mardi 18 septembre 2012

et Jésus le rendit à sa mère - textes du jour

Mardi 18 Septembre 2012

Le temps dont je n’ai plus aucune maîtrise ni au jour le jour ni même chaque jour. Mes travaux, mes projets, plus rien. Seul le vieillissement d’une certaine manière me construit, il me détache de moi-même et me met devant mes responsabilités. Désespérance autant de la France que de nos dirigeants puisque la première tolère la succession de ceux-ci depuis une quinzaine d’années, occupant la place et n’en faisant strictement rien que de jouer un rôle de plus en plus désuet et décalé.

Prier… des anniversaires de naissance, des évocations de mort, le silence de cette nuit qui semble sans fin alors que le jour sera dans un instant. Parmi les dons, cherchez ce qu’il y a de meilleur. Mise à table et en jambes de l’Apôtre. Je ne sais rien de meilleur que l’amour partagé. Notre fille a commencé ce chemin  par des certitudes, son inclination soudaine et encore volatile, et des questions : précisément le partage ou pas… et moi, je suis en fin d’itinéraire n’ayant plus d’interrogation que sur les moyens, car à quoi affecter l’imense force de l’amour, je sais, dans le souci de mes aimées, de toutes celles et ceux que je rencontre, dans l’angoisse de notre époque, de mes semblables, de notre pays, je sais, mais ce qu’il me manque, ce sont les moyens… Réponse : Dieu a visité son peuple. Et cette parole se répandit dans toute la Judée et dans les pays voisins. Jésus rencontra aux portes de Naïm, où il se rendait – dans quel but ? pour quelle étape ? – la foule… au momenyt où l’on transportait un mort pour l’enterrer ; c’étaut un fils unique, et sa mère était veuve. Une foule considérable accompagnait cette femme. En la voyant, le Seigneur fut saisi de pitié pour elle, et lui dit : «  Ne pleure pas ». Il s’avança et toucha la civière, les porteurs s’arrêtèrent, et Jésus dit : «  Jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi ». Alors le mort se redressa, s’assit et se mit à parler. Et Jésus le rendit à sa mère. [1] Comme si le mort, rien que par obéissance, opérait lui-même le miracle de saréussrection. Le Christ, tout humain : la pitié, non pour le mort mais pour la mère survivante. La notation sur la foule, il n’y a pas solitude, il y a la mort, rien qu’elle. La seconde mort, puisqu’il s’agit d’une veuve ; Les porteurs s’arrêtent, spontanément semble-t-il. L’aurtorité de Jésus. Est-il connu d’eux. Le Christ est-il lui-même en cortège, deux cortèges qui se croisent, la ville où l’on va, la ville dont on sort. Jésus parle, le mort parle. De la veuve rien que son état et sans doute sa détresse, son chagrin. Elle est le silence incarné. La mort elle-même parle et se rend. La foule évidemment sensible à l’instant. Jésus le rendit à sa mère. Toutte vie, tout amour, tout don, tout miracle : a Deo. Le mouvement naturel n’avait pas la nécessité de Dieu, la veuve prenant son fils dans ses bras, celui-ci s’y jetant de sa civière… c’est pourtant Jésus qui donne ce mouvement. Notre nature vient de Lui, est la sienne. Jésus a arraché le fils à quelque chose... à la mort, à la nature quand Il n'en est pas le fond explicite, quand Il n'est pas là, quand elle n'est pas la sienne, que la nôtre n'est pas encore devenu la sienne. Jésus touche ce qui symnoilise la mort : la civière, mais pas le cadavre. C'est sa parole, seule, qui anime le fils. Anticipation de la Pieta ? Jésus vivant à cet instant - tout humain - ce que vivra sa propre mère ?


[1] -1ère lettre de Paul aux Corinthiens XII 12 à 31 passim ; psaume C ; évangile selon saint Luc VII 11 à 17

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