dimanche 6 mai 2012

on proclamera sa justice au peuple qui va naître - textes du jour

Dimanche 6 Mai 2012

La messe dans mon village, l’évocation des racines chrétiennes de la France à l’homélie, ma proposition d’apprendre à un servant d’autel (de mon temps : un enfant de chœur) à mieux s’acquitter de sa tâche est éludée par notre recteur. Prié surtout pour notre pays, et pour ces deux hommes, chacun fort à sa manière et ayant porté ou devant porter de nouveau ou pour la première fois les plus lourdes et solitaires responsabilités, une pensée chaleureuse, une prière de demande : ces heures actuelles, ce que dans la tête, le cœur, en projet, en mémoire, ils portent mais seuls. En ce sens, l’élection, une telle élection  confère du sacré, modifie des psychologies. Si ce devient une facilité, ce n’est pas une aide. Ecrasante ? signe juste d’une conscience de la fonction. Oui, chacun à égalité dans ma pensée et une forme d’affection, d’intercession, le sort puis la tâche ou non. Prier … [1] si la comparaison peut être osée, la parabole de la vigne et et des sarments a été actualisée en vie politique nationale française par la définition que donna de GAULLE en Janvier 1964 des responsabilités du président de la République, juste au moment d’ailleurs où la candidature de Gaston DEFFERRE à la première élection au suffrage universel direct, signifiait qu’allait cesser l’opposition systématique au nouveau régime en tant que tel… le sarment ne peut pas porter du fruit par lui-même s’il ne demeure pas sur la vigne… Je retiens plus précisément le rôle qui est réservé à nous, au parterre, celui des adoptifs… ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous donniez beaucoup de fruit ; ainsi, vous serez pour moi des disciples. Nous participons manifestement à l’amour trinitaire. Signe et effet : si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voudrez, et vous l’obtiendrez. Jean rapporte le propos de Jésus dans son évangile, le prend à son compte de pasteur dans sa lettre : tout ce que nous demandons à Dieu, il nous l’accorde, parce que nous sommes fidèles à ses commandements, et que nous faisons ce qu’il lui plaît. Et précise : voici son commandement, avoir foi en son Fils Jésus Christ et nous aimer les uns les autres. Période électorale, période fondation, Paul qui parlait aux Juifs de langue grecque, et discutait avec eux. Mais ceux-ci cherchaient à le supprimer. Relativisation salubre des éphémérides quels qu’ils soient : L’Eglise était en paix dans toute la Judée, la Galilée et la Samarie. Dans la crainte du Seigneur, elle se construisait et elle avaçait ; elle se multipliait avec l’assistance de l’Esprit Saint. De la fondation à toutes suites : la terre se souviendra et reviendra vers le Seigneur… ma descendance le servira. On annoncera le Seigneur aux générations à venir. [2] Ainsi soit-il…


[1] - Actes des Apôtres IX 26 à 31 ; psaume XXII ; 1ère lettre de Jean III 18 à 24 ; évangile selon saint Jean XV 1 à 8
[2] - Nous ne saurons peut-être jamais le véritable sens de ayélét Hachah’ar : un mode musical, un genre poétique, l’étoile du berger, une métaphore pour une belle jeune fille ou la reine Esther de Pourim, le sacrifice quotidien du matin, la planète Vénus… ? Selon la teneur du psaume qu’elle introduit, cette expression a été probablement choisie parce qu’elle évoque à la fois la fragilité de la biche, symbole d’Israël, victime facile et innocene des tyrans de tout crin et une beauté pure comme les premiers rayons de l’aurore, puisant sa force dans la confiance qu’elle met en Dieu qu’elle prie dès le matin. Curieusement, ce même mot, ayala, biche, exprime aussi la force dans le verset 2. C’est ce paradoxe qui a peut-être incité nos h’akhamim à choisir ce texte pour être lu à Pourim, dont le miracle se reproduit à chaque génération. Dans la première partie, le poète est en plein désarroi : il lui semble que Dieu lui-même l’a abandonné, qu’il prie sans être entendu, qu’il est livré au mépris et à la raillerie de ses ennemis cruels semblables aux chines, aux taureaux et aux lions ; au molieu de cet environnement hostile et menaçant, Dieu lui semble très loin de lui. Mais contrairement à la délivrance qu’on attend dans la deuxième partie qui commence au verset 23, le poète se limite à exprimer la grandeur divine au sein d’une grande assemblée, parmi ses frères, auxquels se joignent les craignants Dieu, les pauvres, les humbles, et enfin « toutes les familles des nations » qui reconnaîtront l’autorité de Dieu et plieront le genou devant lui ! Oui, le petit Israël n’est pas un simple peuple particulier, c’est celui qui par son adhésion totale à la parole divine, finira par entraîner l’humanité entière au service de Dieu. Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.

Aucun commentaire: