jeudi 12 mars 2009

c'étaient plutôt les chiens qui venaient lécher ses plaies - textes du jour

Jeudi 12 Mars 2009

Prier…très rarement, ce qui est diminué ou perverti par le partage… ou plutôt ce que le partage abîme et ne transmet pas… le partage diminue et tue, quand entre ceux qui partagent l’âme n’est pas la même, la ferveur n’existe pas, la communion selon les mêmes « valeurs » et surtout une sensibilité, sans diverse, mais égale et communicante tant l’âme est ouverte, sait et dit son impuissance, et n’est que là. Aux pieds de la croix. La Pieta… est l’affaire de la Vierge, la fondation de l’Eglise en amour et en mystique, celle de Jean, la logistique, la descente de croix, le transport de la chose que la mort a fait de nous, est celle de Joseph d’Arimathie, les tombeaux sont toujours neufs quand on y entre, quand on y est mis. La vieillesse n’est pas la vie éternelle. La jeunesse – dite inconsciente, ce qui n’est pas vrai et atteste la mémoire non vêcue, et seulement spéculative, « vieillle », de ceux qui prétendent ainsi – la jeunesse sait l’éternité parce qu’elle ne sait pas le temps et a hâte, sans savoir du temps, elle pose le dilemme pour l’a posteriori, mais elle a la position de vie juste : l’intuition déjà de l’éternité. Nous arrivons de l’éternité à notre mort, et par celle-ci quittant cette sorte de probation (purgatoire ?) qu’est la vie, pèlerinage de la conscience et de la volonté, visitation peut-être qu’il nous est donné de faire depuis l’éternité de cet état de l’homme et de la femme, de tous, passant de l’Eden au péché, croyant cumuler l’Eden et la défiance, l’envie, la bêtise pour tout écrire… c’étaient plutôt les chiens qui venaient lécher ses plaies. [1] La liturgie ne pouvait, aujourd’hui mieux nous accompagner, nous accueillir, nous dire… il est comme un arbre planté près d’un ruisseau, qui donne du fruit en son temps et jamais son feuillage ne meurt. Oui, voilà… moi, le Seigneur, qui pénètre cœurs et qui scrute les reins, afin de rendre à chacun selon ses actes, selon les fruits qu’il porte. Et la leçon qui n’est pas entendue… à chaque époque de l’humanité, et toujours l’argent, l’armure, meule au cou… , il y avait un homme riche… quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts : ils ne seront pas convaincus. Ainsi en est-il. Je crois et j’espère, Marthe au-devant du Christ. Et pour nous, aujourd’hui : l’imparfait (si bien nommé quand nous parlerons d’…), le passé simple (lui aussi si expressif, quand nous serons tous ensevelis dans la miséricorde de l’humus et d’une attente que l’éternité efface). On ne transmet ni le bonheur ni la souffrance, ce n’est que vêcu. On transmet la vie par grâce, c’est-à-dire qu’on voit éclore une nouvelle liberté. Communion et incommunication. La prière est le seul chemin du partage quand l’amour n’est pas là. Dieu me comble qui me donne les deux. Puissent de telles bénédictions être profuses, à tous. Alors, il y aura partage des larmes et de l’espérance.

[1] - Jérémie XVII 5 à 10 ; psaume I ; évangile selon saint Matthieu XVI 19 à 31

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