mardi 1 mai 2012

vous ne croyez pas - textes du jour

Mardi 1er Mai 2012

Retour de Kergonan. La messe conventuelle (dit-on encore cela ? d’autant qu’il y a plus de concélébrants que de moines du rang dans les stalles où les prêtres d’ailleurs se rangent jusqu’au canon), et avant et après, entretiens pour lesquels je venais avec mes deux familiers. Chacun différent de l’autre en tempérament, en génération monastique, en manière d’exprimer, d’écouter. L’implicite, l’explicite, mais chacun me convainc que l’amitié est le summum de l’intimité et du respect, que l’amour conjugal a pour ambition naturelle la fécondité mais affectivement, intellectuellement, spirituellement n’a sa maturité que dans et par l’amitié entre une femme et un homme, et réciproquement. Connaissance mutuelle et respect de l’itinéraire, de l’âme et de la destinée dont seul Dieu a le secret et les moyens. La vie monastique que je cotoie et expériemente par eux, maintenant, que je comprends et vis par eux bien mieux depuis que je ne me pose plus de question sur l’état de vie à choisir. Le moine sait sans doute la vie mieux que tous ceux du dehors de sa clôture (pour les hommes, elle est presque inexistante sauf la relation de transparence avec le Père Abbé) et aussi du dehors de la foi chrétienne, tout simplement parce qu’il prtaique deux vertus, deux moyens de vivre, construire, survivre, se rattrapé, être rattrapé que notre époque relativise plus que toute ses devancières : la fidélité à un choix, une sobriété prudente. Vertus qui supposent des références, une référence. – Nous sommes, surtout dans cette campagne présidentielle, abasourdi par le ressassement d’un terme ni défini en tant que tel, ni chargé d’un contenu explicite : les valeurs, nos valeurs, vos valeurs ? Naguère, on a dit : priorité. On aurait pu préférer : conviction. Mais rien n’oblige plus que la vertu – cf. la Révolution française – et plus quotidiennement des vertus, celels-là bien définies, bien expérimentées. Elles jouxtent toutes le bonheur, le respect, l’espérance, une certaine maîtrise de soi pour une plus grande disponibilité à… là interviennent vœux, circonstances, grâce, continuité de vie, relations décisives à autrui, surtout si l’on en est responsable, et s’il esr responsable de nous. – La messe, paradoxalement au moins pour moi, plus difficile à vivre intérieurement et aussi d’attention appliquée, que nos messes de paroisse quand je suis entouré de ma femme et de notre fille ou quand j’assiste en semaine, à deux-trois personnes, celle de Denis M. dans son village, avant que nous dînions ensemble. Ce qui devient une structure. Une matinée ou une journée au monastère, selon les horaires scolaires de notre fille, en serait une seconde, mais préparée, questions de vie spirituelle que j’essaierai de débrouiller et que je poserai à mes moines, plus profondément que l‘échange sur l’état de nos lieux d’âme, d’envie et de limites.
Prier… [1]  A la racine de toute vie, cette question de la foi, pas seulement en Dieu ou au sens reçu du religieux. Je vous l’ai dit, et vous ne croyez pas. Les œuvres que je fais au nom de mon Père, voilà e qui me rend témoignage. A ne pas croire, on n’entend pas. Evidemment, les « débats » politiques, souvent le plaidoyer d’amour,  pour presque chacun : la non-lecture de notre vie. Mais vous ne croyez pas, parce que vous n’êtes pas mes brebis. Difficile : l’appartenance ferait la foi ? ou la grâce ? je ne sais. Prédication de Barnabé. Celle de Paul, son cadet dans l’apostolat et la foi en donne sans doute l’idée, l’écho : mettez l’amour au-dessus de tout : c’est lui qui fait l’unité dans la perfection. Liberté de l’homme réduisant Dieu à la portion congrue : il ne fit pas beaucoup de miracle à cet endroit-là, à cause de leur manque de foi. L’antithèse de Nazareth qui n’accueille pas son natif, Sion : en elle, tout homme est né... En toi, toutes nos sources. [2]


[1] - Actes des Apôtres XI 19 à 26 ; psaume LXXXVII ; évangile selon saint Matthieu XIII 54 à 58 ou (solennité de saint Joseph) Actes des Apôtres XI 19 à 26 ; psaume LXXXVII ; évangile selon saint Jean X 22 à 30

[2] - Ce psaume de 7 versets est entièrement consacré à l’éloge de Sion. Le psalmiste nous le dit en ouverture : « sa fondation est sur les monts de sainteté ». Dieu affectionne plus que tout « les portes de Sion ». Sion, célébrée comme « la ville de Dieu », ne peut être comparée ni à l’Egypte (…dans le texte mon clavier n’a pas les caractères hébraïques ), ni à Babel, ni à la Philistie, ni à Tyr, ni à l’Ethiopie, car « tous les hommes se considèrent comme natifs de Sion » ; ce que Dieu lui-même confirmera (verset 6) quand sonnera l’heure. Les chanteurs et les danseurs proclameront alors que toutes les sources du monde viennent de Sion, à qui le psalmiste confère donc un rôle de rassembleur de l’humanité sous la bannière de Dieu. Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.  Voilà la définition humaniste et universaliste, tout le contraire d’un mouvement de colonisation et d’appropriation, un rayonnement plutôt qu’un accaparement, qu’Israël selon l’Etat qui porte son nom actuellement, a oublié. Pour son malheur à terme, pour le malheur de victimes, pour l’aveuglement de beaucoup  préférant des critères ethniques, religieux, voire une identité de persécutés. Ce commentaire est audacieux. Il fait réfléchir.

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