samedi 18 juillet 2015

il n’écrasera pas le roseau froissé, il n’éteindra pas la mèche qui faiblit - textes du jour

Samedi 18 Juillet 2015



Prier… [1] la sortie d’Egypte du peuple hébreu. L’énigme historique dont j’essaierai de voir le fondement : six cent mille sans compter les enfants. Une multitude disparate les accompagnait ainsi qu’un immense troupeau de moutons et de bœufs. FREUD remarque dans son Moïse ainsi que cet événement immense n’est pas relaté dans les écrits égyptiens. Maquillage de l’Histoire par les uns, exaltation jusqu’au prodige par les autres… Les miracles et les faits, toutes les explications « naturelles » du passage de la mer Rouge à pied sec, l’observation de TEILHARD de CHARDIN, les guérisons d’affections quelconques, même de naissance, mais jamais un membre amputé ne repousse. La résurrection : de claire et suivie par des témoins que celle de Lazare, les autres sont marquées de l’observation-même du Christ, une dormition… Cela ne me « gêne » pas vraiment. L’Histoire s’écrit et se documente, se révise chaque jour, la fresque de nos origines, du développement du vivant s’enrichit chaque jour : vg. les données que commence d’envoyer New Horizons, la sonde survolant Pluton, découverte si tardivement et dont le caractère de planète dans notre système est discuté. Ce qui compte, c’est le rapport avec nous. L’Exode et la mémoire que nous en avons, sont bien plus qu’un fait. Ce fut une nuit de veille pour le Seigneur, quand il fit sortir d’Egypte les fils d’Israël ; ce doit être pour eux, de génération en génération, une nuit de veille en l’honneur du Seigneur. Mutualité des relations, dialogue. L’Ancien Testament, temps de la promesse, donc de la foi. Le Nouveau… relation aussi forte entre Dieu et l’homme, Jésus et ses détracteurs ou poursuivants, mais l’homme est en posture de refus, de déni et donc potentiellement d’assassin : les pharisiens se réunirent pour voir comment le faire périr tandis que les nations mettront en son nom leur espérance et que Jésus, s’appliquant le prophète Isaïe, s’affirme le compatissant par excellence. Il n’écrasera pas le roseau froissé, il n’éteindra pas la mèche qui faiblit…alors qu’Il est le Dieu de justice, Celui du jugement.
L’œuvre et la geste de Dieu, indiscutable, c’est notre vie de chacun, ce que Dieu inspire, produit, fait et défend en nous. C’est ce qui m’intéresse de plus en plus dans la chronique des saints, dont la liste n’est jamais exhaustive, car à terme, nous le sommes tous, mais la mémoire commune de l’Eglise nous suggère le plus patent et topique. Ainsi aujourd’hui, cet évêque assassiné pour sa critique des mœurs (Jean Baptiste, avant lui) ou ce saint polonais : prière et bonté. Dans notre moment, il y a cela aussi : MERKEL fait pleurer une demandeuse d’asile, une Palestinienne menacée d’expulsion en justifiant son refus lors d’une rencontre avec des adolescents… la mort de Jean LACOUTURE, que j’ai eu l’honneur de rencontrer plusieurs fois, fondamentalement un pédagogue de l’opinion, un formateur du jugement public par ses biographies, chacune décisive, et aussi un ouvreur de piste, la série de portraits de nos interlocuteurs ou opposants dans nos phases de décolonisation… j’aurai dû photocopier sa nécrologie, déjà prête en 2009… quand je me trouvais au service archives et documentation de l’AFP pour compiler les dépêches sur de GAULLE.
La nocivité de plus en plus évidente des chargés actuels de politique. La question grecque : les traités sont respectés, MERKEL est parvenu à ce que sa manière de voir soit avalisée par tous ses partenaires, la victime comprise. Le résultat n’est que juridique, l’aide répond aux critères prévus, mais la réalité est tout autre, la solvabilité n’a aucune chance de se rétablir, les efforts – souffrances réelles pour beaucoup – des Grecs ne serviront strictement à rien. Si l’on reste dans les cadres actuels, la faillite est certaine d’ici peu de temps, et elle provoquera aussi l’effondrement des cadres et des dogmes. On a une fois de plus reculé. L’Allemagne à terme paiera le plus cher, car une fois encore – ce qui n’était pas écrit – elle aura été responsable première d’une nouvelle catastrophe. Il est vrai que ce genre de responsabilité se partage : l’acquiescement français est aussi criminel que lâche. La recette depuis l’effondrement soviétique, ce sont les privatisations. Elles ont produit des fortunes et la dictature à l’Est. Elles sont en train chez nous autant qu’en Grèce, d’opérer très concrètement un transfert de souveraineté par un transfert des propriétés patrimoniales. Un monde sans Dieu, nous le vivons, ainsi telle de mes sœurs, même éducation que moi, plus de pratique religieuse… un monde sans intelligence ni lucidité, lesquelles ne sont pas productrices d’injustice ni de cynisme, mais bien d’imagination, de mûe, de renaissance… Prier… l’Histoire qui tourne bien pour le peuple réduit en esclavage. Puisse la nôtre… le verrai-je selon les formes actuelles de ma vie ? Je ne sais, et peu importe puisque je le prie, le souhaite et le sait tellement possible.


[1] - Exode XII 37 à 42 ; psaume CXXXV ; évangile selon saint Matthieu XII 14 à 21

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