vendredi 11 juin 2010

Mgr. Jacques Gaillot - à la télévision . France 3

Minuit + Sur France 3. Mgr Gaillot. Je note à la volée, l’homme est habillé de noir, col ouvert, calvitie, un visage d’une calme bonté qui aussitôt attire, retient, pacifie aussi bien le dialogue que le téléspectateur en tiers, les mains sont tranquilles, le regard posé, il y a une sorte de joie malicieuse, pas du totu exhibitionniste. A vrai dire, c’est la première fois que je le vois vraiment sur petit écran. Je ne l’ai jamais rencontré, sinon en esprit dans la bibliothèque privée de Jean Paul II à la première audience accordée, tête-à-tête par celui-ci : Février 1995, l’Eglise en Asie centrale, et un peu de mon parcours d’alors. – Je note aussitôt, ayant couru chercher mon carnet « de terrain », ma femme ayant « zappé » et s’étant ainsi arrêtée. Je note assitôt : sa détente, la jeunesse de son regard.

Une passion intérieure, çà ne fatigue pas… Je suis pour la liberté de chacun (mariage des prêtres et autres questions de même registre). Vocation, vie sacerdotale, mariage : choix important et difficile. Ce n’est d'institution, un problème de discipline. Le prêtre est trop séparé de la manière dont vivent les gens. … On est fait pour la vie… La solidarité n’a pas de frontière… Mes grandes heures d’Evreux, ce sont celles de mon départ…. Je regrette plutôt de n’avoir pas été assez loin. J’aurais pu davantage remuer des consciences. Moi-même, je ne fais pas encore assez de choses. J’ai cessé de considérer les autorités : quand on est libre, on n’a plus peur.

Pensé devenir prêtre à six ans. L’idée ne m’a pas quitté, mais j’ai compris qu’être prêtre n’est pas seulement dire la messe. N’avez-vous jamais perdu la foi ? Je n’ai pas perdu la foi, il y a des doutes quqnd on voti que les choses ne changent pas. Difficile de penser que çà ne bouge pas. Le procès de ce prêtre québécois venu lui demander une suite pour sa vie et son propre ministère. Je ne peux pas regretter cet accueil. Je regrette de n’avoir pas assez pensé aux enfants. Un prêtre qui s’est fait aimé tout de suite. Personne ne me mettait en garde. Responsabilité de l’autorité, du fonctionnement de l’institution. Que l’autorité change ses manières de voir, sa conception de la sexualité.

La confession (sacrement de pénitence ou de réconciliation – mots que je juge quant à moi tous inadéquat). Question sur le secret, la dénonciation du crime ou pas, d’ailleurs traitée il y a cinquante ans dans un film célèbre, se passant d’ailleurs au Canada (Montogomery Clift ? le prêtre recevant la confesion ?). Si on garde le secret, on est capable de parole.

L’honneur de l’Eglise n’est pas d’être bien avec les puissants. …
(témoignage du supérieur des spiritains : Jean-Claude Jacquard, ne se prononce pas sur le contenu et sur le prophétisme ou pas, mais sur l’apport à la communauté qui l’accueille, et que, lui, dirige – paradoxalement, les Spiritains dont était ? Mgr. Lefebvre) Ses soixante-quinze ans en Septembre prochain : dans ma situation, pas de démission. Simple fermeture du site de Parténia. La seule limite sera ma santé. … Quand on parle de Dieu, cela ne me dit pas grand-chose. Mais quand on parle de l’homme, cela me parle de Dieu. Si on touche à l’homme, on touche à Dieu.. … J’espère grandir en humanité. Je ne me lasse pas d’être avec les autres.

1 commentaire:

balzac34 a dit…

Votre "reportage" sur cette émission est remarquable.
J'y ai retrouvé intègres les paroles de Jacques Gaillot et aussi son ton et son allure à la fois respectueuse et maline.
Puis-je vous conseiller la lecture de son dernier entretien intitulé : "Avance et tu seras libre." L'abbé Pierre lui avait lancé cette parole : "Prenez des risques, prenez des coups, mais ne vous taisez pas." Je crois que sur ces trois points il a été fidèle.
Personnellement j'apporte mon soutien à une association PLEIN JOUR dont il a accepté d'être le Président d'honneur, comme il le dit page 90. C'est courageux de sa part mais bien dans sa ligne de conduite.
Vous pouvez d'ailleurs en consulter le Site http://plein.jour.free.fr
Merci de votre intérêt.