vendredi 27 mars 2009

sa simple présence - textes du jour

Vendredi 27 Mars 2009

Prier… [1] il est proche du cœur brisé, il sauve l’esprit abattu. Malheur sur malheur pour le juste, mais le Seigneur chaque fois le délivre. Il veille sur chacun de ses os, pas un ne sera brisé. Dans l’histoire d’amour entre le Créateur et le créé (justesse d’intuition de la légende de Pygmalion), l’aimant n’est pasle créé mais le Créateur, Dieu et non l'homme, et je ne m’accorde toujours pas avec ces spiritualités soit d’échangisme avec Dieu, je « marche » pour la récompense et l’au-delà qui compense l’ici-bas, soit (commentaire proposé aujourd’hui, de saint Jean de la Croix), soit de possession. Je crois simplement à ce tropisme, sans cesse à redemander, que Dieu met en nous vers Lui, tropisme pour la proximité, pour la sollicitude. Le Notre Père commence par ces paradoxes : que votre nom soit sanctifié, que votre règne arrivéecomme si cela dépendait si peu que ce soit… de nous, comme si c’était à faire, et pourtant c’est ainsi. La création telle que la donne à méditer la Genèse est un appel à collaborer, Adam et Eve ont un mouvement juste : connaître, mais ils se trompent d’objet. Celui à connaître par la créature, c’est le Créateur et non pas les « trucs » du créateur. Intuition également juste du mythe de Prométhée. Vous me connaissez ? Et vous savez d’où je suis ? Jésus a abattu toutes les cartes, d’une certaine manière, c’est le dialogue – à armes égales – que Dieu, dans l’Eden, aurait pu avoir avec Adam et Eve s’Il les avait retenus d’aller au tentateur. Dieu : lui, que vous ne connaissez pas. Moi, je le connais parce que je viens d’auprès de lui, et c’est lui qui m’a envoyé. La grâce – entre autres, qui portent davantage sur mes affections ici-bas et même sur le très matériel… – la grâce que je demande depuis des mois, est cette connaissance. Et plus je connais, plus je suis attiré et plus je suis et vais là où je dois être. Commune présence des amants, de la vie conjugale, de la vie familiale. Le bel aveu de Philippe à la Cène, bien moins commenté que l’acte de foi – enfin ? – de Thomas : montre-nous le Père et cela nous suffit. Comment Philippe, voici si longtemps que tu me connais… Connaissance qui ne se dévoile que lors de la Passion et par la Résurrection : personne ne mit la main sur lui parce que son heure n’était pas encore venue… Comme à Nazareth : mais lui, il passait son chemin. Quand vient cette heure se manifeste la relation trinitaire : Il veille sur chacun de ses os, pas un ne sera brisé…Condamnons-le à une mort infâme, puisque, dit-il, quelqu’un veillera sur lui. C’rest finalement l’homme par son péché qui révèle Dieu, qui se révèle Dieu. La créature en mettant à mort son Créateur en a enfin la révélation. Elle déniait la voie de Celui-ci : Il prétend posséder la connaissance de Dieu, et s’intitule fils du Seigneur. Il est un démenti pour nos idées, sa simple présence nous pèse. Nous saurons ce que vaut sa douceur… On cherchait à l’arrêter. Et il se donne, se livre et enfin se fait connaître.


[1] - Sagesse II 1 à 22 passim ; psaume XXXIV ; évangile selon saint Jean VII 2 à 30

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