vendredi 25 juin 2010

ta guérison - textes du jour

Vendredi 25 Juin 2010


Vingt-quatre heures sans ordinateur, donc de messagerie, récupération après le renouvellement des antivirus, anomalies de la messagerie, récupération tentée de disquettes d’il y a quinze ans, les logiciels intraduisibles, ma prédiction se réalise, nous sommes la première génération sans archives et un métier se prépare : l’archéologie pour remettre en route des logiciels et des matériels informatiques obsolètes. Nous sommes aussi cette génération qui excelle à juger toutes les précédentes et qui ne voit pas qu’elle invente et reproduit le pire des précédentes : que de mots pour vivre et vérifier que nous vivons leur exact contraire. Nous subissons une classe dirigeante maniant hérédité, cooptation, enrichissement, cumuls divers de gratifications et de pensions, cupidité incroyable, cynisme sous divers noms que nos anciens régimes, nos aristocraties et nos époques dites de privilèges n’avaient jamais osé, et de nos rois, chacun pouvait appeler à sa conscience devant Dieu. A Quimper, quelqu’un en Février 1969, le lancement de la campagne référendaire, crache sur de Gaulle qui doit s’essuyer le revers de veston, pas d’interpellation. Hier, un beur asthmatique tabassé par neuf policiers et passant en comparution immédiate pour avoir lancé une injure sur le président de passage en banlieue. – Mes envois du matin, auxquels j’ai dû manquer aujourd’hui, et que je rattrape, après avoir lu sans écrire la catastrophe qui s’abattit sur la Jérusalem de Sédécias, ses enfants égorgés sous ses yeux, puis lui les yeux crevés, qu’il garde bien le dernier spectacle et emmené enchaîné à Babylone… je lis La Croix sur le 18-juin, numéro double avec des entretiens divers, des indications de blogs, des témoignages pour la fin de l’année du prêtre ou de l’année sacerdotale. Ce flot a un trait commun : chacun de ces prêtres se répand en reconnaissance sur ce que lui apporte les fidèles qu’il écoûte et dont il apprend, l’un d’eux fait métier de conseiller conjugal et en a fait les études avec diplôme à l’appui. Je mets cela à côté de ce qui m’irrite si souvent dans Prions en Eglise, les réclames pour pélerinages, ou la manière de constituer une discothèque pour mieux méditer, les prières et introductions des uns des autres, toujours signées, souvent avec photo. d’identité. Je rêve du simple et accessible mystère que donne le silence, que produit le regard, que fournit soudain la phrase inattendue sans déblai ni redondance… si le témoignage évangélique a traversé les siècles, si Bible et Coran tiennent le coup, c’est par transparence. Le saint est transparent, celui qui prie vraiment est transparent – j’en ai vu, deux politiques mauritaniens à pas mal de distance et d’années l’un de l’autre, mon grand-père à genoux à près de cent ans, mains jointes, coudes sur son lit, qui ne m’a jamais dit un mot sur sa foi. La communication selon le principe plus on me voit, plus on me connaît et plus on m’aime (quand en quatrième de couverture des romans, on a donné le portrait photographique de l’auteur, surtout celui des jeunes filles à partir des années 1970…), si l’Eglise s’y met… L’icône et la croix disent tranquillement qu’il n’y a rien à imaginer et tout à prier [1]. A la catastrophe sans remède, dont le récit reste vivant à ceux qui se lamente en déportation depuis deux générations : comment chanterions-nous un chant du Seigneur, sur une terre étrangère … C’est là que nos vainqueurs nous demandèrent des chansons, et nos bourreaux des airs joyeux… réponse archi-simple de l’évangéliste rapportant le dialogue décisif : Si tu le veux, tu peux me purifier. Je le veux, sois purifié. Recommandation du Christ, pas de prêche, surtout, pas de texte : ne dis rien… ta guérison sera pour les gens un témoignage.

[1] - 2ème livre des Rois XXV 1 à 12 ; psaume CXXXVII ; évangile selon saint Mathieu VIII 1 à 4

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