mardi 10 mai 2011

tu as ouvert un passage - textes du jour

Mardi 10 Mai 2011





Prier [1] pour l’honneur de ton nom, tu me guides et me conduis. En tes mains, je remets mon esprit ; tu me rachètes, Seigneur, Dieu de vérité. Ton amour me fait danser de joie : devant moi, tu as ouvert un passage. Notre Père spirituel, à Saint-Louis de Gonzague, visage de bagnard, debout sur sa table, entouré de la moitié de notre division, les terminales, tabagie pas possible, question de la torture en Algérie mais en fin de messe : en tes mains, je remets mon esprit. La voix rare était splendide, elle était d’un homme qui lisait surtout les incroyants comme Francis Jeanson ou Sartre pour nous y coller, sensation forte d’une foi existentielle, virile capable de tendresse mais aussi d’escalade à tous risques, les valises du F.L.N., le mouvement social : François Boyer-Chammard. C’est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel. Le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. Seigneur, donne-nous de ce pain-là, toujours. – Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura plus jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura plus jamais soif. Identité du Christ, disponibilité sacramentale, d’existence, d’incarnation aussi et d’abord, puisque les sacrements furent ainsi « produits », institués. Et nous, en réponse souhaitée, venir, croire. Martyre de saint Etienne, approbation de Saul futur apôtre Paul des Gentils. Etienne, pendant qu’on le lapidait, priait ainsi : ‘ Seigneur Jésus, reçois mon esprit ’. Puis il se mit à genoux et s’écria d’une voix forte : ‘ Seigneur, ne leur compte pas ce péché ’. Et, après cette parole, il s’endormit dans la mort. L’instant d’avant, ce qui le condamna, il avait déclaré : voici que je contemple les cieux ouverts : le Fils de l’homme est debout à la droite de Dieu. Témoignage, degré suprême de la foi, vision directe. Tu combles, à la face du monde, ceux qui ont en toi leur refuge. Tous ces textes entre Pâques et la Pentecôte, les quarante jours sur notre terre de l’unique Ressuscité, chargés de données, de paroles qui de la part de tout autre paraîtraient testamentaires, mais précisément de Celui-là qui a traversé la mort, tout semble inaugural : la Genèse reprise, le possible, le souhaitable ayant le frémissement d’une promesse de la réalité qui vient.

[1] - Actes des Apôtres VII 51 à VIII 1 ; psaume XXXI ; évangile selon saint Jean VI 30 à 35

Aucun commentaire: