jeudi 30 juillet 2015

j’ai choisi de me tenir sur le seuil, dans la maison de mon Dieu - textes du jour

Jeudi 30 Juillet 2015

Temps gris. Nos deux derniers jours ici. Décapage dont je sais seulement qu’il se fait, mais dont je ne connais ni l’orientation ni le résultat… La vie, la vie des autres, d’autres. Deux récits hier après-midi. Point commun, la recherche et la grâce de la stabilité, sans doute dans les relations les plus affectives et intimes, mais plus encore dans une vocation originelle, quelque temps ou longtemps impraticable, finalement trouvée ou retrouvée, rendue. Se vivant sans s’énoncer en de tels termes et se recevant selon des formes inattendues mais particulières, personnelles. N’est-ce pas aussi : mariage tardif, carrière brisée, paternité heureuse, foi de naissance toujours vivante (du moins je l’espère, le crois et le demande : foi = relation à Dieu et conscience de Sa présence toute puissante et toute lucide en nous)… ce qu’il m’est donné de vivre. Images de ces jours-ci, un mariage religieux, la bénédiction par avance, l’enfant, nos neveux, nous-mêmes ma chère femme et moi, il y a onze ans. Les maïs, le long de la route Strasbourg-Sélestat, notre arrêt forcé : nous l’avons échappé belle. Les vignes à l’aller. La pleine lune et les accidents d’auto. Le changement heureux dans l’humeur de mon beau-frère : du coup de quelque chose à son éveil avec bras d’honneur à sa sœur le matin, à son engouement amnésique pour notre retour tardif en taxi. Ses leçons au notaire, puis pour moi les facteurs, degrés et nature d’usure des pneus. La politique, c’est-à-dire la relation entre nous tous dans notre pays et celles et ceux que nous déléguons, cf. ROUSSEAU, VOLTAIRE, SAINT-SIMON (modernité des XVIIème et XVIIIème siècles à la manière des audaces des Pères de l’Eglise, quand on ose penser par soi-même, hors institutions et en se réappropriant tout autrement que reçu des dogmes et des vérités) : la conversation-dialogue de la sœur de notre dépanneur faisant le taxi. Chaque jour, un patient vers sa radio-thérapie et retour. Nous par accident, et ainsi de suite, tout y a passé : de 2017 aux éleveurs, au financement des mises à jour autoroutières, à la discussion du ferro-routages, aux solutions suisses ou allemandes. J’ai récité nos présidents depuis 1959, c’est-à-dire depuis 1940. Frère et sœur dans l’automobile, sans enfant ni l’un ni l’autre. Jugement du garagiste alsacien sur le breton, et nous à l’écoute tandis que notre fille endormie devenait de plus en plus une jeune fille.
Les saints et martyrs que se reconnaît l’Eglise, je les suis avec de plus en plus d’admiration pour cette diversité et cette ténacité dont on ne peut démêler si elles sont de l’homme ou de Dieu, sinon que cela forme fruit et enseigne. Evolution des traductions : l’arche d’Alliance, la Tente, la Demeure, le Témoignage, l’image demeure seule avec sa leçon, proximité d’un Dieu qui nous oriente [1] : la Nuée guidant les Hébreux dans leur exode depuis l’Egypte. Et constamment au-dessus de l’arche, celle-ci organisée selon des prescriptions détaillées données par Yahvé à Moïse. A chaque étape, lorsque la nuée s’élevait et quittait la Demeure, les fils d’Israël levaient le camp. Si la nuée ne s’élevait pas, ils campaient jusqu’au jour où elle s’élevait. Dans la journée, la nuée du Seigneur reposait sur la Demeure, et la nuit, un feu brillait dans la nuée aux yeux de tout Israël. Et il en fut ainsi à toutes leurs étapes. Quand nos vies s’éveillent à ce qu’est notre Exode à chacun et à tous ensemble vers l’éternité, que nous comprenons les étapes et les signes de Dieu en nos existences, en celle des autres. Ces deux amis hommes – leur handicap physique et la douleur quotidienne, leur combat respectif…  l’itinéraire du psalmiste : mon âme s’épuise à désirer le parvis du Seigneur… Heureux les hommes dont tu es la force : des chemins s’ouvrent dans leur cœur ! … Oui un jour dans tes parvis en vaut plus que mille. J’ai choisi de me tenir sur le seuil, dans la maison de mon Dieu. Discernement qu’il nous est donné de Dieu dans nos vies, selon Son propre discernement en nous. On ramasse dans des paniers ce qui est bon, et on rejette ce qui ne vaut rien…  comparable à un maître de maison qui tire de son trésor du neuf et de l’ancien. Ainsi soit-il aujourd’hui !


[1] - Exode XL 16 à 38 passim ; psaume LXXXIV ; évangile selon saint Matthieu XIII 47 à 53

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