vendredi 11 avril 2014

c'est à toi que j'ai confié ma cause - textes du jour

Vendredi 11 Avril 2014



 Film que je prévoyais intense et auquel j’ai emmené ma chère femme et une Marguerite, plus que réticente ? Film encore plus… que je ne l’avais supposé ou imaginé. Au bord du monde de Claus DREXEL, images de Sylvain LESER. Film dont l’histoire est donnée à la suite de la projection par le donneur des photograghies. J’ai été empoigné comme rarement, sans doute l’initiation aux cathédrales gothiques de l’Ile de France (Gilbert LAMANDE, sj), ou la Grèce « antique » à Delphes, depuis la Pnyx à Athènes, à Olympie, ou un 4 Juillet 2012 l’exposition REMBRANDT sur le visage du Christ à Emmaüs ou en croix. Paris plus une personne qu’une ville, photographiée uniquement en pleine nuit, circulation et population « ordinaire » absentes, Paris des monuments et des ponts et de la Seine, en toute saison mais qu la nuit et l’éclairage public font constamment bistre, des images plus que splendides, celles d’un inconnu magnifique, quasi-divin, et des hommes et des femmes, donc sans abri, à la rue, « dehors » comme ils disent tous, ce qui suppose la conception d’un dedans qui est maison. Un texte de chacun à peiune suscité par une voix chaleureuse et neuve, sans doute Claus… aux questions évidentes mais totalement décalées par rapport à ce que celles et ceux qu’il regarde le regarder et l’accepter… une poésie intense. Des notes donc, presque un verbatim que j’essaierai de mettre au net : un trésor sur la vie, l’humanité, l’amour, pire que la folie, pire que la chute, la vie donc. Un ensemble images-textes au-delà du chef d’œuvre puisque c’est une trace, un mouvement de prise de conscience possible que ce qui se vit à côté de nous. Unanimité, avoir disparu du regard des passants, des gens… Sylvain continue depuis quatre ans de rencontrer, voir. On ne réveille pas un sqns-abri, il a eu tellement de mal à s’endormir. La reine Christine, qui n’est ni Greta GARBO ni OCKRENT, mais cette femme, depuis sept ans, assise à une encoignure, la grille et une pile ou une guérite Louis XV, le long du Jardin des plantes, la pancarte « dinosaures » avec l’adresse courriel, faisant sa légende. Une intensité de parole, de regard, son espérance d’une maison avec ses trois enfants, eux aussi « dehors ». – Marguerite avait eu ce mot avant que nous y allions. Peut-être, serai-je sans maison, plus tard… quant à moi qui depuis vingt ans lutte depuis que j’ai été exclu de tout ce qui constitue une carrière et une vie professionnelle avec les relationnements, les émoluments et le crédit à tous les sens du terme, je sais que je suis à la merci d’une défaillance de procédure ou de quelques centaines d’euros, et que j’y ai entrainé celle qui m’a épousé en connaissance de cause et y entrainerai notre fille, celle qu’il nous est donné d’accompagner pour ses premières étapes et de doter d’un bagage, si possible. – En 1997, deux personnes à caser notamment pour la gauche revenant au pouvoir, entre autres, conversation avec Jean-Maurice RIPERT, conseiller diplomatique à Matignon, tout énamouré des égards de CHIRAC traversant un salon à l’Elysée pour lui serrer la main (le mot terrible de JF sur André FONTAINE, on l’achèterait pour un déjeuner, celui-ci refusa l’ambassade à Pékin faute que le Conseil d’Etat lui soit garanti pour la suite). Donc moi, pour un autre poste diplomatique, et Henri GUAINO puisque la gauche supprimait le Commissariat au Plan et le remplaçait par quelques… analysant pour le Premier ministre… Pierre-René LEMAS, sous NS, passant de la Lorraine au Journal officiel… exil, et maintenant du secrétariat général de la Présidence à la Caisse des dépôts…  le système des pensions sous l’Ancien Régime ou la noblesse de robe et d’épée, dont on ricane depuis un siècle… ce qui n’empêchait pas et n’empêche pas la qualité des âmes ni les services rendus. Mais cela fabrique de l’exclusion et ne favorise ni le grand angle dans les considérations et réflexions, projets des dirigeants, ni la compassion. L’altitude sociale inculque le sentiment d’une rétribution de l’excellence que l’on incarne donc. Ces milieux où il n’y a pas de pôle emploi… dehors ou dedans, précisément pas de milieu. – Au bord du monde… les coquilles, les abris, on sait qu’en théorie, quelqu’un est dedans… et l’image finale de saint Jérôme ou du Baptiste, demi-nu, chauve et barbu, épaule décharnée, un homme passe la tête par la fenêtre minuscule d’un tunnel sur voie rapide. Puis attend, muette proclamation qui n’a de sens que de la présence, le même, une sorte de bâche en houppelande, pieds nus sur le large trottoir des Champs Elysées, la pluie, deux heures du matin. – Demain, la France dans ses monuments, tout ayant été vendu et le désert du non-espoir étant désormais toute notre réalité nationale. Derniers feux, le folklore indigène pour recevoir le président de convention d’un pays comptant en administrés le tiers de la population mondiale.
Prier… les Juifs allèrent de nouveau chercher des pierres pour lapider Jésus. Cette propension est presqu’un refrain dans l’évangile de saint Jean. Rxtes denses, comme celui du discours après la Cène. Les Juifs cherchaient de nouveau à l’arrêter, mais il leur échappa. Il repartit pour la Transjordanie, à l’endroit où Jean avait commencé à baptiser. Et il y demeura… Et à cet endroit beaucoup crurent en lui. [1] Les deux prières de l’astreint. Jérémie, la foi mais aussi, tout humainement, le désir de vengeance, à ceci près qu’il sait bien ne pouvoir l’obtenir de lui-même. Ce n’est qu’acte de foi et d’espérance : le Seigneur est avec moi, comme un guerrier redoutable… c’est à toi que j’ai confié ma cause. Et la prière du psalmiste qui est plus réminiscences et action de grâce qu’espérance de la délivrance in extrêmis. Les liens de la mort m’entouraient, le torrent fatal m'emportait ; des liens infernaux m’étreignaient, j’étais pris aux pièges de la mort. Dans mon angoisse, j’appelai le Seigneur ; vers mon Dieu, je lançai un cri ; de son temple, il entend ma voix, mon cri parvient à ses oreilles. Nous, moi, sans doute… mais le Christ au Jardin des Oliviers et en croix. J’ai multiplié sous vos yeux les œuvres bonnes de la part du Père. Pour laquelle voulez-vous me lapider ? C’est Dieu qui appelle, qui implore, qui plaide, le Fils de l’homme qui n’a pas une pierre où reposer sa tête. Le Fils de Dieu fait homme qui se nomme lui-même Fils de l’homme. 
Ma chère femme et moi, nous avons aimé que l’Abbé Pierre soit explicitement dit, photo affichée dans le squatt et larmes aux yeux de celui qui l’a connu et lui associe Coluche. Il y eut des géants chez nous, il y a en encore, il y en aura de plus en plus. Ces médecins des sans-abri, ce « flic » qui apporte les provisions de Noël à… du côté de Bir-Hakeim… et ce dire d’un passant marchant avec un autre, tous deux décrits, identifiés comme très corpulents. Je ne leur donne rien car ils ne servent à rien. Papa, bureau de tabac à Cannes, j’ai quatre-cinq ans, un mendiant, il passe, nous passons, je supplie, Papa s’arrête, revient, sort le billet. – Au secrétaire général de la présidence de la République, démissionnaire à la nomination de Manuel VALLS et accusant réception exceptionnellement de mon commentaire d’alors, je suggère qu’il emmène le Président, l’élu du 6 Mai 2012, voir ce film puis « marauder » une nuit dans Paris… rue du Cirque, que ce ne soit pas l’image du mandat, que d’autres la rachètent. Devant le ciel et la misère, notre égalité et notre pauvreté à tous. Tout geste reste possible jusqu’à la fin… de la vie… du pouvoir… Et à cet endroit, beaucoup crurent en lui… Jean le Baptiste n’a pas accompli de signe, mais tout c qu’il a dit au sujet de celui-ci (le Christ) était vrai.    


[1] - Jérémie XX 10 à 13 ; psaum XVIII ; évangile selon saint Jean X 31 à 42

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