dimanche 1 mars 2009

questions de l'incrédulité et dialogue de la foi


Née le 22 Novembre 2004, notre fille est à sa première messe de Noël (celle de « minuit »), dès le 24 Décembre 2004. Jusqu’au début de 2007, elle m’accompagne sans difficulté à la liturgie dominicale, suivie d’un moment de plage et d’agrès. Puis, elle renâcle, et ne vient qu’aux grandes fêtes, ma femme avec nous : Noël, Pâques, mais courte prière et signes de croix avant de s’endormir, je suis assise sur son lit.

Ayant promis dimanche dernier de m’accompagner aujourd’hui, et levée plus tôt que d’habitude, elle vient. Homélie de notre ami, Denis M. et dialogue en a parte

C’est Denis qui parle ?
Oui.
Et que dit-il ?
Il nous parle de Jésus, il nous dit comment le rencontrer.
Mais on ne peut pas le rencontrer !
Si ! dans ton cœur et dans la prière.
Mais comment ?
Tu peux l’appeler
Mais on ne peut pas l’appeler.
Quand tu l’appelles, c’est qu’il est déjà là.

. . . une grande crucifixion dans la nef.

Il y a beaucoup de sang, je vais aller voir.
Et il a bobo au ventre.
Mais il est mort ? mais c’est un petit enfant.
Sa maman est très malheureuse, son papa aussi. Mais où est Joseph ?
Il est mort. Il était très vieux.
Mais pourquoi il est mort ? il est devenu un enfant ?
Il est avec Jésus, nous le retrouverons. Et son vrai père, c’est Dieu.

. . . un vitrrail au-dessus de la porte d’entrée, médaillon, visage du Christ en croix, réaliste.

C’est qui ?
C’est Jésus.
Ce n’est pas possible, ce n’est pas possible. Pourquoi ?
Les gens ont été méchants, avec Jésus ? Pourquoi ?

C’est nous, c’est moi, c’est toi.
Mais non !
Si ! quand tu es désobéissante, quand je suis…
Ce n’est pas possible. Pourquoi il est tout nu ?
Parce qu’on voulait le taper encore plus fort.
J’ai une meilleure idée.
Elle murmure l’incompréhensible – volontairement à mon oreille…
Hein ! c’est une meilleure idée.

(Sauver Jésus – être meilleurs - ???)

. . . nous quittons la plage, où nous avons dessiné sur le sable des sirènes, une, puis un bébé, puis un papa, tous sirènes, et aussi une belle femme qui va se déguiser en sirène. Tenté de dessiner aussi ma femme. Photos. que prend notre fille…

Nous dirons à Maman que nous avons prié pour qu’elle guérisse
Mais pourquoi elle est malade ? c’est Jésus ?
Mais non !
Alors ? Et Jésus, il est tout seul ?
Il est Dieu, il a son Père, mais il n'est pas tout seul, il est avec nous.
Mais je ne le vois pas.

Tu ne peux pas le voir, mais dans ton cœur, tu peux le voir, et ces questions, on met toute la vie à les répéter, sans être complètement sûr des réponses, mais on l’est quand même.


Je donne cela : pas du tout pour « mettre en valeur » ni notre fille ni moi, mais pour montrer – s’il est besoin – que l’incrédulité ou l’incroyance ont probablement plus de racines dans l’être humain que la foi (et… donc… que celle-ci est bien un don), mais qu’il y a surtout les questions.

Hier, elle m’aidait, assise sur mes épaules, à remonter notre horloge comtoise. – Dans cinquante ans, tu te souviendras de moi, de nous, quand nous ne serons plus là
Mais pourquoi, je ne veux pas être toute seule. Nous serons dans ton cœur. Non, je ne veux pas. – Ma chère femme : tu ne seras pas seule. Moi : nous serons toujours là. Mais notre fille pleure.


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