souvent depuis ses débuts, mais à écrire. Termine-t-elle ? elle ne le dit qu’après coup, car elle reste encore, la feuille appliquée sur une glacce à l’entrée à tenter d’écrire, c’est un poème pour sa mère : Le soleil. Les fleurs me bercent, l’herbe chantonne dans mes bras. Je les regarde ensuite, marchant vers la voiture, le long des remparts si célèbres, la silhouette à présent de ma fille fait deviner ce qu’elle sera dans cinq ans, au seuil de l’adolescence, et ainsi de suite. Avec sa mère, elles marchent du même pas, le pantalon de Marguerite est serré, celui d’Edith flotte et gonfle légèrement au vent, les chevelures différent, âge et fantaisie joyeuse de l’une, âge et vérité souvent subie ensemble de l’autre : elles vivent, existent, continuent, nous nous aimons. Je les ai rejointes pour… quelques années encore… pour toute suite. Et ce matin, je lis l’homélie prononcée il y a dix jours aux obsèques de Robert GALLEY, j’entends ce prélat, j’entends ce qu’en Eglise nous pouvons entendre sans rien voir mais entendre : Les croyants savent que c’est Lui qui couronnera cette vie marquée par la volonté de servir les autres et de défendre le bien. Les croyants savent que c’est Lui qui saura le mieux reconnaître en définitive tout ce qu’il y a eu de grand, de vrai et de beau dans cette vie d’homme. Et entendre finit par faire voir. Horizon ? passer, mais pas pour disparaître dans quelque néant que retarderait la mémoire de quelques contemporains d’amour et de cotoiement, passer pour aller… Oui.
Prier… [1] Ne te laisse pas tromper par ton Dieu, en qui tu mets ta confiance et ne dis pas… La hideuse confidence de l’ennemi absolu, les gens de foi et d’espérance dans les camps de la mort, l’inaudible des anonymes en Syrie ou dans les guerres civiles que nous oublions, à peine une statistique parfois reçue. Ceux qui meurent dans ce désespoir que donne l'espérance. Réponse inspirée : Elle  te méprise, elle te raille, la vierge, la fille de Sion. Elle hoche la tête ppur se moquer de toi, la fille de Jérusalem… C’est l’amour jaloux du Seigneur qui fera cela… La nuit-même, l’ange du Seigneur alla dans le camp assyrien et frappa cent quatre-vingt-cinq mille hommes. Le matin, quand on se leva, on ne voyait que des cadavres. Sennachérib leva le camp, il revint à Ninive et n’en sortit plus. La femme, parabole et porte-parole de Dieu, tant de femmes dans l’Ecriture et l’apparence machiste du culte et des églises… encore dans selon la foule liturgique pour l’ordination dimanche de quatre nouveaux prêtres. La réalité est que cette exclusivité lasculine est tout simplement le signe que l’homme est serviteur devant Dieu et devant l’humanité tandis que la femme est gloire du Créateur, gloire de l’homme et vérité de nos vies. A l’inverse, tous les textes de Thérèse de Lisieux sur sa propre vocation sacerdotale, textes précis. Travail à faire dont la prière est le socle, mais qui ne constitue pas celle-ci. Je continue les textes de ce jour devant mon pasyage si mouillé tandis que de temps en temps vrombissent des moineaux aller-retour de la terrasse ouverte jusqu’à la cuisine et aux miettes nombreuses.  Dieu, nous revivons ton amour au milieu de ton temple. Ta louange, comme ton nom, couvre l’étendue de la terre. La porte étroite pourtant, c’est d’expérience commune. Grand texte d’André GIDE, le personnage d’Alissa, et c’est lié à l’amour. Celui du Christ m’avait toujours semblé restrictif, ce matin, il ne l’est – à le lire mieux que de souvenir – qu’à raison de nos seules forces. Mais précisément, il y a et il y aura bien davantage que nos seuls forces. Nous ne trouvons pas mais nous sommes pour les pas qui comptent, appelés, pas seulement de la voix, du regard mais de la main divine qui s’est tendue. Entrez par la porte étroite. Elle est grande, la porte, il est large, le chemin qui conduit à la perdition, et ils sont nombreux, ceux qui s’y engagent. Mais elle est étroite, la porte, il est resserré, le chemin qui cinduit à la vie ; et ils sont peu nombreux, ceux qui le trouvent. Tandis que nous roulions dimanche vers Sainte-Anne-d’Auray, Marguerite me dit soudain : je voudrais que le diable n’existe pas. Ma réponse – c’aurait dû être simplement invite à la prière ensemble – fut que nous ne savons pas si c’est une personne ou une part de notre nature tant la Bible et les évangiles le personnifient, mais tant aussi nous expérimentons que Satan a notre voix et qu’il est inutile de le nommer : à notre place, Dieu l’a nommé, condamné, vaincu, repoussé non sans l’avoir entendu et vu au désert et si souvent.


[1] - 2ème livre des Rois XIX 9 à 36 passim ; psaume XLVIII ; évangile selon saint Matthieu VII 6 à 14 passim

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