samedi 2 mars 2013

tu lui feras voir des merveilles - textes du jour

Samedi 2 Mars 2013

Hier soir
 
Au soir d‘une journée où la solitude, pendant quelques quarts d’heure, m’a presque terrassé tant je percevais l’échec dans chacune des gestions ou des entreprises où je suis, je suis revenu au site du Vatican et aux premiers moments du pontificat qui s’est achevé hier. Hier comme en Avril 2005, une simplicité et une humilité qui réchauffent, un homme humain… si humain. C’est à ses compatriotes qu’il s’est alors le mieux dit, en situation : Au début de mon chemin dans un ministère auquel je n'avais jamais pensé et pour lequel je ne me sentais pas adapté, tout cela m'apporte une grande force et aide. Que Dieu vous le rende! Lorsque que la tournure que prenait le vote m'a progressivement fait comprendre que, pour ainsi dire, le couperet allait tomber sur ma tête, j'ai commencé à avoir le vertige. J'étais convaincu d'avoir accompli le travail de toute une vie, et que je pouvais espérer finir mes jours dans la tranquillité. Avec une profonde conviction, j'ai dit au Seigneur:  Ne me fais pas cela! Tu disposes de personnes plus jeunes et plus adaptées, qui peuvent affronter ce grand devoir avec bien plus d'élan et de force. Puis, j'ai été très ému par une brève lettre, écrite par l'un de mes confrères du Collège cardinalice. Il me rappelait qu'à l'occasion de la Messe pour Jean-Paul II, j'avais centré mon homélie, en partant de l'Evangile, sur les paroles que le Seigneur adressa à Pierre au bord du Lac de Tibériade:  Suis-moi! J'avais expliqué que Karol Wojtyla reçut toujours à nouveau cet appel du Seigneur, et qu'il dut  toujours  à  nouveau renoncer à beaucoup de choses et simplement dire:  oui, je te suis, même si tu me conduis là où je n'aurais pas voulu aller. Mon confrère m'a écrit:  Si le Seigneur devait te dire à présent:  "Suis-moi", alors rappelle-toi de ce que tu as prêché. Ne te refuse pas! Sois obéissant, comme tu as décrit le grand Pape, qui est retourné à la maison du Père. Cela m'a profondément touché. Les voies du Seigneur ne sont pas toujours faciles, mais nous n'avons pas été créés pour la facilité, mais pour les choses grandes, pour le bien. Ainsi, à la fin, je n'ai pas pu faire autrement que dire oui. Je compte sur le Seigneur, et je compte sur vous, chers amis. Un chrétien n'est jamais seul, ai-je dit hier dans mon homélie. J'ai exprimé ainsi la merveilleuse expérience que nous avons tous vécue au cours des quatre extraordinaires semaines qui viennent de s'écouler. A la mort du Pape, au milieu de tant de douleur, est apparue l'Eglise vivante. Il est apparu avec évidence que l'Eglise est une force d'unité, un signe pour l'humanité. Et à sa messe drannievrsaire, ses 85 ans, l’an dernier : Je me trouve dans la dernière partie du parcours de ma vie et je ne sais pas ce qui m’attend. Je sais, toutefois, que la lumière de Dieu est là, qu’Il est ressuscité, que sa lumière est plus forte que toute obscurité; que la bonté de Dieu est plus forte que tous les maux de ce monde. Et cela m’aide à avancer avec assurance. Cela nous aide à aller de l’avant, et en cette heure, je remercie de tout cœur ceux qui m’ont constamment fait percevoir le «oui» de Dieu à travers leur foi.

Jean Paul II mort dans l’année de l’eucharistie, qu’il avait lui-même instituée et Benoît XVI dans celle de la foi… Pourquoi communièje bien davantage à ce départ de Benoît XVI qu’à la mort de Jean Paul II ? sans doute parce que le succès évident, imposant parle finalement bien moins que l’échec apparent. L’humilité fait plus réfléchir que la gloire, nous avançons en nous questionnant. Je vais quand même creuser dans les temps à venir, selon la profusion des textes disponibles la psychologie de ces pontifes, et probablement en dégagerai-je leur physionomie exemplaire devant Dieu, son mystère dont le principal a été de nous donner la vie, la vie si contrastée, tellement à bâtir et à vivre, absolument pas toute faite. Dieu moins mystérieux que la vie. Or, la vie c’est Lui.
 
Ce matin                   
 
                   Prier… la parabole du fils du prodigue [1]. L’ambiance est toujours la même, les autorités religieuses sont hostiles, le rebut est à la table du Seigneur. Jésus provoque-t-il donc, par cette attraction siur les pauvres, la jalousie des riches ? pourtant ceux-ci sont également les commensaux du Christ. Alors ? les trois figures, celle d’abord du cadet qui n’est réfléchi que dans l’adversité, qui ne revient que par calcul et a longuement préparé son mot d’excuser : Père, j’ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. Curieusement, le père qui s’adresse à ses domestiques, puis à son aîné, est muet devant le cadet. Il s’exécute pour le partage des biens, et apercevant le prodigue de retour, il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers. Il ne lui dit strictement rien. Il est comportement, il est accueil, il déborde de tendresse et de soins et d’égards. Le fond est le constat d’une résurrection. C’est dit aux servirteurs, c’est dit à l’aîné : mon fils que voilà était mort et il est revenu à la vie. Il était perdu et il est retruvé. … Ton frère que voilà était… La mère est absente, pas de parabole sur la relation mère-fils : elle est tout entière dans la présence vécue de la Vierge Marie, qu’a interrogée l’évangéliste et qui, elle-même, a dû confier tout ce qu’elle avait vécu, appris et compris : elle est au cénacle pour la Pentecôte. Le personnage décisif est bien le Père, à qui le Fils nous enseigne d’aller directement, l’enseignement du Notre-Père  : tu  nous montres ta tendrrsse, tu triomphes de nos péchés, tu jettes toutes nos fautes au fond de la mer ! ainsi soit-il..
 

[1] - Michée VII 14 à 20 ; psaume C III ; évangile selon saint Luc XV 1 à 32

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