samedi 28 mars 2009

la mort à venir - textes du jour

Samedi 28 Mars 2009

Le ciel encore étoilé est, à cette heure de début de printemps, celui de la tombée de nuit en été… Prier… [1] Jamais un homme n’a parlé comme cet homme ! Pourtant la foule se divisa à son sujet… mais personne ne mit la main sur lui. L’argument, aussi bien dans la foule que dans le pouvoir théocratique du moment (sous tutelle romaine… aujourd’hui les extrêmismes ont besoin d’un occupant pour se déployer comme si les tâches d’oppression s’accomplissaient mieux en étant réparties… Rome paraît pour l’époque faire plus du protectorat que de l’administration directe et à plus forte raison, que de l’assimilation), argument : Est-ce que le Messie peut venir de Galilée ? aucun prophète ne surgit de Galilée ! C’est le point commun entre la hiérarchie religieuse et le tout venant. A ses disciples, après la Résurrection, Jésus donne rendez-vous précisément en Galilée… les textes d’aujourd’hui ont cependant pour dialectique, la « préparation » de la Passion, la tentative d’arrestation tourne court mais reste projetée et Jésus le sait : tu m’as averti, et maintenant je sais, tu m‘as fait voir leurs manœuvres. Moi, j’étais comme un agneau docile qu’on emmène à l’abattoir, et je ne savais pas ce qu’ils préparaient contre moi. Reste que pour nous l’abattoir qu’il soit tout simplement de l’ordre biologique ou qu’il résulte – rarement – d’un complot et d’une mise à mort, cet abattoir et ce chemin sont inexorables, nous mourrons. A mesure que j’avance vers les soixante-dix ans, encore quelques années, mais plus des décennies, la mort, tranquille, s’affiche en épreuve, non en bout de chemin, en passage dont je sais l’issue mais pas le début. Petit à petit, ce deviendra l’unique perspective. Le sort des miens. L’œuvre ou les missions que je devais accomplir, que je dois accomplir, elles se décanteront de plus en plus. Le face à face avec le mystère de la justice divine, je ne conçois pas Dieu comme vengeur de mes limites et imperfections, ni de celles de l’humanité. Il est miséricordieux ou il n’est pas. Je n’ai pas d’expérience du néant et je n’y crois pas. C’est ce qui m’a toujours retenu du suicide. La mort nous fait arriver devant Quelqu’un, indicible mais conciliable. J’aurai mon bouclier auprès de Dieu, le sauveur des cœurs droits. Modèle de mort et de marche de toute une vie dans cette perspective : le Christ, sachant l’épouvantable sort humain qui lui est « réservé », il accomplit tranquillement sa mission, dont sa mort sera le témoignage décisif et final, fécond, et il s’abandonne à son Père, quoiqu’il y ait l’agonie et les supplications au Jardin des Oliviers, et le cri sur la croix : pourquoi m’as-tu abandonné ? (le beau livre de Françoise Verny, la généreuse de comportement et d’intelligence).

[1] - Jérémie XI 18 à 20 ; psaume VII ; évangile selon saint Jean VII 40 à 53



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