mercredi 15 avril 2009

alors ils s'arrêtèrent tout tristes - textes du jour

Mercredi de Pâques .15 Avril 2009


Prier… alors ils s’arrêtèrent, tout tristes. L’évangéliste donne des noms de personnes, de lieux, il date. Le Christ ressuscité a sa manière propre : c’est désormais toujours Lui qui vient, qui approche, qui est là, la plénitude d’initiative, donc de présence. Or, tandis qu’ils parlaient et discutaient, Jésus lui-même s’approcha et il marchait avec eux. La cécité, l’ensommeillement sont, en revanche, notre mode d’être et de vivre. Ce que nous savons de Dieu est donc très au-dessous de la réalité, et même, pour ces disciples (qu’on dirait aujourd’hui, l’Elysée sous FM… du second cercle), très en-deçà de ce que le Christ avait tenté de « faire passer » aux siens : cet homme était un prophète puissant par ses actes et ses paroles devant Dieu et de tout le peuple. Et bien entendu, l’espérance est petite, à l’échelle… nous qui espérions qu’il serait le libérateur d’Israël. L’habituelle confusion humaine. L’insistance du Christ : mon royaume n’est pas de ce monde, le royaume des cieux… Or Jésus pour dessiller les yeux de ses disciples ne fait pas référence à lui-même, mais aux prophètes, en somme à la tradition religieuse de son temps et donc de ses compagnons… ceux-ci ne font pas le lien entre ce qu’ont rapporté les saintes femmes et ce qu’ont annoncé les prophètes, et leur maître lui-même. Lui, ils ne l’ont pas vu. Or, très précisément, ces deux hommes qui cheminent vers un village appelé Emmaüs, à deux heures de marche de Jérusalem (pensée pour cet homme qu’a été, complexe et exceptionnel, l’Abbé Pierre…), et que rejoint un inconnu, précisément ces deux hommes le voient… alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards. Jésus ne s’impose pas, ne « dure » pas mais il change tout, met en mouvement, les femmes se précipitent, les deux disciples rebroussent chemin. C’est vrai ! le Seigneur est ressuscité. [1] Valeur d’entrainement, de pédagogie et de communion : l’édification mutuelle. A leur tour, ils racontaient ce qu’il s’était passé sur la route, sur la route, la conversation et l’enseignement du Christ, et non la halte et le début du repas. L’apparition décisive, qui n’est pas rapportée mais évoquée, est celle du Christ au chef des apôtres, au fondateur, et c’est lui qui opère la première guérison officielle dans l’Eglise : je n’ai pas d’or ni d’argent ; mais ce que j’ai, je te le donne : au nom de Jésus Christ, le Nazaréen, lève-toi et marche. … Il entra avec eux dans le Temple : il marchait, bondissait, et louait Dieu. Tout bouge, est mouvement. Ceux qui prient, apparemment arrêtés. L’aîné de mes frères, je sais où quand il est au lieu d’accueil de ses enfants, ces moines, deux en particulier, qui cherchent, l’un en début encore d’itinéraire, l’autre en aboutissement de course, apparemment pas plus « avancés » l’un que l’autre, mais qu’importe qu’ils le sachent ou que je le sache, ils sont entre Jérusalem et Emmaüs, un lieu spirituel, un lieu quelconque, une route quelconque, le point n’est pas là, mais ce qu’il se passe sur la route : Jésus lui-même s’approcha, et il marchait avec eux. Leur chagrin et leur désarroi sont tout humain, Dieu les en arrache avec douceur et les remet dans l’équilibre fondamental, celui de leur foi et de leur amour. Contrairement à mon correspondant devant LE tombeau, les deux disciples n’espéraient plus parce qu’ils n’avaient pas d’espace. Vue très juste de mon inconnu(e).

[1] - Actes des Apôtres III 1 à 10 ; psaume CV ; évangile selon saint Marc XXIV 13 à 35

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