mercredi 25 mars 2009

propos du pape sur la contraception - de Benoît XVI à Paul VI - journal

Samedi 21 Mars 2009 (blog : http://bff-voirentendre.blogspot.com/)

La polémique autour des propos de Benoît XVI. Contagion de l’indignation, notamment parmi les catholiques de France, exactement comme la semaine dernière à propos des excommunications hâtives prononcées par l’archevêque de Recife, « recadré » par la conférence épiscopale du Brésil. Ces réactions sont un événement nouveau : la catholicité ne s’aligne plus, quelle que soit l’autorité. Il semble que l’Eglise de France soit en pointe à deux points de vue, les « fidèles » réagissent spontanment, les conversations d’après la messe ou les circulaires courriel, la conférence des évêques de France réagit à ces réactions, et tâche, avec de l’embarras, de faire le lien entre les propos incriminés et le sentiment commun de ses ouailles. J’ai ainsi reçu – via des destinataires de mes propres envois spirituels ou politiques – d’un site ou d’un média, se prétendant l’un des rares « encore indépendants » le verbatim de ce qu’a dit Benoit XVI dans l’avion l’amenant en Afrique (Cameroun) [1] . Il saute aux yeux que les propos pontificaux – que Le Monde a même titrés comme en recul par rapport à ceux de Jean Paul II, lui-même « intégriste » sur les sujets de morale sexuelle et de contraception – ne sont pas choquants et dans leur fond, tout à fait rigoureux. L’expérience du couple humain, à laquelle je crois – à ma propre expérience (tardive) – qu’on ne peut accéder que par l’amour durable, décidé explicitement et consacré si possible, donc le mariage… montre bien que la conscience sait bien que l’avortement est dramatique, elle sait bien que l’abstinence parce qu’elle est le fruit d’un dialogue conjugal est le meilleur aiguillon du désir-même et qu’en somme bien des enseignements de l’Eglise sont de profonde intuition humaine. Le problème est de savoir s’il faut « légiférer » à partir d’une expérience de l’âme qui n’a pas toujours sa possibilité conbcrète, et s’il faut interférer dans des histoires personnelles : éclairer, aider, mais certainement pas condamner. Sur le sujet-même – mon journal d’il y a quarante ans : dans ce blog, à la date du 7 Novembre 2008 – j’ai beaucoup médité et propagandé, à son époque, l’encyclique Humanae vitae, qui parut peu après le vote de la « loi Neuwirth ».

Restent deux choses. La première est que Benoît XVI ne contrôle pas son image. Or, il doit savoir que même son si populaire et charismatique prédécesseur était aussitôt critiqué et brocardé quand il levait la langue à propos de contraception et de morale sexuelle. Est-il donc indispensable de consacrer tant de propos et de temps à ces sujets ? Alors que, deuxième considération, il y a des sujets quasi-consensuels mais certainement pas traités comme l’Eglise – seule – peut le faire : évidemment les questions économiques et sociales, la démocratie. En Afrique, il y a à dire et de la « morale » à faire aux pays riches et censément bien gouvernés.

Atroce : un employé de gîte d’accueil des sans-logis et des gens de la rue, torture, mûtile et viole un des visiteurs de ce centre, pendant six heures, au prétexte que celui-ci lui doit depuis quelque temps… quinze euros !


[1] - Philippe Visseyrias, France 2 : Saint-Père, parmi les nombreux maux dont souffre l’Afrique, il y a en particulier la propagation du sida. La position de l’Eglise catholique sur les moyens de lutter contre le sida est souvent considérée irréaliste et inefficace. Allez-vous aborder ce thème durant votre voyage ?
Benoît XVI : Je dirais le contraire. Je pense que l’entité la plus efficace, la plus présente sur le front de la lutte contre le sida est justement l’Eglise catholique, avec ses mouvements, avec ses réalités diverses. Je pense à la communauté de Sant’ Egidio qui fait tellement, de manière visible et aussi invisible, pour la lutte contre le sida, je pense aux Camilliens, à toutes les sœurs qui sont au service des malades… Je dirais que l’on ne peut vaincre ce problème du sida uniquement avec des slogans publicitaires. S’il n’y a pas l’âme, si les Africains ne s’aident pas, on ne peut résoudre ce fléau en distribuant des préservatifs : au contraire, cela risque d’augmenter le problème. On ne peut trouver la solution que dans un double engagement : le premier, une humanisation de la sexualité, c’est-à-dire un renouveau spirituel et humain qui implique une nouvelle façon de se comporter l’un envers l’autre, et le second, une amitié vraie, surtout envers ceux qui souffrent, la disponibilité à être avec les malades, au prix aussi de sacrifices et de renoncements personnels. Ce sont ces facteurs qui aident et qui portent des progrès visibles. Autrement dit, notre double effort pour renouveler l’homme intérieurement, donner une force spirituelle et humaine pour un comportement juste à l’égard de son propre corps et de celui de l’autre, et notre capacité à souffrir, à rester présent dans les situations d’épreuve avec les malades. Il me semble que c’est la réponse juste, l’Eglise agit ainsi et offre par là même une contribution très grande et très importante. Remercions tous ceux qui le font.
Verbatim des déclarations de Benoît XVI lors de la conférence de presse dans l’avion vers l’Afrique
Source : salle de presse du Saint-Siège (traduction La Croix)

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+ Strasbourg, jeudi 7 Novembre 1968


22 h 30

Je suis troublé . ou plutôt peiné – par l’attitude
de l’épiscopat français . au sujet de l’encyclique
« Humanae Vitae » .
Eprouver le besoin de faire une déclaration sur cette encyclique
comme s’il n’allait pas de soi que les évêques approuvent
le Pape et le soutiennent .
comme si le texte n’était pas en lui-même complet – clair .
et se passait de tout commentaire .
Force est bien d’admettre que l’attitude de l’épiscopat
– encore faudra-t-il bien sûr connaître cette déclaration –
vise à atténuer et relativiser les propos du Pape .
et d’une manière ou d’une autre à se démarquer .
et au fond – plaie de notre temps – à chercher
à plaire à l’opinion publique ou à ce qui en paraît
(car en ce domaine …) plus qu’à chercher la vérité .
Car le pb. est toujours le même . Notre monde scientifique
a tout relativisé . et dire qu’il existe une vérité et pas 36
paraît monstrueux . même maintenant aux chrétiens .
L’argumentation spécieuse sur la loi morale que l’on ne serait
tenu d’observer que si la conscience intime ne s’y oppose pas .
et sur la supériorité de la conscience individuelle sur la
loi objective . est grave .
C’est supposer que cette conscience est bien formée . qu’elle
est infaillible . et que l’être humain agit toujours selon
toujours sa conscience . Or il est trop évident . que c’est bien le
rôle de l’Eglise . par loi objective . de former cette conscience .
Et que livrée à elle-même . la conscience ne peut se dresser
contre le magistère de l’Eglise . Qu’au reste . le péché
originel . ne doit pas être oublié .
Et qu’enfin . à supposer une conscience droite et éclairée .
il faudrait encore qu’on la suive .
Or . moi-même . je me rends bien compte que je ne suis
que rarement ma conscience quand je la consulte .
Le plus souvent . ce sont réactions épidermiques . passionnelles .
ou pur automatisme .

On comprend la souffrance de Paul VI .
Quant au chrétien moyen . son trouble n’est pas apaisé .
Le monde lui apparaissait déjà incompréhensible .
L’Eglise longtemps stable et par là-même convaincante .
devient maintenant elle-même difficile à comprendre .ans tomber
Non pas tant dans son message intrinsèque évangélique .
qui . lui . a tjs la force du feu et la douceur et de l’amour .
Mais dans son comportement à elle . et dans le doute
qui la saisit sur elle-même .
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