mercredi 30 juin 2010

s'en allèrent en ville annoncer tout cela - textes

Mercredi 30 Juin 2010


Prier…[1]Amos, l’esseulé et l’impuissant, le fasciné et le désespéré trouve dans son malheur conjugal et l’échec de sa vie personnelle de quoi comprendre le destin d’Israël et de l’humanité entière. Alors Dieu et sa vérité lui sont évidents, impératifs :que le droit jaillisse comme une source, la justice comme un torrent qui ne tarit jamais. Pourquoi et comment ? certainement pas par le rite : je déteste, je méprise vos fêtes, je n’ai aucun goût pour vos assemblées… éloignez de moi le tapage de vos cantiques, que je n’entende pas la musique de vos harpes… c’est Dieu qui parle et nous appelle à l’authenticité : cherchez le bien et non le mal, afin de vivre. … Qu’as-tu à réciter mes lois, à garder mon alliance à la bouche, toi qui n’aimes pas les reproches, et rejettes loin de toi mes paroles. Scalpel d’une prise de conscience de mon péché personnel. Les limites de la nature humaine nous sont quotidiennement familières, nous ne souffrons que de cela, je ne souffre que de moi et de la laideur du monde et de la souffrance de qui j’aime, mais ma responsabilité propre ? en suis-je conscient ? et que vais-je faire maintenant, me levant, marchant, cherchant le bien ? Et voilà que toute la ville sortit à la rencontre de Jésus ; et lorsqu’ils le virent, les gens le supplièrent de partir de leur région. Dialogue de sourds, entre qui et qui ? ceux seuls qui entendent et voient, qui identifient Dieu fait homme : deux possédés sortirent du cimetière à sa rencontre, ils étaient si méchants que personne ne pouvait passer par ce chemin. Jésus entend, ordonne, passe. Enigme de ce passage des « démons » des deux malades au troupeau de porc, guérison de deux individus et désastre économique. Jésus fauteur de trouble, le mal installé arrange tout le monde. Les démons suppliaient Jésus. Nous ne savons pas grand-chose, rivés que nous sommes à notre condition d’âme, si velléitaire, distraite et limitée. Recevoir de prier (un de mes amis moines et dignitaire de l’Eglise, néammoins… son sourire). Inconnu du visage de Dieu, Jésus pleure, tempête, avoue sa fatigue, son désespoir ; il a été relevé et commenté que les évangiles n’évoquent pas qu’il ait jamais ri, ni souri, il regarde, il entend, son expression est bien plus que son visage et que ce qu’Il nous donne à voir et même à ressentir de Lui. Il est tellement Lui qu’Il est au-delà de toute compréhension, au cœur de ma vie et de celle de tous, de celui qui meurt, de celui qui naît, de celui qui dort, de celui qui s’éveille… tandis que soleil et oiseaux sont installés déjà dans ce jour-ci. Prier, reconnaître, pleurer, désespérer de moi, espérer de celles et ceux qui m’aiment et vont continuer leur chemin propre aujourd’hui, espérer de Dieu, maître de notre mort, Son accueil. Prier.

[1] - Amos V 14 à 24 ; psaume L ; évangile selon saint Matthieu VIII 28 à 34

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