dimanche 27 mars 2011

le Seigneur est-il vraiment parmi nous ? textes du jour

Dimanche 27 Mars 2011

Mais d’abord prier…[1] Je le suis, moi qui te parle… La plus forte expression du Christ sur lui-même, avec, me semble-t-il depuis une vingtaine d’années, cette réponse au ton inimaginable de reproche et d’affection que Jésus fait à Philippe pendant la dernière Cène : comment, Philippe, tu ne me connais pas ? au disciple qui, dans éklan intense de bonne volonté et de foi, vient de le prier : montre-nous le Père, et cela nous suffit. Aboutissement de la foi ? La Samaritaine va en vivre toutes les étapes en quelques minutes, son dialogue avec cet inconnu. Je ne suis ni Philippe ni la Samaritaine, je n’ai que la présence « réelle » : la communion sous les espèces du pain et du vin, la présence en moi, les signes dans ma vie et dans celle des autres, catéchèe divine d’une autre manière, mais nous avons, depuis le Christ, un privilège, celui de l’espérance, elle est le creuset de tout, en tous domaines. L’espérance ne trompe pas, puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné. Tout dans le dialogue avec la Samaritaine est logique, sauf ce soudain « passage à autre chose ». Le Christ a inversé les rôles : Donne-moi à boire. – Tu me demandes à boire, à moi, à une Samaritaine ? - Si tu savais… c’st toi qui lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive. – tu n’as rien pour puiser…serais- tu plus grand ? - Celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai, n’aura plus jamais soif. – Donne-la-moi cette eau… Or, Jésus ne lui donne rien, sujet traité, bouclé et autre chose commence : Va, appelle ton mari, et reviens. Dans la Genèse, les rôles sont analogues mais d’une tout autre inspiration et surtout tenus autrement, Satan , Eve et le mari en arrière plan. Ici, le Christ, une femme en demande directe, mais qui ne l’était pas a priori, alors qu’au contraire Eve était comblée et sans demande (ce qui probablement la rendit si vulnérable, « erreur psychologique » du Créateur ? guillemets partout sauf à Créateur). Le rôle du mari, comme témoin. La transition est faite, le Messie peut s’annoncer, mais Jésus a inspiré pas à pas la découverte progressive de cette femme qui, quoique hulmble, récite d’abor ses bases : trivialement, sur l’eau et l’art de puiser, puis sur la dogmatique religieuse de son peuple. Et Jésus valide tout mais pour aller plus à fond. Conversion toujours personnelle : ce n’est plus à cause de ce que tu nous as dit quer nous croyons maintenant : nous l’avons entendu par nous-mêmes… et mouvement missionnaire tout naturel, la femme d’abord expédiée à son mari, part ensuite d’elle-même et ramène toute la ville : la femme, laissant là sa cruche, revint à la ville et dit aux gens… Symbolique du lieu, le puits de Jacob, dit Massa Mériba : défi et accusation, qui devient depuis le dialogue du Nouveau Testament, celui de la rencontre, de la conversion, celui de la réponse donnée à l’unisson par l’homme (la femme, en l’occurrence) et par Dieu : le Seigneur est-il vraiment au milieu de nous, ou n’y est-il pas ? Question de toute l’histoire humaine, et de toute vie personnelle. Naturellement, c’est le « pli » des évangiles, les disciples, pourtant au plus proche de Jésus, ne comprennent rien à ce qu’il s’est passé.

[1] - Exode XVII 3 à 7 ; psaume XCV ; Paul aux Romains V 1 à 8

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