mercredi 30 novembre 2011

la pluie est tombée, les torrents ont dévalé, la tempête a soufflé - textes pour ce jour

Jeudi 1er Décembre 2011


Embardées, sensations d’impuissance et d’avoir tant à porter, fléchissements. Poids mental de vivre dans un monde navrant, l’international aussi préoccupant que le national : guerres, économies, monnaies, tricheries et mensonges à l’envie, cécité des dirigeants de tous poils en médias, en économie et en politique, enfermés en petits cercles endogamiques sans relations avec le grand air, le bon sens et la souffrance de tous, la France encore plus dans ce creux que d’autres peuples ou pays, parce qu’elle est ce qu’elle est et que le contraste entre son âme, sa réalité et ce qu’en font certains avec acharnement ou avec inconscience, devient une insulte à subir quotidiennement.


Le jour brusquement levé, la pluie à verse… Poursuite chaque soir avec notre fille de la préparation à la « confession », le sacrement du pardon, de la réconciliation, les mots ne se trouvent pas bien. Ce que nous lisons [1] et qu’elle a déjà lu par elle-même sans plus s’en souvenir, et que nous nous expliquons mutuellement a du charme, de la consistance, les illustrations, notamment celle de la couverture sont parlantes et chaleureuses, très simples mais… tout se joue dans l’âme, l’intelligence de notre enfant de sept ans. Dieu nous aime, son Fils vient nous le dire et le prouver, soit… mais quel besoin en ai-je ? objecte-t-elle. Certes, l’étape d’un Jésus présent mais invisible est à peu près acquise, comprise. Certes, la remarque – tant la Vierge Marie est proche de l’enfance, si appréhensible par l’enfant – pourquoi Dieu n’est-il pas une femme (théologie implicite de Thérèse de Lisieux là-dessus et comparaisons biblique e l’amour divin et de l’amour maternel, les réponses abondent mais il les faut simples et brèves). Le besoin de Dieu ? notre fille a ses parents : nous, elle n’éprouve que le besoin multiforme d’être elle-même et acceptée, du moins, c’est ce que nous pensons et déduisons d’elle, de ses dires, de ses comportements… maîtresse, initiateurs et enseignants divers, elle comprend, amitiés amoureuses avec déceptions, rivalités et tant d’expressions, elle choisit. Dieu en plus ? ou au-dessus ? nous avons continué avec la parabole du fils prodigue dont la conclusion : jalousie du frère aîné est éludée mais qui, exoliquée, est au contraire parfaitement comprises. Il me semble qu’en toute pédagogie, et surtout celle introduisant à … la foi ? ou plutôt à recevoir la foi… ce ne sont pas des axiomes qu’il faut donner, mais… sans devancer les questions, ni même les appeler, répondre d’abord à celles-ci. La distinction entre bêtise : un jouet cassé… et péché… même pour l’adulte, le chrétien ayant déjà quelque souffle, combien à notre époque qui ne peut être ni janséniste ni laxiste, la notion, la « chose » sont complexes. Pourtant nous cheminons… l’objection de la liturgie dominicale trop longue peut se travailler puisque notre fille reconnaît son inattention dès le début… mais l’expérience des relations d’amour, celle de la séparation d’avec celles et ceux que l’on aime sont parlantes, Marguerite les dit spontanément. L’examen de conscience, la reconnaissance des erreurs du jour, ce qu’est mentir pour elle ou ce qu’elle juge mensonger en moi, en sa mère, sont très nets. L’indication que Jésus parle au fond de notre cœur ne porte pas encore : mon cœur a des oreilles, je n’entends rien en moi, je ne vois pas… Le miracle est que vienne et grandisse la foi. Pour l’heure, nous sommes au pied du mur, saurai-je jamais ce qu’il en est : en elle. Je m’émerveille qu’en moi, cela se soit produit, j’allais écrire : de toute éternité, et que cela reste pérenne dans les erreurs, les drames intérieurs, dans la banalité, dans la dépression, dans les succès, dans l’étreinte amoureuse, dans la débâcle financière ou dans la journée de notre mariage, constamment porté, le tâton de ma main, mon cri d’épuisement rencontre toujours Dieu et sa remise de mon aplomb. Comment cela se produira-t-il dans l’âme, pour la personnalité de notre fille ? je n’en sais rien. La main doucement à son épaule, maintenant accompagnés tous deux de ma femme trouvant-retrouvant tout, j’amène jour après jour dans le sourire la petite fille qui nous a été confiée, vers le Dieu inconnaissable, sûr, proche et attentif. Je touche « du doigt » que tout le travail sera, est fait bien autrement : l’Esprit Saint, seul, principalement, nous choisissant parfois comme aide de passage ou co-partageant quand Il visite manifestement notre enfant. Nous sommes images de Dieu les uns pour les autres, elle l’est dans ce cheminement muet sur l‘essentiel, de mois en mois, d’année en année, avec des étapes inattendues qui se disent et sont marquées… et moi, nous … quand le brouillard se lèvent et que butent l’intelligence, l’espérance, il y a cette parabole de notre fille, il y a aussi, adulte s’il en est mais où je dois amener notre fille, l’histoire à partager d’un homme souverain ayant dit et montré d’où lui vient cette souveraineté. Prier Jésus-Christ en son Père et en nous… [2]. Il n’y a que Dieu de définitif, je l’ai éprouvé et l’éprouve. La maison ne s’est pas écroulée, car elle était fondée sur le roc. Et tout homme qui écoute ce que je vous dis là sans le mettre en pratique est comparable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable… Il y a dans le rythme des évangiles cette combinaison de tout dire et tout faire voir d’un seul coup, en un seul événement, une seule parabole et de progresser lentement, avec beaucoup de retours et d’insistances. Les deux. Jésus tourne autour de nous, vivant notre nature, cherchant la faille, nous connaissant, Lui seul. La faille pour la foi, nous ne la savons pas, nous ne connaissons que l’épreuve. Il a humilié la citadelle inaccessible, il l’a jetée à terre, il l’a renversée dans la poussière. Elle sera foulée aux pieds par les humbles, piétinée par les pauvres gens. Permanente dialectique du retournement des situations par effondrement des apparences sous les coups de Dieu, sous nos propres coups quand nous n’avons de direction, de cap que nous-mêmes. Mieux vaut s’appuyer sur le Seigneur que compter sur les hommes… Je te rends grâce car tu m’as exaucé : tu es pour moi le salut. [3] Et ce matin, tu me ramènes à la vie. Prier… besoin de Dieu, ma chère petite fille : tout simplement, quand tu sauras ta misère, il n’y a pour l’instant que tes pleurs ou ton cri, ta protestation devant l’injustice, pas encore devant l’incompréhensible. Nous sommes là, mais tu apprendras vite nos limites de parents car nous ne sommes que comme toi…il faut une vie humaine, et encore… pour réaliser, mais le réalise-t-on jamais ? … que Dieu a tant aimé le monde, nous, qu’Il s’est incarné, est venu chez nous… prologue de saint Jean. Mais à ceux-là qui L’ont reçu, Il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu. Première communion, chemin de toute réconciliation. Je « verrai » bien mieux la communion la plus précoce possible, à tâtons, mnémotechnique, et en revanche le sacrement dit en ce moment du Pardon et de la Réconciliation, bien plus tard, aux mêmes époques d’adolescence que le sacrement de Confirmation, alors en bouquet le renouvellement des vœux du baptême et la profession de foi. Commencer par toutes les intiatives divines et ne demander la réponse humaine que l’âme accoûtumée à la divine semence d’éternité, même si – y aspirant – elle n’en sait jamais que bien peu. Mais elle s’y reconnaît, et elle reconnaît Dieu. Nous reconnaissons Dieu.


[1] - Je me prépare au sacrement de la Réconciliation (texte Marie-Paule Mordefroid avec une équipe de catéchistes . illustrations Christelle Fargue . éd. de l’Emmanuel . 26 rue de l’Abbé Grégoire . 75006 Paris . ou Maison de l’Emmanuel bp 49 . 71601 Paray-le-Monial Cedex)

[2] - Isaïe XXVI 1 à 6 ; psaume CXVIII ; évangile selon saint Mattieu VII 21 à 27 passim

[3] - Cette dernière partie du hallel se réfère probablement au devoir de remercier Dieu (gomel) qui incombe, selon la halakka à celui qui sort de maladie ou de prison, à celui qui a traversé la mer ou le désert et à celui qui a échappé à un danger quelconque. Le verset 5 ferait ainsi allusion au prisonnier, les versets 10-14, aux ennemis compartables au désert, les versets 17-19, au malade et le verset 21 à ceux qui ont échappé à un danger. On peut distinguer quatre parties dans ce psaume. Les quatre premiers versets sont une invitation à louer Dieu adressée au monde entier et à Israël. Du verset 5 au verset 18, l’auteur décrit une série de circonstances tragiques dans lesquelles l’homme peut se trouver et comment Dieu vient à son secours. Dans la troisième partie (versets 19 à 25) les jusres voient s’ouvrir devant eux les portes qui mènent vers Dieu. Les derniers versets sont les souhaits de bienvenue formulés à l’adresse de ces justes qui pénètrent dans la Maison de Dieu. Le midrach choh’er tov explique qu’au seuil du monde futur on demandera à ceux qui se présentent quelle bonne action ils ont accompliee ; ceuix qui auront donné du pain à celui qui a faim, de l’eau à celui qui a soif, habillé le pauvre, secouru l’orphelin… auront le droit de pénétrer dans le monde d’en haut. C’est le sens du verset : « ouvrez-moi les portes des justes » (verset 19) - Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.

Aucun commentaire: