dimanche 13 avril 2014

étaient là, assises face au tombeau - textes du jour

Dimanche dit des Rameaux . 13 Avril 2014




Prier… la passion selon saint Matthieu, je vais avoir l’honneur d’y tenir, en lecteur, le rôle du narrateur [1]. Une lecture qui n’est pas d’un seul événement ou d’un seul enseignement, mais qui introduit et le temps et une dialectique dans la vie du Dieu fait homme, dans notre vie. Je vais à travers ce récit selon qu’il m’arrête. Les interrogations : ton et ponctuation. Que voulez-vous me donner, si je vous le livre ? La trahison n’est que conditionnelle, ce qui la rend encore plus abominable, gratuite, elle avait sa grandeur (infernale). Serait-ce moi, Seigneur ? chacun était capable, en son âme, en sa faiblesse, en sa condition humaine, de Le trahir… c’est toi qui l’a dit. Exactement comme presque à chacun des miracles qu’Il a opérés de Son vivant parmi nous, Jésus fait de nous l’acteur principal. La vérité, la vie dépendraient de notre adhésion, de notre foi, de ce que nous savons reconnaître dans ce qui nous est proposé ? Les constats sont ceux de Jésus  alors que les interrogations sont celles des disciples, de nous… ceci est mon corps… ceci est mon sang… cette nuit-même, tu m’auras renié trois fois… ainsi, vous n’avez pas eu la force de veiller une heure avec moi ? C’est notre défaillance qui fait question pour le Christ. Mon ami, fais ta besogne… Rentre ton épée… Il y a enfin cette mystérieuse et décisive docilité du supplicié à ce que nous croirions une destinée mais qui est un accomplissement, un passage, liberté ou enchainement de la condition humaine ? la Passion du divin Maître nous fait voir autrement, mais sans le dire. Tout cela est arrivé pour que s’accomplissent les écrits des prophètes…. Alors s’est accomplie la parole transmise par le prophète Jérémie… Les contemporains, spectateurs ou bourreaux, ils le sont tous dans ces deux rôles, la foule crie à la torture, les soldats et les ouvriers du supplice ne font qu’accomplir ordres de la hérarchie et les Ecritures. Le voilà qui appelle le prophète Elie…  Vraiment, celui-ci était le Fils de Dieu… confusion car Dieu mort ? au passé ? Matthieu donne deux fois à boire au crucifié. A l’arrivée du Golgotha, à l’ultime instant. Jésus crie deux fois, le premier cri est une parole dont tous ne distinguent pas le sens : mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? … le second n’a pas de texte. Il y a une méditation constante… le traître fut pris de remords… le gouverneur était très étonné… ils restaient là, assis, à le garder. Et la profession de foi du centurion est collective : le centurion et ceux qui, avec lui, gardaient Jésus, furent saisis d’une grande frayeur et dirent : « Vraiment, celui-ci était le Fils de Dieu »… mêmes réflexes, épouvante et foi qui constate … que lors de la Transfiguration alors qu’à présent on est dans tout le contraire, la hideur d’un supplice, d’une souffrance, d’un cri qui ne fut pas de désespoir mais de relation, une question, la question à laquelle répond toute l’histoire de l’humanité selon Dieu. Celle-ci a failli mais elle n’a pas été abandonnée. Il y avait là plusieurs femmes qui regardaient à distance : elles avaient suivi Jésus depuis la Galilée pour le servir. Parmi elles se trouvaient Marie Madeleine, Marie mère de Jacqus et de Joseph, et la mère des fils d Zébédée… Cependant Marie Madeleine et l’autre Marie étaient là asises en face du tombeau…  L’ensemble du récit semble marqué par trois trahisons, celle de Judas, celle de Pierre et aussi celle des contemporains : nous nous sommes rappelés que cet imposteur a dit, de son vivant : « Trois jours après, je ressusciterai ». Donne donc l’ordre que le tombeau soit étroitement surveillé jusqu’au troisième jour, de peur que ses disciples n viennent voler le corps et ne disent au peuple : « Il est ressuscité d’entre les morts ». Cette dernière imposture serait pire que la première. Trahison déjoué et cœur décisif de notre foi, de ma prière, de notre admiration. Le troisième jour est ressuscité des morts, conformément aux Ecritures.


[1] - évangile selon saint Matthieu XXI 1 à 11 ; Isaïe L 4 à 7 ; psaume XXII ; Paul aux Philippiens II 6 à 11 ; la Passion selon saint Matthieu  XXVI 14 à XXVII LXVI

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