lundi 30 avril 2012

la conversion qui fait entrer dans la vie - textes du jour

Lundi 30 Avril 2012

Prier le soir les textes de la liturgie catholique du jour, dans la fatigue… la liturgie byzantine s’y prête parce que l’essentiel est la nuit qui y prépare, le soir n’est pas conclusif, il est préparatif. En Grèce, j’ai reçu deux chocs qui n’ont fait écho qu’en très longue durée, le retour à la liturgie, des jours et des nuits de liturgie dans ce qui ne semble décor que quand on ne connaît ou quand le temps a passé, ce n’est pas de l’harmonie que ces paysages, ces moines, ces lumières-lueurs, je n’ai pas souvenir du soleil au Mont Athos. J’ai vécu ce qui me semblait naturel en le vivant. Et puis dans l’île de Samothrace coincé autant par la tempête empêchant les bateaux du retour d‘accoster, que par une cheville foulée en rentrant à flanc de colline depuis le site archéologique, seul, à l’obscurité tombante, on était déjà en Novembreau retour. Le petit hôtel sur le quai et dans mon sac, je ne sais pourquoi ni comment, dans mon sac, l’histoire d’une âme en édition de l’époque, avec culs-de-lampe et le texte expurgé, ce que je ne savais pas, et ce qui n’a pas la moindre importance, l’exemplaire pffert par mon arrière-grand-mère à ma grand-mère, je m’attendais sauf à être pris par le souffle de l’unique aventure. Liturgie millénaire, l’attractivité de la confiance dans une vie sans date que les étapes où Dieu se discerne puis se dérobe… j’écris cela ce soir dans ma fatigue tranquille. L’histoire et la situation de notre pays dans le cœur, dans l’intelligence et mes aimées chacune à une distraction. Rumeur de ces policiers intimistes (SIMENON) donnés en noir-et-blanc. Impatiences et triomphes de notre fille à ses jeux connectés. La nuit tombée. Solitude de Jésus, volontaire mais au vu et au su des siens qui la respectent, la prière de nuit. Envoie ta lumière et ta vérité, qu’elles guident mes pas et me conduisent à ta montagne sainte, jusqu’en ta demeure. J’avancerai jusqu’à l’autel de Dieu, vers Dieu qui est toute ma joie. [1] Itinéraire, marche, celle des brebis conduite par le bon pasteur. Quand il a conduit dehors toutes ses brebis, il marche à leur tête, et elles le suivent, car elles connaissent sa voix. Cheminement de Pierre vers l’universalité de l’Eglise et du salut. J’étais dans la ville de Jaffa, en train de prier … il commence par se récrier, comme le soir du lavement des pieds : certainement pas, Seigneur ! Puis, il comprend et fait comprendre. L’Esprit me dit d’aller à eux sans me faire de scrupule…. Alors, je me suis rappelé la parole que le Seigneur avait dite… En entendant ces paroles, ils se calmèrent et ils rendirent gloire à Dieu. [2] La lecture de notre vie entière, l’examen de notre journée, la prière après la lecture d’un chapitre de sa petite Bible, notre enfant qui va s’endormir sur le bon pasteur, sur l’enseignement du Notre Père, sur le pharisien et le publicain montant au Temple. Nos conversations. Nous nous éduquons mutuellemen. Pierre révise ses propres jugements, se rappelle les paroles de son Maître. Pais mes agneaux, pais mes brebis. Ces ovins par milliers dans la steppe kazakh, roulant et ondulant comme ces épineux sans racines, l’immensité plate, le ruban droit pendant des centaines de kilomèttes parfois longeant la voie ferrée, des trains d’un ou deux kilomètres. Les troupeaux sont à l’échelle, l’homme ne l’est pas. Mon âme a soif de Dieu, le Dieu vivant : quand pourrai-je m’avancer, paraître face à Dieu ? Réponse du Christ : si quelqu’un entre (tout le monde a eu son entrée dans la vie) en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra aller et venir, et il trouvera un pâturage. Chacun sa personnalité, son parcours. Je suis venu pour que les hommes aient la vie, pour qu’ils l’aient en abondance. Echo de l’histoire sainte, la nôtre : Voici que les païens eux-mêmes ont reçu de Dieu la conversion qui fait entrer dans la vie. Nuit noire malgré la demi-lune, un nuage qu’elle illumine, quatre cinq fois son envergure lui fait rapidement écrin, un baiser en passant, Marguerite me demande quand l’on aperçoit sa constellation.       


[1] - Il est difficile de rester pur dans une société dépravée, corrompue, où se font rares les individus dignes de confiance, honnêtes et loyaux, où règne la loi des plus forts, des plus malins, des plus rusés, rompus au double langage comme s’ils avaient deux cœurs, persauéds que leur dexérité verbale leur confèrera la suprématie et que Dieu lui-même n’y peut rien (verset 5). Mais contre cette génération corrompue par le détournement de la vocation du langage, l’arme la plus efficace est la parole divine (verset 7) dont la pureté absolue a le pouvoir de protéger ceux qui sont pris au piège (verset 6) des paroles doucereuses des flatteurs. Récité à chemini’atséret le huitième jour de souccot, en raison de son titre, … ‘al hacheminit = sur l’octave, mais aussi parce qu’après ce dernier pèlerinage de l’année effectué à Jérusalem, le peuple va retourner dans le monde tous les jours où il devra s’affronter à l’injustice, la corruption, la tromperie… Il est bon auparavant de croire que les forces du bien, la pureté de la parole divine finissent toujours par l’emporter. Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.

[2] - Actes des Apôtres XI 1 à 18 ; psaume XLII ; évangile selon saint Jean X 1 à 10

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