mercredi 3 avril 2013

notre coeur n'était-il pas tout brûlant en nous, tandis qu'il nous parlait sur la route ? - texes du jour

Mercredi de Pâques - 3 Avril 2013

Prier… les courses vaines… les espérances les plus fermes qui sont déçues… les commentaires impuissants… les disciples du jour de Pâques tournant le dos au passé et à Jérusalem, creusant sur la route leur peine… celles qui me sont confiées et que je porte avec ceux qui en pâtissent… l’œil perdu d’un vieux prêtre parce qu’à trois reprises, un chirurgien à la va vite, expédiant les patients, pour aller plus vite à la voile et au restaurant, manque une opération de la caractère, puis brpule une cornée, puis provoque une hémorragie… de mère en fille, à chaque génération, elles ne sont pas reconnues par le père biologique, elles cherchent, sont adoptées spirituellement mais le nom, la société… cette amie de naguère que la vie a bétonnée dans l’égotisme au point de mégoter une participation aux obsèques d’un frère, mort en déshérence à l’étranger après un divorce puis le suicide de la seconde épouse, interdit vivant ou mort de retru en France pour dettes fiscales ou poursuite là-bas à raison de trafic : on ne sait pas… un pays qui n’est plus gouverné, ne sait plus discerner ses élites, un peuple qui, à l’époque moderne, rentre dans sa préhistoire… et en regard notre trésor de fille, sa définition de la beauté, ses questionnements sur les grandes orientations qui ont fait notre union et sa naissance… les disciples et leur étape, prévue ou pas, à Emmaüs, quoiqu’ils tournent le dos, sont rejoints….[1] C’est bien vers Emmaüs, qu’ils marchent, à deux heures de Jérusalem, et ils parlaient ensemble de tout ce qu’il s’était passé. Or, tandis qu’ils parlaient et discutaient, Jésus lui-même s’approcha et il marchait avec eux. Jésus rejoignant les disciples en marchant sur l’eau. Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l’avaient dit ; mais lui, ils ne l’ont pas vu. Je ne sais si l’histoire ou la « légende dorée » ou les apcryphes ont gardé leurs noms pour notre mémoire. Ils n’ont d’autre rôle que d’être nous-mêmes. Reste avec nous : le soir approche et déjà le jour baisse. – Il entra donc pour rester avec eux… Un homme qui était infirme depuis sa naissance… alors Pierre fixa les yeux sur lui, ainsi que Jean et il lui dit : « Regarde-nous bien ! ». L’homme les observait, s’attendant à recevoir quelque chose. Pierre lui dit : « Je n’ai pas d’or ni d’argent, mais ce que j’ai, je te le donne ». rContre-sens des disciples désespérés, contre-sens de l’infirme n’ayant d’existence et d’occupation que la mendicité. Des vies au rabais, les nôtres car chaque jour nous apprend – à voir nos illustres et notoires, à comprendre vers quoi roule passivement notre pays si mal dirigé depuis une vingtaine d’années que le temps soit encore miséricordieux dont nous ne profitâmes en rien, ou que la tempête soit maintenant et durablement levée – chaque jour nous apprend comment l’on tombe et reste à terre… Le prenant par la main droite, il le revela et, à l’instant même, ses pieds et ses chevilles devinrent solides. D’un bond, il fut debout, et il marchait. Transformation à vue sans que le mode opératoire des Apôtres, voire une prière de demande ou d’intercession soient rapportés par l’évangéliste : ce que j’ai, je te le donne. Au nom de Jésus-Christ, le Nazaréen, lève-toi et marche… Alors leurs yeux s’ouvrirent et ils le reconnurent…  Il entra avec eux dans le Temple : il marchait, bondissait et louait Dieu… A l’instant même, il se levèrent et retournèrent à Jérusalem.


[1] - Actes des Apôtres III 1 à 10 ; psaume CV ; évangile selon saint Luc XXIV 13 à 35

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