lundi 4 mars 2013

baigne-toi et tu seras purifié - textes du jour

Lundi 4 Mars 2013

Hier
 
                      La messe de onze heures à S.... Tandis que je vais à l’église, les gens en famille, ou en solitaire, de tous âges, asez nombreux, le pas de la vie quotidienne sans échange avec l’extérieur, mais le pain sous le bras ou à la main… marchent en sens inverse. Il y a eu les cloches, le monument est central, ils s’en détournent, cela n’existe pas pour eux. L’homélie, le silence des « fidèles » à leur banc, les gens ne remplissent pas l’édifice, six enfants de chœur, surplis à l’ancienne pour celui qu’on n’appelle plus le vicaire, ordonné au début de l’été dernier, le carême : prière, jeûne, partage, messe censément des enfants. Notre fille dans sa paroisse de baptême. Celles et ceux qui m’entourent puisqu’habitant mon âme et la prière qu’il m’est donné de faire, prière de présence. Pendant l’offertoire, pleurs et cris, une mère et sa fillette empoignée dans les bras, je suppose, je ne les vois pas… sort, fait sortir son enfant de l’église. L’enfant crie, désespérée : pas dehors, pas dehors. J’entends le sbourreaux, les infanticides, l’abus absolu de la force, la cruauté d’une mère. Quelle raison s’est-elle donnée ? s’il y en avait une. Cela m’a déchiré et va me poursuivre, surtout dans ces circonstances, mais d’un autre lieu. Je ne supporte pas le désespoir d’autrui, car je m’arrange avec le mien. Je sais que j’en suis toujours tiré, sinon sauvé, car il reste toujours des remugles et le fond de soi disposé à la mort et à l’enfer. L’enfern c’est la vie qui se manque et se refuse. A la boulangerie, conversation avec une inconnue, grande,s ans âge, plutôt sur le versant encore de la jeunesse, beaux yeux, sans rentre-dedans. Pas grand-monde à la messe… j’avais chahuté Chantal que je connais, et ne m’étais pas trompé pour le prénom de son fils, faisant partie de la troupe des enfants de chœur. Et votre mari ? Il n’aime pas venir à la messe. A une autre, fort pieuse et amenant souvent sa petite-fille, j’avais posé la question aussi du mari. Il préfère rester à la maison, les chantiers, il a été tellement dehors toute sa vie. Les pieds grillés en enfer, ne le lui dites-vous pas, avais-je continué pour Chantal. Vous me troublez. Je suis heureux de troubler enfin une femme. Ambiance, la première celle aux yeux bleus, car la troublée, préposée à la maison de l’enfance que fréquentait Marguetite en même temps que Jean-Marie, est plutôt disgrâciée mais elle a le don du bonheur. Donc, l’inconnue : il vaut mieux être peu nombreux et motivée. L’argument d’autrefois… c’est ce qui a dégoûté les gens. Nous reconnaissons, pour le découvrir ensemble, que nous payons aujourd’hui les manières d’autrefois. Au pr^ne, avant la sortie, proposition de récollection à l’abbaye qui m’est chère, s’inscrire. Et rappel de la manifestation du 24 Mars à Paris, s’inscrire. Pas une question de foi mais de nature. Ils sont sourds. La réplique in petto. Si c’est de nature, pourquoi l’asséner à l’église et ne pas faire confiance à la nature. De quel droit, pour quelle théocratie, voulons-nous imposer notre façon de voir, bien plus que de croire, à autrui ? L’attente du nouveau pape, des fidèles élevés comme à l’Ump dans le culte du chef ? Quelle leçon, quel enseignement porte le plus : les encycliques, les homélies ? ou bien cette renionciation, l’évidence d’une réflexion personnelle et intense sur la vie, d’une fois se renouvelant sans cesse par la prière : Benoît XVI. Jamais sans doute il n’y a eu une telle communion possible, vécue avec lui. Sinon, pour moi, à l’acmée de la crise de 2010 et des remugles sur la pédophilie du clergé. 2010, année aussi de la stiglatisation des Roms, tournant « frontiste » du quinquennat de l’époque. Quand les signes s’accumulent, come une sorte de frémissement, de soubresaut de l’histoire qui change d’époque. On le ressent mais on ne le déchiffre qu’une fois passé décidément dans l’ère suivante, passage en quinconces, parfois long, nous y sommes.
 
Ce matin
 
                    Prier…[1] la lèpre, bien plus que le péché, l’horreur et l’exclusion. L’histoire du général syrien : négociation entre souverains, prix probable de la médication : il emportait sept cent livres d’argent, douze cent livres d’or et dix vêtements de fête. Somme considérable, les vêtements ? signe de la foi puisqu’on les passera une fois la guérison obtenue ? propagation de la foi : Ah ! si mon maître s’adressait au prophète qui est à Samarie, celui-ci le délivrerait de sa lèpre. Qui pro quo qui anticipe la visite des mages à Hérode. Le roi d’Israël, de l’époque, recevant la lettre du Syrien, se croit considéré comme le guérisseur putatif et donc perdu : vous le voyez bien, c’est une provocation. Suspense à rebondissement : que cet homme vienne à moi et il saura qu’il y a un prophète en Israël. Il s’agit d’Elisée, l’homme de Dieu. La prescription, la pénitence aujourd’hui en Eglise, si minime au regard de ce dont je me suis accusé, que j’ai toujours regretté tout en continuant de penser à mes limites de l’époque, mais justement ma foi, la prière, n’auraient-elles pu non seulement m’éclairer ? davantage, me faire prendre une autre route, confiée à Dieu seul et non à moi-même, en sorte que protégé et inspiré, peut-être, sûrement, les « choses » auraient tourné bien. Idem, pour une autre décision de vie, prise sans être prise, en aveugle et sans prière, sans discernement ? je ne sais. Prescription telle que Naaman se mit en colère et s’éloigna en disant : je m’étais dit… Toujours attirer Dieu à soi, au lieu de se laisser attirer par Lui…  Mais conclusion : je le sas désormais : il n’y a pas d’autre Dieu, sur toute la terre, que celui d’Israël ! L’étranger converti, les compatriotes du Christ condamnés autant que provoqués par Celui-ci. Le diagnostic qui blesse mais qui dit juste : aucun prophète n’est bien accueilli dans son pays. D’où la déduction et les exemples historiques, scripturaires… une veuve étrangère, de la ville de Sarepta, dans le pays de Sidon… Naaman, un Syrien… A ces mots dans la synagogue, tous devinrent furieux. Souveraineté du Christ : lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin. Théologie du sacrement dit de pénitence, ou de la réconciliation, du pardon, ou la confession : on ne sait plus comment dire et le désert, la gêne ont succédé à la routine (un des enjeux de cette sorte de concile et examen-état des lieux que doit mener l’Eglise, à l’occasion du conclvae, est certainement de re-situer le péché et donc Celui qui pardonne et sauve, Dieu de l’histoire mais Dieu aussi des consciences personnelles). Appel certain à la vie intérieure, à un rapport constant à Dieu. Redevenu libre, libre vis-à-vis de lui-même, de son inertie ou de l’inconscience de sa libido et de son égocentrisme, l’homme alors peut devenir agent de l’histoire et propagateur d’amour.


[1] - 2ème livre des Rois ; psaumes XLI & LXII ; évangile selon saint Luc IV 24 à 30

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