samedi 9 juin 2012

j'ai tenu jusqu'au bout de la course, je suis resté fidèle - textes du jour

Samedi 9 Juin 2012

Le ciel rouge comme je ne l’ai pas vu depuis longtemps. Rédiger le communiqué de mémoire et de condoléances pour la signature de François HOLLANDE hier soir : Robert GALLEY… ou, au vu de la dépêche d’agence sur « le président bisous », photo à l’appui, rappeler au président régnant cette image qui circula d’Albert LEBRUN faisant la ronde avec des marmousets, lui-même en redingote et haut-de-forme entre Front populaire et Allemagne nazie… aurai-je alors mon utilité ? Avant-hier soir, exposition, entre autres, des œuvres d’enfants dont notre fille, en cours d’arts plastiques : le génie de cette enseignante, tranquille et structurante, est de faire travailler chacune et chacun selon un même thème et la même technique, mais l’assemblage des réalisations donne une œuvre d’ensemble mettant encore mieux en valeur chacune. Nous avons été émerveillés, les halls de la médiathèque de l’Hermine à Sarzeau se prêtent en sus, comme beaucoup de musées d’art moderne, à des regards et à des photos. de volumes et de surfaces où même les silhouettes, les passants, les jeux de nos enfants deviennent tableaux parfaits, les harmonies ne sont plus cherchées, voulues, arrangées, elles se trouvent sans cesse. C’est un bonheur. – Dernières heures de tractsen boîtes aux lettres, imagination pour les absences, le silence des présences, les résidences et les habitats, encore des prés, des haies et lignes d’arbres, sur fond de mer, aussi bleue que le ciel. Les rencontres, rares, les échos à la radio. d’une campagne que les acteurs trouvent mauvaise, à qui la faute ? les abstentions dont je ne me souvenais pas qu’en 2007 elles étaient déjà de 40% : il est vrai que l‘hémicycle est encore plus boudé certaines nuits où cependant la loi s’érige. A qui la faute, « eux » autant que nous.
Souvenir et prière, cette grande personne, morte depuis quelques heures, jamais rencontrée autrement que d’esprit : elle ne faisait, tout simplement (comme disent les Américains). Ce prélat et son parcours, ses projets bouleversés par l’inattendu de la maladie. Cette inconnue qui cherche à trouver avec qui partager son propre chagrin, son chien empoisonné lui aussi et que notre sort amène à elle, les massacres précisément de compagnons domestiques à Kiev pour faire bien : l’euro. et la vitrine. Les totalitaires et leur image, sous prétexte des sports qui les font visiter, « les jeux du stade » et 1936, la prosternation collective des « grands » de ce monde pour les Olympiades en Chine, et maintenant : l’Ukraine et sa prisonnière illustre, la « révolution orange » et le président qu’ « on » empoisonne. L’époque des guillemets, de l’amnésie et de la photo ? au petit angle. Plutôt que des agendas, des tribunes et des protocoles, il devrait y avoir –en notre nom – la conscience, le haut-le-cœur de nos dirigeants et, en notre nom universellement, le simple mot à l’adresse de tous les tortionnaires du monde … lequel, sinon de souhaiter leur mort ou leur conversion… Comment traiter les immunisés du cœur, de l’humanité ?
Prier… [1] et le temps de la vieillesse qui est celui de la fidélité et de l’interrogation, pas du bilan : ne me rejette pas maintenant que j’ai vieilli ; alors que décline ma vigueur, ne m’abandonne pas. Et moi qui ne cesse d’espérer, j’ajoute encore à ta louange. On peut mieux écouter. Regarder. Jésus s’était assis dans le Temple en face de la salle du trésor, et regardait la roule déposer de l’argent dans le tronc. Beaucoup de gens riches y mettaient de grosses sommes. Une pauvre veuve s’avança et déposa deux piécettes. Les existences riches, pourvues, réussies, apparentes (quoique malgré les apparences d'opulence il peut se rencontrer l'ascèse d'une vérité de coeur) et les autres, la mienne, la vie de mes aimées, de mon fait et de celui des circonstances. Toi, en toute chose, garde ton bon sens, supporte la souffrance, travaille à l’annonce de l’Evangile, accomplis jusqu’au bout ton ministère, et nous en avons chacun un. Tous, ils ont pris sur leur superflu, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a tout donné, tout ce qu’elle avait pour vivre. Jésus venait de dire : méfiez-vous des scribes, qui tiennent à sortir en robes solennelles et qui aiment les salutations sur les places publiques, les premiers rangs dans les synagogues et les places d’honneur dans les dîners. Ils dévorent les biens des veuves et affectent de prier longuement… Dieu, bénisse nos journées, Dieu accompagne nos défunts, Dieu entoure nos malades, ceux qui espèrent, ceux qui n’espèrent pas ! Ainsi soit-il. Je guette le sourire de Dieu  et l’écart de l’humour qu’Il me donnera, me donne. Ceux qui m’ont donné l’exemple, divers exemples pour l’unité de vie… et ceux qui ambitionnant sereinement cette unité – la vraie fécondité – vivent encore, que je rencontre et qui m’assurent que l’humanité reste belle, valable. – Notre fille du milieu de la nuit à maintenant encore, enchaîne les cauchemars. A sa branche habituelle, le pigeon attend son ou sa semblable. Patience et roucoulement qui alternent. Fond de pépiements, jour commencé.


[1] - 2ème lettre de Paul à Timothée IV 1 à 8 ; psaume LXXI ; évangile selon saint Marc XII 38 à 44

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