mardi 15 novembre 2011

au réveil, je me rassasierai de ton visage - textes du jour

Mercredi 16 Novembre 2011


Prier… [1] contexte de la parabole des talents, l’attente d’une manifestation politique : ses auditeurs pensaient voir le royaume de Dieu se manifester à l’instant même. La marche sur Rome en 1922… Jésus marchait en avant de ses disciples pour monter à Jérusalem. Erreur totale, le royaume ne dépend que de nous, de nos comportements… c’est ce que « raconte » le Christ, selon saint Luc : une autre version de la parabole des talents qui donne d’ailleurs un portrait du maître bien plus complexe que selon Matthieu [2] . Les rétributions sont politiques : puisque tu as été fidèle en si peu de choses, reçois l’autorité sur dix villes, etc… car il s’agit d’un homme de la grande noblesse (qui) partit dans un pays lointain pour se faire nommer roi et rentrer chez lui. Il y a dix serviteurs et non trois, à son départ, mais trois seulement sont donnés en exemple. Surtout le maître n’a pas bonne presse… ses concitoyens le détestaient, et ils envoyèrent derrière lui une délégation chargée de dire : nous ne voulons pas qu’il règne sur nous. Ce qui n’empêche qu’il soit nommé roi, mais excuse le comportement du « mauvais » serviteur, dont la psychologie, là aussi, don de Luc, est davantage exposée : j’avais peur de toi, et la pièce d’or n’a pas été enterrée mais soigneusement mise de côté dans un linge. C’est la parabole de nos erreurs sur le visage de Dieu (sans allusion aux polémiques et attentats intégrises de ces semaines-ci). Celui qui a recevra encore ; celui qui n’a rien se fera enlever même ce qu’il a. Quant à mes ennemis, ceux qui n’ont pas voulu que je règne sur eux, amenez-les ici et mettez-les à mort devant moi. Terrible histoire, mais elle n’est pas « vraie », puisque celui qui sera mis à mort par des ennemis manifestement triomphant, c’est le Christ… qui a mis sa divinité, sa filiation, son incarnation – tous talents insignes reçus du Père – au service de chacun de nous. De l’humanité entière. Le livre des Macchabés donne une profession de foi doublement extraordinaire, celle d’une mère exhortant ses fils au martyre : ne crains pas ce bourreau, montre-toi digne de tes frères et accepte la mort, afin que je te retrouve avec eux au jour de la miséricorde (plus que le Nouveau Testament, l’Ancien a cet accent que reprendra le Coran : le rassemblement, la résurrection en vue du jour du jugement, qui est jour de la miséricorde. Le Nouveau illuminé par la résurrection du Christ, insiste au contraire sur la résurrection en tant qu’événement qui nous sera propre et qui est l’aboutissement de toute vie, une continuité et non une rupture), celle d’une femme disant ce qu’est, au juste, la conception, la création : je suis incapable de dire comment vous vous êtes formés dans mes entrailles. Ce n’est pas moi qui vous ai donné l’esprit et la vie, qui ai organisé les éléments dont chacun de vous est composé. C’est le Créateur du monde qui façonne l’enfant à l’origine, qui préside à l’origine de toute chose. Et c’est lui qui, dans sa miséricorde, vous rendra l’esprit et la vie… Texte magnifique sur la naissance et la résurrection, à l’instant même de la mort violente… et moi, par ta justice, je verrai ta face : au réveil, je me rassasierai de ton visage. Image nuptiale, s’il en est. Il n’y a qu’un amour, qu’une seule nature et qu’un seul comportement d’amour, notre ressemblance à Dieu, notre création à Son image, sont là.

[1] - 2ème livre des Martyrs d’Israël VII 1 à 31 passim ; psaume XVII ; évangile selon saint Luc XIX 11 à 28

[2] - Matthieu XXV 14 à 30, lu dimanche, il y a trois jours

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