lundi 18 août 2014

puis, viens et suis-moi - textes du jour

Lundi 18 Août 2014 Prier…[1] textes terribles… Pleure en silence, ne prends pas le deuil… je vais te prendre subitement ta femme, la joie de tes yeux, et tu ne feras pas de lamentation, tu ne gémiras pas, tu ne laiseras pas couler tes larmes… Espace restreint, mais intime, inclinaison du plafond- paroi, comme un pan de tente, poutre et rampant, les bacs à crayons : une trentaine au moins, au-dessus de l’écran, une araignée, aux pattes dix ou vingt fois son corps fait son tissage et installe ses trapèzes et fils. Photos de notre Raïssa à main droite, ronflement de l’ordinateur, cartes anciennes au-dessus de nous, Autriche, et devant mais masqué par les papiers et autres, celle du Kazakhstan… qu’elle subit ou ne voit plus-pas : là travaille ma chère femme. La panne de mon écritoire – pour combien de temps ? – me coupe de mes archives et de mes carnets d’adreses, sans doute retrouverai-je ma messagerie explosée, puisqu’elle est toujours remplie à ras-bord et qu’il me faut transférer en fichiers démultipliant arriéves puis départs quelques trente ou cinquante messaqes par jour au moins pour qu’elle n’explose pas, explosion qui est annulation et disparition… et je suis à la place de ma chère femme, si souvent aussi dasn son cœur, notre passage au désert actuellement, mais l’image, promesse ou souvenir de nous et du bonheur, elle et notre fille à regarder, et m’y ayant toutes deux convié aussi, Robin WILLIAMS et son « show », Madame Doubtfire. Ainsi suis-je, ainsi sommes-nous, la seule chose dont je sois sûr : notre pauvreté. Heureusement, notre trésor ne le conçoit pas et n’en souffre pas (encore) et ma femme tantôt s’en emporte contre moi et contre ce qu’elle a édifié en me choisissant comme amant, comme mari, comme aimant, tantôt parvient à oeuvrer à toute autre chose que l’édifice négatif mais soulageant de la colère, son courage, forme définitive de la beauté, le corps ne dit que si mal la beauté et nous égare tellement, et pourtant… combien il signifie et appelle, repousse et pousse au bilan…le plus mauavis corps, celui que nous recevons et dont nous avons la responsabilité, mon corps, signe de vie et de vieillesse. Objet ??? distant tellement de moi et se signalant parce que mon genou droit me fait souffrir depuis un mois. Et Dieu, par la bouche d’Ezéchie, continue… même l’oeuvre de Ses mains y passe, Temple et création de nous tous les vivants, n’est-ce pas d’ailleurs de même, ce qu’a signifié et conclu ensuite le Christ-même ? Je vais profaner mon sanctuaire, votre fierté et votre force, la joie de vos yeux, la passion de votre cœur. Vos fils et vos filles, qui sont restés à Jérusalem, tomberont par l’épée… vous ne pleurerez pas, mais à cause de vos péchés (conséquence d’une vie ? de ma vie ?d’une époque, des gestes et lacunes, des cécités et lâchetés d’une génération, nos guerres qui s’ensuivent, celle qui se prépare (que nous préparons), l’addition de mes inconstances, imprévoyances et laisser-aller…), vous dépérirez et vous gémirez tous ensemble. Ce livre d’Ezéchiel, dont je ne retenais que la vallée funèbre et la résurrection des corps de leur poussière à la lumière… est effroyable. Il a dit : « Je leur cacherai ma face, et je verrai ce qui leur arrivera ». Chemin ? l’aridité de la perfection, vue de loin et de notre façon, le Christ nous donnant apparemment raison en indiquant le « billet d’entrée », son prix, chiffré, c’est-à-dire celui de nos accumulations, mes accumulations, manuscrits, objets, projets et dettes en tous genres, années inutilisées…Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux. Puis viens et suis-moi ». Mais Seigneur, je ne veux pas être parfait (que m’importe ? et aux yeux de qui ? et selon quels critères ?), je ne veux que Toi car je sais que tous mes amours, évanouis et reniés, et surtout mes amours au présent et au futur, que Tu m’as donnés, qui j’aime et de qui je suis aimé, sont Toi. Que Toi seul me donne d’aimer et es aimable…Mais Tu as répondu, Tu réponds selon la question posée, le jeune homme (riche – déduction des commentateurs et des lecteurs, quoique rien ne soit dit ? si ! il avait de grands biens mais il approche anonyme et solitaire, déjà pauvre, il se sait et se sent pauvre pour aller ainsi au Christ et il anticipe la pauvreté dans laquelle il va retomber puisqu’il ne suivra pas son Seigneur : le jeune homme s’en alla tout triste… solitude). Que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle ? Question du faire et du comportement, raisonnement en termes de possession, d’accès à ce que l’on n’a pas. Jésus répond par une définiton : l’objet ou l’être. Pourquoi m’interroges-tu sur ce qui est est bon ? Il n’y a qu’un seul être qui soit bon ? Et Jésus ne fait pas de la vie (éternelle) un bien, mais un milieu, où l’on entre, dans quel on est mû, enveloppé, dans lequel on participe, ce que rend bien le français : être en vie, alors que l’on dit : recouvrer la vie, perdre la vie… Réponses alors : comportement. Les commandements. C’est Jésus qui les récite, commençant par la vie, continuant par l’amour, puis la propriété, puis la société et enfin la famille…Le « jeune homme » répond avec justesse : tout cela, je l’ai observé : que me manque-t-il ? Il reste dans le registre, dans le mode de l’avoir. Jésus le décentre mentalement : l’être, puis physiquement : le dépouillement. Et ne donne le secret, le salut qu’en fin. Puis viens, suis-moi… vends… donne… si tu veux être parfait… Ce n’est pas Matthieu qui note le regard du Christ et cette pénétration divine dans le cœur de l’homme, mais [2] Marc : alors Jésus fixa sur lui son reagrd et l’aima, et il lui dit… Les synoptiques varient sur l’âge et l’évocation de la fortune de l’inconnu, dont le nom a peut-être été retenu par la tradition, mais pas sur les circonstances : le Christ venait de traiter beaucoup de points successivement, en réponse – comme presque toujours, sauf quand il s’agit de véritables assemblées en foule… – grandeur et service…, ce qui s’opère en Son nom…, la charité…, le scandale envers les autres et envers soi, donc le choix pour le Royaume, quitte à se mutiler…, le mariage…, les enfants. Tout cela pouvait rester théorique et parlé seulement. Et Jésus ne conclut pas, le départ de cet homme n’est commenté ni par Lui, ni par ses disciples, et les évangélistes, sauf Jean, les synoptiques ne comment pas ce qu’ils rapportent. A nous de comprendre, de prier. -------------------------------------------------------------------------------- [1] - Ezéchiel XXIV 15 à 24 ; cantique Deutéronome XXXII 6 à 21 ; évangile selon saint Matthieu XIX 16 à 22 [2] - évangile selon saint Marc X 17 à 22 & selon saint Luc XVIII 12 à 23

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