mardi 19 mars 2013

chaque année, les parents de Jésus allaient à Jérusalem pour la fête de la Pâque - textes du jour

Mardi 19 Mars 2013

                             Prier… [1] Marcel Callo, l’église où il priait, tout près du cabinet de notre avocat à Rennes, et Mauthausen où l’on exterminait par fatigue, les rives du Danube, la campagne riante, les pierres de aille et l’atrocité quotidienne, témoignage s’il en est, scoutisme et jociste ; lieux, type d’adolescence et d’engagements qui me sont familiers, mémoire inclinant vraiment à la prière [2]. Joseph, de la maison de David, celui à qui Jésus doit son nom d’homme, sa filiation confirmant les Ecritures, la sécurité souvent miraculeuse de son enfance. Joseph remis à sa place… Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ?Vois commen nous avons souffert en te cherchant, ton père et moi ! – Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ? Ne le saviez-vous pas ? C’est chez mon Père que je dois être. Comment comprendre ? de fait, ils ne comprirent pas. Tout avait été plus explicite mais dans l’extraordinaire lorsque l’Ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains spas de prendre chez toi Marie, ton épouse : l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle mettra au monde un fils auquel tu donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui suavera son peuple de ses péchés ». Joseph à tous les sens du terme donne à Jésus son nom. Ce dernier, comme Joseph, tous deux obéissants… Il descendit avec eux pour rentrer à Nazareth, et il leur était soumis…Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit. … Il est notre père devant Dieu en qui il a cru. Rien d’autre n’est dit du père nourricier, du père adoptif. Joseph n’a parlé qu’au discours indirect, tout se déduit, rien n’est littéral ou explicite de lui que ce qui a été retenu par les chrétiens, par les disciples de son fils divin, par Marie : Joseph, son époux, qui était un homme juste… En raison de sa foi, Dieu a estimé qu’il était juste… Les textes du jour présentent avec force ce rapprochement que je ne vivais pas et ne voyais pas : entre Abraham et Joseph. Le dernier patriarche, l’ancêtre décisif, c’est Joseph. Qui a son annonciation et qui a son acte de foi, c’est-à-dire de sereine obéissance. Joseph à qui Dieu demande immensément. Et qui répond par des actes, par toute sa vie. S’il est un enseignant de la prière, d’une vie de prière, dans le silence et la geste humaine, quotidienne, c’est bien lui. Et c'est lui qui donne à l'Enfant, cette habitude et ce tropisme rythmant plus tard sa vie publique, son ministère, décidant de sa mort, de sa passion et de sa résurrection, lieu et date : chaque année, les parents de Jésus allaient à Jérusalem pour la fête de la Pâque.


[1] - 2ème livre de Samuel VII 4 à 16 ; psaume LXXXIX ;  Paul aux Romains IV 13 à 22 ; évangile selon saint Matthieu I 16 à 24 & selon saint Luc II 41 à 51

[2] - Bienheureux Marcel Callo . ouvrier et  martyr (1921-1945) . Il est né à Rennes le 6 décembre 1921 ; il est le second d'une famille de neuf enfants. À douze ans, il entre en apprentissage dans l'imprimerie où il travaille comme typographe. Il entre à la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne) où il tient à privilégier la vie spirituelle comme source de toute action, dans un monde ouvrier très déchristianisé. Devenu président de la section, il se dépense sans mesure pour assumer les responsabilités pratiques et surtout morales que cela implique.

En 1943, Marcel perd sa sœur dans un bombardement et se voit réquisitionné pour le STO (Service du Travail Obligatoire) : malgré son déchirement (il vient de se fiancer), il accepte de partir, d'une part pour éviter des représailles sur sa famille, d'autre part dans une perspective missionnaire : là-bas également l'apostolat est urgent.
Envoyé à Zella-Melhis, il travaille dans une usine de révolvers et loge dans un camp de 3000 ouvriers environ. Il surmonte une période de détresse et de découragement et organise peu à peu clandestinement la vie chrétienne du groupe. Ses activités le trahissent et il est arrêté le 19 avril 1944 parce que « trop catholique ». Transféré à la prison de Gotha avec les principaux dirigeants jocistes de Thuringe (ils seront douze), il est finalement envoyé successivement aux camps de concentration de Flossenburg (où fut pendu Dietrich Bonhoeffer) et de Mauthausen où il partage les effroyables souffrances de tous les déportés et pâtit avec eux de l'affolement des nazis devant les Alliés. Il travailla surtout à Gusen II, le pire des Kommandos.

Souffrant terriblement de l'estomac, il meurt d'épuisement le 19 mars 1945, assisté par un camarade bouleversé devant son attitude, le colonel Tibodo qui témoigne : « J'ai connu Marcel Callo pendant quelques heures seulement, celles qui ont précédé sa mort en mars 1945, un mois et demi avant la libération. Je ne l'ai connu qu'aux dernières heures de sa vie : il est mort en quelque sorte dans mes bras. Cependant cela m'a suffit pour constater que ce garçon était de beaucoup au-dessus de la nature humaine ordinaire. (...) Si j'ai gardé son souvenir, alors que j'ai passé par plusieurs camps et que j'ai connu de nombreux prisonniers, c'est que Marcel Callo avait un regard vraiment surnaturel. Le témoignage que j'ai donné est au-dessous de la réalité : le regard était plutôt un regard d'espoir, l'espoir d'une vie nouvelle. (...) Ce me fut une révélation : son regard exprimait une conviction profonde qu'il partait vers le bonheur. C'était un acte de foi et d'espérance vers une vie meilleure. Je n'ai jamais vu chez un moribond un regard comme le sien ».

Marcel Callo a été béatifié le dimanche 4 octobre 1987 par le Bx Jean-Paul II, à l'occasion du synode mondial des évêques sur la vocation et la mission des laïcs dans l'Église et dans le monde.

Il est fêté, dans son diocèse de Rennes, le 19 avril, date où il fut arrêté à Zella-Melhis, et le 19 mars, dies natalis, par le Martyrologe Romain.

Résumé d'après le site officiel : http://www.marcelcallo.fr/pageBiographie

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