jeudi 17 septembre 2009

tu ne m'as pas... , elle, elle ne cesse de ... - textes du jour

Jeudi 17 Septembre 2009


Prier… [1] Si cet homme était prophète, il saurait qui est cette femme qui le touche et ce qu’elle est : une pécheresse … Simon, tu vois cette femme ? Je suis entré chez toi, et tu ne m’as pas versé d’eau sur les pieds ; elle, elle les a mouillés de ses larmes et essuyés avec ses cheveux. Tu ne m’as pas embrassé ; elle, depuis son entrée, n’a pas cessé d’embrasser mes pieds. Tu ne m’as pas versé de parfum sur la tête ; elle, elle m’a versé un parfum précieux sur les pieds. Le « prophétisme » de Jésus n’est pas une voyance mais un constat, on ne peut plus factuel, mais à partir du comportement, le Christ dresse des portraits d’âme, et les personnes ainsi caractérisées – chacun de nous, moi et ma vie, ses errances et les certitudes, le bonheur que j’ai reçus de notre Dieu et Seigneur – la relation de l’homme à Dieu est donnée. Elle est celle du débiteur envers son maître et créateur, son souverain. Ce qu’apprécie le Seigneur est tout simplement le débordement d‘égards et de tendresse qui est celui de la « pécheresse ». Celle-ci n’avoue rien d‘elle-même et sur elle-même, elle ne dit pas un mot et ne fait pas une demande que l’évangéliste ait pu noter. Elle n’est qu’intense présence, elle a reconnu le Messie, le sauveur, elle est allée à lui. Jésus n’ignore pas son état mais ne s’appesantit pas : Tes péchés sont pardonnés… Ta foi t’a sauvée. Va en paix ! Contrairement à d’autres rencontres du même genre, femmes censément pécheresses, Jésus ne souligne pas : tes nombreux péchés… il ne recommande pas non plus comme à l’adultère : ne pèche plus … mais il signe, de son cachet propre, le miracle du même ordre que les guérisons physiques : ta foi t’a sauvée, cette femme comme chacun des miraculés de l’évangile, n’est pardonné, n’est miraculée que selon sa propre liberté, la liberté de croire, de venir, d’adhérer à cet homme, Dieu fait homme. Sa foi mais aussi son intense affectivité, sa simplicité mais aussi son ingéniosité, son raffinement dans les caresses et les marques de respect qu’elle prodigue au Christ, au corps du Christ, à la chair du Christ, ont opéré son salut. Jésus, dans son époque et dans sa vie terrestre, n’a manifestement plus de domicile fixe depuis qu’il a entamé son ministère public, on ne va donc pas chez lui, on le rencontre où il passe, où il est invité. Son personnage est tel qu’il force l’entourage ou les hôtes à l’accueil de tous. Quant à Simon, il reçoit par anticipation les conseils de Paul : sois pour les croyants un modèle par ta façon de parler et de vivre, par ton amour et ta foi, par la pureté de ta vie. Que cela me soit aussi donné. Amen.


[1] - 1ère lettre de Paul à Timothée IV 12 à 16 ; psaume CXI ; évangile selon saint Luc VII 36 à 50

Aucun commentaire: