samedi 11 juillet 2015

les seuls sentiers du bonheur - textes du jour

Samedi 11 Juillet 2015

Journée de bonheur hier : austérité et sympathie pour la présentation de mon expérience à l’accueil Saint-Joseph des Dominicaines de la Présentation, une trentaine de personnes (une diplomatie pour la fille aînée de l’Eglise), j’ai parlé d’abondance mais j’avais rédigé mercredi et synthétisé avant que nous prenions la route, arrivant avec une heure d’avance. Questions sur le comment faire avec les dirigeants actuels ? la franc-maçonnerie ? les djihadistes ? Personnes d’un certain âge pour la plupart, mais équilibrées. Repas sur place, tous les quatre. Physionomie de la congrégation, simple, souple, fraternelle, d’Eglise : le suivi du Pape en Bolivie, où la congrégation a une communauté. Souci de la canonisation de la fondatrice dont je trouve la modernité remarquable (femme d’affaires au XVIIème siècle construisant un ouvroir et des contrats de travail, semble-t-il encouragés par COLBERT) : un enfant, grand brûlé des mains, prière obtenant une guérison rapide et complète que le médecin n’attendait pas, mais la famille a refusé de donner un certificat médical. La nécessité (canonique ?) de deux miracles pour la canonisation. Observation fine sur notre évêque, timide et se gardant après des critiques de laïcs. Le précédent trop autoritaire selon son clergé, et ainsi de suite. Il est vrai que je ne suis pas encore parvenu à une relation personnelle avec lui. – La plage très vacances de M. Hulot et Marguerite a remarqué un Ducobu ! Aucune tentation « libidineuse », de relative joliesse que chez des pré-adolescentes, interrogé en va-et-vient vers la voiture pour des sacs à aller y chercher des plagistes sur leur lecture : MUSSO et LEVY, sans illusion ni estime, mais la distraction. Littérature de gare ou de grandes surfaces ? ou un savoir-produire ? que je n’ai jamais eu. Je ne réussirai en édition que par accident ou quelque circonstance qu’il n’est pas en mes capacités de monter. Le plan d’eau de la presqu’île au continent (les plages de Carnac et le port de la Trinité), miroir d’acier, charme des alignements de canots sur la digue, les silhouettes donnent un tacheté, une couleur à l’ensemble, pas de grandes voiles, pas de bateaux de haute-mer et le silence sauf celui de l’eau à marée descendante découvrant des rochers très usés, doux. Les sauveteurs en tenue canari, un étudiant préparant l’agrégation de sports, une étudiante en radiologie. Venus à ma rencontre parce que mes apnées paraissaient anormales : je me changeai seulement de costume de bain entre deux eaux. J’en ai encore le souffle mais j’ai peu de mouvement. Nièce et tante, Marguerite et Arlette lisant assidûment et se baignant ensemble, critique sur le niveau en natation de notre fille. Ma chère femme, rayonnante depuis quelques jours, visage reposée, corps repris. Moi… je n’ai jamais considéré mon corps, il ne m’empêchait pas, ce qui pour moi était le point important, je n’y pensais donc pas. Aujourd’hui silhouette abominable, jambes lourdes, semi-tendinite à l’avant-bras gauche, mais je ne me sens nullement « représenté » par mon aspect physique… Fatigué en fin de journée, et au lit dès notre retour. Eveillé fatigué (apnée du sommeil ?) et découragé : la force des projets et de mes « devoirs », puis avec la déambulation des mises en route, bouilloire, thé à servir au lit, revue de nos chiens, ouverture de la terrasse tout revient jusqu’à ce moment-ci dont je ne puis me passer et qui est de pure grâce.
La radicalité du don de soi par écoute de la volonté de Dieu, longueur de vie et instant. Présence et contemplation : du temps, et de la rigueur pour ne pas quitter un chemin qui s’avère le tout. – Prier… les exhortations pontificales sur l’Europe, viable et imaginable seulement en structure de chrétienté (ce qui n’exclut, au contraire, ni d’autres religions ni l’agnosticisme mais milite pour des modèles de démocratie, de relations entre les entités et d’économie sociale très différents de ceux dont nous pâtissons depuis une vingtaine d’années) : saint Benoît, le discours de Paul VI, très connu, mais l’encyclique de Pie XII au sortir de la Seconde guerre mondiale, bien moins. On a étudié, avec un dessein précis, Pie XII et le nazisme, mais pratiquement pas Pie XII et la « guerre froide », l’Eglise qu’il nomma « du silence » et une forme très nouvelle dans l’Eglise combinant intelligence profane et amour de la liturgie, deux manières de la liberté individuelle pour des missionnaires de tous genres. Mon enfance fut structurée par lui, ce pape. – Prier… [1] et tout homme qui aura quitté à cause de mon nom des maisons, des frères, des sœurs, un père, une mère, des enfants, ou une terre, recevra beaucoup plus, et il aura en héritage la vie éternelle. Texte à ne pas « évacuer » trop vite. Don radical certes, risque affectif et économique aussi, importance de la référence, la même que celle des tribulations jusqu’à la calomnie et au martyre à cause de mon nom.  Ce qui ne se quitte pas : l’union conjugale, le conjoint. Exception frappante. L’homme quittera son père et sa mère… ils ne feront qu’une seule chair… Le Nouveau Testament et lui seul : la résurrection de la chair et la vie éternelle, les deux liés, ensemble. La résurrection, la chair implicite dans les promesses paradisiaques de l’Islam si anthropomorphiques dans leur lettre originelle. La vie éternelle, guère développée. Les morales et sagesses de l’Extrême-Orient n’ont pas cette dialectique : elles partent d’ici et de maintenant pour tenter d’aller à la perfection et à la paix, mouvement tout humain. Le christianisme part de là-haut ou là-bas, de la vie éternelle pour reprendre et transmuter ce que nous sommes devenus en relative déviation : nous restant seulement la liberté et l’intuition-nostalgie de cette pérennité, le mouvement divin. Jésus répond à la question de Pierre, à la nôtre, pourtant loin de qualifier une disponibilité déjà ambiante. Mais tout son ministère publique porte là-dessus : les moyens de nous transcender, la garantie du possible par la révélation de l’identité divine accomplie par l’Incarnation. Venez, mes fils, écoutez-moi, que je vous enseigne la crainte du Seigneur…. Alors tu comprendras la justice, l’équité, la droiture : les seuls sentiers qui mènent au bonheur. Exhorde et plan de la règle bénédictine.
Notre fille, déjà « grandette », à l’expression orale et écrite en français qui depuis trois ans est notée en excellence par ses professeurs, validée hier par notre chère cousine. J’en suis constamment fier, ainsi que de ses imitations, improvisations et récits divers. Mais en même temps je sais bien que cette époque délicieuse d’intimité et de devenir ensemble ne durera pas, dans quatre-cinq ans, tout nous sera préféré. Quelle sera notre relation ? impossible à deviner ou prévoir. Ce sera de plus en plus communion mais sans présence… Nos chiens, Sacha, de quelques heures l’aîné de Snoopy, a pris la relève de celui-ci depuis sa mort. Il sort de nouveau et longuement, et s’installe en guetteur des retours de l’un ou l’autre de nous absent, exactement à la place de Snoopy. Et donc en compagnon d’attente de Kiki. – Ciel gris, chaleur qui se répand. Soleil d’hier au visage et à mes épaules : je n’ai pas « mis de crème ».
Conseils suprêmes, doux, insistants, forts, ceux d’une vie entière… rends ton oreille attentive à la sagesse, incline ton cœur vers la vérité. Oui, si tu demandes le discernement, si tu appelles l’intelligence, si tu la recherches comme l’argent, si tu creuses comme un chercheur de trésor, alors tu comprendras la crainte du Seigneur, tu découvriras la connaissance de Dieu. – Peut-être et quand même, mais en solitaire et sans son Créateur, fut-ce le mouvement d’Eve ? Devoir de reprendre ma « lecture chrétienne » du Coran, tant pour communiquer et peut-être trouver un compagnon de prière et de recherche qui soit musulman, homme de science, de prière et de liberté, que pour situer le débat religieux s’il est nécessaire, et surtout contribuer à une communion forte, spirituelle et civique pour une entente : de quelle autorité morale serait revêtue pour notre temps une communauté Islam-Chrétienté intervenant et publiant, défendant et mettant en cause.  Poursuis la paix, recherche-la.  Alors de chacun, chacun pourra reconnaître attester au vu de l’autre, qui croit aussi : qui regarde vers Lui (Dieu) resplendira, sans ombre ni trouble au visage.
Nous avons manqué au temporel la rencontre avec un vrai humanisme communiste et marxiste, latent dans les tentatives de GORBATCHEV, lacune qui a produit aussi bien la dérive intergouvernementale et exclusivement gestionnaire, économétrique de l’entreprise européenne, que l’émollient des doctrines et pratiques économiques et sociales d’aujourd’hui, ; complètement régressives par rapport à une forme indéfinie de progrès et même de générosité commencée vers 1840-1850 à l’ouest de l’Europe. Et nous risquons de manquer la révolution religieuse et du rapport de nos cultures et de nos politiques à Dieu, et aux autres fonds religieux et moraux.


[1] - Proverbes II 1 à 9 ; psaume XXXIV ; évangile selon saint Matthieu XIX 27 à 29

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