mercredi 12 novembre 2014

Tu prépares la table pour moi - textes du jour


Mercredi 12 Novembre 2014





Rêvé…. Une ville inconnue, de petites chambres absolument nues, dialogue avec quelqu’un m’expliquant la modestie des moyens. Je sors, dédale de ces immeubles sans façade, fenêtre ni portes qui soient remarquables, arrivée vers une plage, puis vue d’un arc de cercle, même davantage comme une immense carrière de sable, les pentes de la plage à quarante-cinq degrés, et comme des écoulements, chutes d’eau dont on ne voit pas la provenance, c’est la marée basse, végétation entourant l’ensemble qui à marée haute doit un très beau rentrant de mer, mais pour l’heure c’est comme si les eaux s’étaient retirées… Très impressionnant. Je m’éveille dans l’angoisse d’être maintenant vieux et de ne plus parvenir à rien. Fatigué. Trop tard pour aboutir à quoi que ce soit. Constat.
Prier… seule ressource, seule structure.  Ce moment de foi à nu, avant de … de quoi ? vivre, continuer ? L’Ecriture, proposée à lire et méditer ce matin… les dix lépreux. En cours de route, ils furent purifiés. [1] En cours de route ! L’un d’eux, voyant qu’il était guéri, revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix. Il constate ce qu’il lui arrive, mais il sait surtout d’où lui vient cette guérison. Jésus, maître, prends pitié de nous. – Allez vous montrer aux prêtres. … Il se jeta la face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce. Dialogue, alors… Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. Il s’agit de Dieu, il s’agit du Christ. Mais pour Jésus, de qui s’agit-il ? On ne les a pas vus revenir pour rendre gloire à Dieu ; il n’y a que cet étranger. Venir, revenir à Jésus, c’est rendre gloire à Dieu. Et qui a ce mouvement, les catalogués, chrétiens, intégristes ou habitués de tous bords, moi compris dans mes routines qui sont celles de l’encombrement et de la déprime. Ou cet étranger que je suis à la vie, mais qui ressent intensément la nécessité du secours qui demande le salut. Nous possédons dans l’espérance l’héritage de la vie éternelle. Purifiés de la lèpre, de la mort, par sa grâce, nous sommes devenus des justes… lorsque Dieu, notre Sauveur, a manifesté sa bonté et sa tendresse pour les hommes, il nous a sauvés. Il l’a fait dans sa miséricorde, et non pas à cause d’actes méritoires que nous aurions accomplis par nous-mêmes. Notre origine : par le bain du baptême, il nous a fait renaître et nous a renouvelés dans l’Esprit Saint… Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. Sans doute, le cri suprême du Christ en croix : Pourquoi m’as-tu abandonné, lui, le Fils de l’homme, mais la résurrection… l’ascension, le retour dans la gloire, notre chemin à nous aussi.  Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi : ton bâton me guide et me rassure. Oui. Tous les vivants et tous les morts, les visages d’hier et d’autrefois, les voix et les sourires, et les inconnus de ce jour qui commence. Silence encore de la nuit totale, les chiens au calme, le poisson rouge, dernier venu ici, aussi. J’habiterai la maison du Seigneur pour la durée de mes jours… Il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre, il me conduit pas le juste chemin pour l’honneur de son nom. Chemin que je ne sais pas, sinon que c’est le sien. Tu prépares la table pour moi. Amen. 
Tout ce que je n’avais pas remarqué de la vie, avant de vieillir, avant d’être « devenu » vieux. Et d’abord que la vieillesse c’est aussi la vie. – Je me relis : ne plus parvenir à rien… peut-être, mais parvenir à quelqu’un, aux personnes, à Quelqu’un… Oui.



[1] - Paul à Tite III 1 à 7 ; psaume XXIII ; évangile selon saint Muc XVII 11 à 19

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