mardi 8 septembre 2009

tout cela arriva pour que s'accomplît - textes du jour

Mardi 8 Septembre 2009


Prier… mystère central que celui de Marie, mère de Jésus, donc d’un « fils qui est Dieu ». L’incarnation, la dialectique de la rédemption, la nécessité logique de la résurrection, tout tient à la mère humaine. Mais l’essentiel n’est pas là, on n’aurait éventuellement qu’une fonctionnalité et en somme la « fabrication » d’une déesse. Il y a la vérité historique d’une femme, et la réalité d’une personnalité sur laquelle nous avons quelques éléments, pas beaucoup, et de la tradition immédiate. Cette personnalité d’intelligence, d’intériorité, d’attention à autrui (Cana), de sensibilité extrême à son époux (la scène des retrouvailles de l’enfant au Temple) et une humanité douloureuse (sa relation au ministère de son fils, puis à son martyre, puis aux réunions des apôtres et de l’Eglise naissante), en font d’elle quelqu’un de central et d’initiatique, la première chrétienne. D’elle, aucune parole prophétique mais un consentement qui n’est ni naïf, ni « bête », ni automatique. Elle est d’une intense présence. Pourtant, je ne suis pas (assez) proche d’elle, je ne sais pourquoi. Lourdes ne m’a pas attiré, mais une fois que j’y fus ou que j’y suis, je suis pris. Chartres et la Vierge au pilier, les dévotions médiévales, plus par solidarité avec l’ensemble de ceux qui vinrent et touchèrent depuis huit cent ans. Mon ami kazakh, ministre de la Justice, éminent juriste soviétique, probablement semi-converti à Chartres. Nativité d’un être humain, la sienne, fêtée aujourd’hui. Me rapprocher d’elle, elle est la « patronne » des mères, et donc du mystère le plus intense de la destinée humaine car le commencement appelle la suite, tandis que les apparences désastreuses de la suite (la mort physique) ne démentent pas l’émergence définitive d’un être à l’être, et son parcours vers le divin, en Dieu. Les textes proposés [1]… le Magnificat et ses deux précédents, le cantique d’Anne, mère de Samuel et celui du prophète par excellente, le visionnaire total (avec Jérémie pour la Passion). L’enfant signifie, plus encore qu’il ne symbolise, il fait la justice. Comme la terre fait éclore son germe et le jardin germer ses semences, le Seigneur Dieu fera germer la justice. Celle-ci restauratrice de tout dans une société, dans un couple, dans une âme en examen de conscience, appelle l’action de grâce : le Seigneur Dieu fera germer la justice et la louange devant toutes les nations…. Je tressaille à cause du Seigneur ! Mon âme exulte à cause de mon Dieu, car il m’a vêtue des vêtements du salut, il m’a couverte du manteau de la justice. Tout se passe géographiquement (les lieux aussi importants que l’époque, que l’histoire) à Nazareth, l’Annonciation mais aussi ce dire de Jésus à la synagogue, lisant (précisément Isaïe, un autre passage, les signes accomplis, la libération), c’est aujourd’hui que cette parole s’accomplit. Et cela fait « flop » pour l’époque et le lieu… au contraire, quand les hommes aiment Dieu, lui-même fait tout contribuer à leur bien, puisqu’ils sont appelés selon le dessein de son amour. … Il se dressera et il sera leur berger… Bethléem, le plus petit des clans de Juda, c’est de toi que je ferai sortir celui qui doit gouverner Israël… viendra un jour où enfantera celle qui doit enfanter. Enracinement dans les lieux et dans l’histoire, la généalogie. Le consentement de Marie à la conception, le consentement de Joseph. A la fois, les prophéties, et ce qu’à vue humaine, c’est-à-dire dans nos pauvretés de concept et de vocabulaire, une certaine destinée, sinon prédestination, et la liberté indidividuelle, pour que s’accomplît la parole du Seigneur prononcée par le prophète. La méditation entière d’une vie terrestre n’y suffirait pas, et pourtant nous sommes appelés à concourir à notre salut, tout croyant, tout vivant, tout créé. ... tout cela arriva pour que s'accomplît la parole du Seigneur : non pas des événements, mais des consentements. Le consentement est un événement, l'événement dans nos vies (vocations, mariage, conception de l'enfant, prière).

[1] - Michée V 1 à 4 ; Paul aux Romains VIII 28 à 30 ; cantique Isaïe LXI 10.11 & LXII 1 à 3 ; évangile selon saint Matthieu I 1 à 23

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