vendredi 20 avril 2012

le conseil se laissa convaincre - textes du jour

Vendredi 20 Avril 2012

Prier… la vie parfois si bloquée que le sang et l’âme qui nous habitent et nous meuvent n’en peuvent plus d’être emprisonnés… nos vies si absurdes, tellement en impasse, soit que nous en soyons avec celles et ceux que nous aimons co-acteurs et co-responsables, soit que nous regardions du dehors l’existence et le parcours, d’autres, surtout en vue (le vide des vies à proportion qu’elles sont « en vue », les puissants, les notoires, les labellisés des médias) que même l’Ecriture tombe des mains. Il faut la prière, bien plus que la lecture et la méditation. Le débat sur les gens qui sont bien plus que foi, qui en sont les prophètes et qui sont les témoins de nos origines et de notre structure spirituelles, du plus intime de nous qui est aussi l’universel et le partage de notre condition de créature humaine. Gamaliel et les Apôtres [1]. Le débat et le comportement. Gamaliel (est-ce le maître de Paul ? je crois m’en souvenir) : une bonne cervelle. Ne vous occupez plus de ces gens-là, laissez-les. Car, si leur intention ou leur action vient des hommes, elle tombera. Mais, si elle vient de Dieu, vous ne pourrez pas les faire tomber. Ne risquez pas de vous trouver en guerre contre Dieu. Sur le mode alétoire, cette profession, au seuil de la foi, est bouleversante, c’est le pari pascalien. C’est la prise au sérieux des questions de l’existence. Plus celle-ci est absurde du fait des scandales que provoquent constamment en nous les absurdités, les injustices, les duretés, les bêtises, les huis-clos, et les drames multiformes de la détresse, de la souffrance, plus elle appelle la foi dans notre salut. Et comment concourir à notre salut quand l’expérience de notre impuisssance sur nous-mêmes, sur la société, sur l’économie, sur la politique, sur l’ambiance et la soi-disant intelligence collective… est quotidienne ? sinon par la prière, d’elle tout surgit. Le conseil  se laissa convaincre. On convoqua alors les Apôtres, et, après les avoir fouettés, on leur interdit de parler au nom de Jésus, puis on les relâcha. Mais eux, en sortant du grand conseil, repartaient tout joyeux d’avoir été jugés dignes de subir des humiliations pour le nom de Jésus. Tous les jours, au Temple et dans leurs maisons, sans cesse, ils enseignaient cette Bonne Nouvelle : Jésus est le Messie. La foule ne s’y étaient pas trompée (multiplication des cinq pains d’orge et des deux poissons) : mais Jésus savait qu’ils étaient sur le point de venir le prendre de force et faire de lui leur roi ; alors de nouveau il se retira, tout seul, dans la montagne. Lui, bien avant nous, bien plus que nous, est aux prises avec le scandale et l’absurdité de l’existence humaine, puisqu’il sa passion, son procès et le motif de sa condamnation. Il fallait écrire : cet homme a dit, je suis le roi des Juifs. A quoi Jésus avait répondu à Pilate par prétérition : c’est toi qui le dis. Le plus grand scandale, c’est la mauvaise foi. Le mensonge, dont la théologie se trouve dans la Genèse, et les racines dans ma vie de chaque jour. Faits tous ainsi ? oui, mais tous sauvés… non sans le labeur, la peine de Dieu.


[1] - Actes des Apôtres V 34 à 42 ; psaume XXVII ; évangile selon saint Jean VI 1 à 15

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