lundi 18 mars 2013

et ce jour-là, une vie innocente fut épargnée - textes du jour

Lundi 18 Mars 2013

Hier soir
  
Damgan, ciel d’orage sur la mer et la côte, couleurs profondes du ciel juste au-dessus de la terre, mer sans couleurs que du gris pas définissable, et le blanc sale des écumes, de la vague, la plage peu épaisse, marché ensemble jusqu’au blockhaus. Dans la voiture puis à table en dînant, j’écoûte Michel sur le Liban, puis sur la France avec des notations sur les prix courants au détail alimentaire de part et d'autre du Rhin... les courses que tout Strasbourg fait à Kehl, la distribution... le franchisage à Haguenau qui a rendu impossible toute installation commerciale en nom personnel..., tout ce qu’il dit est précis, vécu, concret. C’est pour le type de Français que je suis, suivant et analysant les choses par goût, par culture et par métier depuis mon adolescence jusqu’aujourd’hui, ce soir-même… accablant. Je lui dis tandis que nous prenons congé l’un de l’autre pour la nuit combien la France, notre pays, fait partie de mon identité, plus intimement sans doute que ma famille-fratrie ou même mon exercice professionnel… et je réalise-cristallise en l’écoutant, ce que je respire depuis des années : en combinant tout du matériel au psychique et au spirituel, la France était, il y a très peu encore, dans cet étiage de cinq ou six pays complètement en tête et donc exemplaire, indicible, unique comme tous, mais décisif ce que tous ne sont pas... La commisération certaine dont nous sommes entourés, ces vieux beaux et ces anciennes belles, cheveux teints ou lèvres trop faites... De GAULLE au clergé français à Rome, sortant de l’audience tête-à-tête de Paul VI : l’Eglise a les promesses de l’éternité et la France ne mourra pas. Je la sens me glisser des doigts, se dessécher tandis que mon cœur et mon intelligence l’appellent encore, le bouche-à-bouche, le cœur à cœur, la prient encore. Notre ami, tout simple et souriant au bon sommeil, comme le mien d’ailleurs aussi : tout cela est du passé… Je le constate mais je ne le veux pas, d’autant que je ne vois pas de présent ni d’avenir qui puissent tenir lieu de ce passé. Il y a encore moins d’Europe que de France, et pour moi c’est lié de cause à effet.
Par Zenit – retard du site du Saint-Siège –  deux textes du pape François, aux médias, hier, et pour l’Angelus aujourd’hui, c’est très personnel, intimiste, anecdotique, c’est donc étonnant. Est-ce convaincant ? trop tôt pour affirmer que ce le sera , trop tôt surtout pour s’assurer que ce sera la forme de tout le pontificat. Ce style si peu pontifical rappelle Jean Paul Ier, la calotte de travers. – En regard, évocation par Michel L. d’un ami prêtre qu’il me demande de ne pas diffuser : c’est bouleversant.

Ce matin
                                     Prier… [1] Jean Chrysostome, souvenir de catéchisme par le curé de son enfance, Isidore R. recteur de Radenac, interprète avec une imagination ou une précision faisant mieux voir la scène de Jésus, avec la femme adultère et les Pharisiens qui l’amènent à lui. Ce ne sont pas des traits que le Christ tracent sur le sol avec le doigt, mais avec un bâton sur du sable où le vent efface à mesure, le péché de chacun, l’adultère ou les adultères commis par chacun des accusateurs. Ceux-ci se penchent les uns après les autres pour lire par-dessus l’épaule du Rédempteur, et comprennent qu’ils sont pris, eux, pis qu’en flagrant délit…c’est ce qui arriva souvent ces dernières années dans les affaires de pédophilie ou autres, soudain une victime^même ancienne ne peut plus supporter un prêche de celui qui a abusé de lui… Daniel tient ce rôle et la belle Suzanne celui du futur évangile. Jésus avait été pris à témoin, interpellé. Daniel est l’instrument du destin : comme on la conduisait à la mort, Dieu éveilla l’esprit de sainteté chez un tout jeune garçon nommé Daniel, qui se mit à crier d’une voix forte. Mais il y a une autre anticipation, celle de la Passion à laquelle Jésus n’échappera pas. Je suis innocent de la mort de cette femme ! Pilate prétendra l’être de celle de Jésus, s’en lavant les mains, attitude devenue proverbiale. Echo du plaidoyer de Nicodème : sans interrogatoire, sans recherche de la vérité, vous avez condamné une fille d’Israël. Abusde fonctions décisives  par ceux qui en ont la charge. Les deux Anciens que Daniel confond sont cependant individualisés : tu portes le poids des péchés que tu as commis autrefois en jugeant injustement… la beauté t’a dévoyé et le déséir a perverti ton cœur. Exercice et for intérieur. Discernement divin, Dieu qui sauve ceux qui espèrent en lui..Jean  fait analyser aussi la manière de juger des contemporains du Christ. Vous, vous vjugez de façon humaine. Moi, je ne juge personne. Et, s’il m’arrive de juger, mon jugement est vrai parce que je ne suis pas seul.  Les deux Anciens d’Israël s sont perdus, parce qu’étant deux, ils se sont contredits. Entre le Père et le Fils, aucune contradiction. Il est écrit dans votre Loi que, s’il y a deux témoins, c’est un vrai témoignage. Moi, je me rends témoignage à moi-même, et le Père, qui m’a envoyé, témoigne aussi pour moi. L’Ancien Testament y précisait le rôle décisif de l’esprit de sainteté, l’Esprit Saint donc.  Les témoins auxquels nous nous fions, parce que nous les connaissons, ils sont des nôtres, et ces témoins que nous refusons, les trois personnes divines, parce que nous ne les connaissons pas, ne les pratiquons pas, ne nous laissons pas… Où est-il ton père ? – Vous ne connaissez ni moi ni mon Père ; si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père.

[1] - Daniel XIII 1 à 62 ; psaume XXIII ; évangile selon saint Jean VIII 12 à 20

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