mercredi 2 mars 2011

épargne ceux qui doivent mourir - textes du jour

Mercredi 2 Mars 2011


La vie, à chaque réveil, me paraît de plus en plus mystérieuse et inexorable, selon ce que je ne connais pas tandis que la mort me semble si naturelle, familière. La vie des peuples si simple, quand ils se réveillent, naturellement face à des dirigeants qui dès qu’ils le sont devenus se croient immuablesn, tandis que les tiers s’occupent de gérer la relation de leur propre pays avec ceux qu’ils ne savent plus discerner puisqu’en face ce ne sont plus des gouvernants, de même tonneau qu’eux, mais des gouvernés, devenus des vivants. Au prix des morts. Prier pour ceux-là, j’admire tous ceux qui commencent d’idée et d’acte, j’admire ces réveils – que la France a connu, et connaîtra sans doute, elle aussi, la France des Français de cœur et pas forcément de papiers – j’admire que la vie collective revienne à ceux qui la vivent et échappent à ceux qu’on dit les dirigeants. Je prie « politiquement » et m’effondre en Dieu d’espérance et de réalité. [1] Prends pitié de nous, Maître, Dieu du monde entier, regarde … renouvelle tes prodiges, recommence à faire des merveilles. Tous ceux qui prient pendant les guerres, dans les camps, ceux qui prient à l’instant de leur exécution, ceux qui alors n’ont souci que de ceux qu’ils aiment, les femmes qui perdent leurs enfants, leur mari par la violence des dirigeants et d’une légalité qui s’effondre. Chez les disciples du Christ aussi, les places d’honneur comptent… Maître, nous voudrions que tu exauces notre demande – Que voudriez-vous que je fasse pour vous ? – Accorde-nous de siéger, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ta gloire. Jésus ne s’impatiente pas. Jacques et Jean ne sont-ils pas témoin de sa Transfiguration, et qui sont alors reconnus à sa droite et à sa gauche, les géants de l’Ancien Testament. Il ne leur promet et ne leur accorde que la communion avec lui. Terrible, mais peuvent-ils anticiper et comprendre ? La coupe que je vais boire, vous y boirez, et le baptême dans lequel je vais être plongé, vous le recevrez. Jésus n’est maître que de cela, de sa vie, mais pas des places ! Jésus les précédait, ils étaient effrayés, et ceux qui suivaient étaient aussi dans la crainte. Quelle ambiance et quelles sinistres perspectives : ils le condamneront à mort, ils le livreont aux païens, ils se moqueront de lui, ils cracheront sur lui, ils le flagelleront et le tueront, et trois jours après, il ressuscitera. C’est l’impossible qui sauve tout, dans l’Histoire et dans nos existences humaines. Le fait christique rassemble tout l’impossible, le garantit autant qu’il le symbolise, le signifie à jamais, après avoir été tant annoncé et attendu. Le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. Ce matin, je suis dans la multitude. Elle qui attend, partout.

[1] - Ben Sirac XXXVI 1 à 17 passim ; psaume LXXIX ; évangile selon saint Marc X 32 à 45

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