samedi 1 mars 2014

Jésus se fâcha - textes du jour

Samedi 1er Mars 2014



 Le fascicule de Prions en Eglise pour le mois. Ces manières qui ont une soixantaine d‘années, incantatoires : le choix d’images-photos, « suggestives », quelqu’un en chemin, une croix en montagne, une église isolée, ou le détail d’un geste liturgique… soit… mais le vrai visage du Christ et de l’Eglise, notre contemplation n’ont pas de support que la disponibiité de notre âme, selon des sens que nous ne savons pas nommer, à accueillir la totalité du mystère et à nous réjouir qu’il nous soit donné sans cependant qu’il y ait à l’ouvrir ni à le percer.Etre simplement là. Et dans le moment de notre vie, l’humiliation, l’échec, l’impasse – j’en vis – sont des triomphes heureux de la connaissance de soi. Reconnaître mes dimensions c’est aller à Dieu. Donc à la vie et à la paix. Et ans doute à la fécondité, mais autrement que par moi seul. Je ne comprends pas que cela ne vaille pas en politique, nous sommes en impasse, nos vingt-trente ans de dérives diverses à tous les points de vue ont maintenant leur total : à la traîne d’une Europe elle-même languide et ayant laissé tous ses repères initiaux. Nous avons un pouvoir innombrable par les places et les mini-institutions qu’il génère ou qu’il pourvoit, qui fait du texte et du colloque au lieu d’une politique économique dont il n’ a plus aucun moyen : la panacée du pacte de responsabilité après celle du choc de compétitivité ou des contrats de génération  et avant de trouver le fil à couper le beurre ou la formule de l’eau tiède. Cela ne nous apprend cependant rien sur nous-mêmes : déserter ou se recroqueviller est la réponse ambiante, tandis que vingt ans après es faits, l’enquête sur Karachi et les rétrocommissions finançant un candidat à l’élection présidentielle, en est encore à l’ouverture des dossiers.. La faute aux autres, la faute au temps, à l’époque, à la crise. Je vois autre chose… je vois le ressaisissement des moyens, je vois la délibération à tous, la décision populaire. Il y a de l’inspiration divine dans l’esprit collectif que je crois souvent l’Esprit Saint, dans la foi et dans l’Histoire qui est celle événementielle d’un pays, de l’humanité autant que celle de la Rédemption.  Je crois aux saints, à l’efficacité de la pureté en vie collective et en juste interrogation sur soi. Je ne crois pas que l’Histoir ni celle propre à chacun soit régressive, encore moins automatique… Le prophète Elie n’était qu’un homme comme nous ; pourtant, lorsqu’il a prié avec insistance… et le ciel donna la pluie, et la terre produisit sa récolte. Providentialisme, illuminisme, bigoterie ? non, mais l’autre regard [1].

Cette prière inspirée par la foi sauvera le malade [2] Les apôtres à bonne école puis inspirés par le Paraclet ne sont pas des bonimenteurs ou des invocateurs. Ce sont des témoins : ils disent le réel et invitent à y entrer, à s’y conformer. Reconaissez vos péchés les uns devant les autres, et priez les uns pour les autres afin d’être guéris, car la supplication du juste agit avec beaucoup de puissance. La guérison est celle de l’âme, le péril et la dégénérescence sont la mise en cause de l’âme, nous le vivons au plan national, je le vis chaque fois que j’ai comme repère mon projet et le rythme que je croyais pouvoir maintenir, au lieu de souplement et définitivement m’en remettre au projet et au rythme divins. Dieu en a pour chacun de nous. Et les intercessions mutuelles, la prière de communion fraternelle et universelle. Celui qui ramène un pécheur du chemin où il s’égarait se sauvera lui-même et couvrira une multitude de péchés. Et dans notre humanité et nos vies, le juste priant qui a puissance dans le cœur de Dieu … et des hommes s’ils n’étaient aveugles ou endurcis… le chantage des « intégristes » à la soi-disant prise d’otage des enfants par la société ou les pouvoirs publics actuels… ce sont eux en fait qui mettent les enfants en avant pour bloquer tout regard et toute réflexion. La vie quotidienne de notre fille,, celle de son école et de ses amies, me donnent au contraire toute confiance dans le ressort humain et dans la suite… On présentait à Jésus des enfants pour les lui faire toucher, mais les disciples les écartèrent vivement. Il y a une quinzaine d’années, notre paroisse parisienne, elle de ma femme, l’homélie sur ce texte, un enfant à peine né pleure dans son landau, lui et sa mère sont expulsés par le prédicant. A la fin de la messe, je suis allé à ce dernier… celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu à la manière d’un enfant n’y entrera pas. Les questions d’un enfant ne sont pas théoriques, elles lui tiennent à cœur, elles sont sa demande d’être dans la réalité, et l’on y est en la comprenant, en se l’appropriant et en vivant fraternellement d’elle et avec elle. Le Royaume est sans doute une terre et un ici-bas réussis selon le dessein divin initial. Et comme ce retour au commencement duvin éradique la mort, c’est la vie éternelle. Origines et fins sont  un unique état de nous et de la vie. Laissez les enfants venir à moi … d’instinct, ils allaient donc au Christ et sans avoir à Le nommer, ils Le reconnaissaient. Ne les empêchez pas, car le royaume de Dieu rst à ceux qui leur ressemblent. Ces deux constats : créés à la ressemblance de Dieu, nous sommes capables du Royaume si nous ressemblons aux enfants. Mets une garde à mes lèvres, Seigneur, veille au seuil de ma bouche.


[1] - le très beau second livre de mon magnifique ami, Michel Jobert (Grasset . Mars 1976 . 412 pages)

[2] -  lettre de saint Jacques, apôtre V 13 à 20 ; psaume CXL ; évangile selon saint Marc X 13 à 16

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