mercredi 16 mai 2012

il en a donné la garantie à tous en ressuscitant cet homme - textes du jour

Mercredi 16 Mai 2012

J’ai cessé de me poser la question du bonheur, en tout cas de me demander si je suis heureux ou comment l’être. Etat d’attente et d’interrogation que je ne conceptualise qu’a posteriori. Les responsabilités qui me sont données me structurent, les projets que je continue de nourrir mais ne sais pas faire aboutir et les ambitions que je conserve ne me tourmentent (presque) plus ou seulement par rapport à moi-même, et non à quelques arrangements néfastes des circonstances. Je suis heureux d’avoir un destin banal selon toutes apparences mais qui m’est unique, dont j’ai la charge devant l’Eternel, quelques-uns et surtout moi-même. Le point d’honneur (Thérèse d’Avila, la si grande et totale…) est devenu toute ma ligne d’existence. Et la somme fait bien que les astreintes et les emm… qui me sont familiers, ne m’étouffent plus et qu’en revanche la moindre goutte de miel, une larme de repentir et de tendresse retrouvés par notre fille, ou l’instant du visage à visage au réveil de ma chère femme me comblent. La renommée et le rôle m’eussent rendu le parcours intime et la situation d’attention aux miens très malaisé, si même je m’en étais aperçu.
Prier… [1] l’art de la catéchèse selon les Actes des Apôtres, commencer par regarder autrui, sa situation, ce qu’il est, ce qu’il veut, ce dont il est fait. Ensuite seulement, et sous l’inspiration de l’Esprit Saint – en tout cas libvéré autant que possible de soi – ne parle à cet autre que de lui-même et de cet Autre suprême qui le fera s’accomplir. Je constate que vous êtes en toutes choses, des hommes particulièrement religieux (et pourquoi ne le serions-nous pas aujourd’hui nous-mêmes quoique sous des formes, selon des manques et selon des envies et intuitions ne correspondant plus à ce que le clergé et le commentaire ont habituellement en cibles ?)… ce que vous vénérez sans le connaîre… lui qui en vértité n’est pas loin de chacun de nous… Habileté suprême, Paul, l’homme de  l’Ecriture, des prophètes, évoque leurs analogues dans le trésor, la culture et l’inconscient d’Athènes : c’est bien ce que disent certains de vos poètes : « Oui, nous sommes de sa race ». Que tout cela capote finalement, à vue humaine : Quand ils e tendirent parler de résurrection des morts, les uns riaient et les autres déclarèrent : « Sur cette question nous t’écouterons une autre fois ». Comment de catholiques pratiquants croient en la résurrection des morts, la leur propre, celle de leurs proches tant aimés, voire de leurs animaux dits de « compagnie », et en vivent quotidiennement, à fond la perspective ? Fort peu je crois. Mais nous avons la désespérance moins joyeuse et bien plus distraite, bien moins constructive que celle des Grecs. Tous les peuples, les princes et tous les juges de la terre, tous les jeunes gens et jeunes filles, les vieillards comme les enfants, qu’ils louent le nom du Seigneur, le seul au-dessus de tout nom, sur le ciel et sur la terre, sa splendeur [2]. L’enseignement de la Trinité et particulièrement de la personne de l’Esprit Saint est donné par le Christ. Le Père est référence, l’Esprit est acteur, « transmetteur ». Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous guiedra vers la vériét tout entière. En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même : il redira tout ce qu’il aura entendu (Jésus dit cela aussi de lui-même rapportant ce dont il est témoin auprès de son Père)… il reprendra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. Tout ce qui appartient au Père est à moi. Voilà pourquoi je vous ai dit : il reprend ce qui vient de mpi pour vous le faire connaître. Passer de l’envie de prier, née d’une telle poussée rien qu’à lire ces textes, à la prière-même qui – grâce ou appel ? – peut devenir un état de vie. Que prier !


[1] - Actes des Apôtres XVII 15 à 22 & XVIII 1 ; psaume CXLVIII ; évangile selon saint Jean XVI 12 à 15

[2] - Ce psaume se veut un hymne de la nature, du cosmos tout entier, à Dieu, créateur. L’univers entier est invité à glorifier Dieu, chaque chose de là où elle se triuve, chaque chise selon sa vocation ou sa fonction. Se voulant le plus proche possible de cet univers, ce psaume est construit d’une manière architecturale représentant deux pyramides superposées par leyrs pointes. Les six premiers versets parlent des louanges chantées par les éléments célestes, du plus élevé au plus bas. Les six versets suivants concernent l’hommage de la terre, mais cette fois du plus petit au plus grand ; les abîmes marins, le feu, la neige, le monde minéral, le monde végétal, le monde animal pour finir avec le plus élevé : l’homme. Ces deux  versets se terminent par un premier hémistiche identique : Yehalelou ét chém Adonaï « Qu’ils louent le nom de Dieu », et par un deuxième hémistiche différent. A propos du monde céleste, il est dit :  Ki hou tsiva vé nivraou « car c’est sur son ordre qu’ils furent créés » : ils se contenet d’obéir à la loi divine, tandis que sur la terre : Ki nisgav chémo lévado « son nom, et lui seul, doit être exalté ». Car c’est le monde où, avec l’homme, naît la conscience. On ne loue pas l’Eternel par obligation mais parce que l’on comprend qu’il faut le faire. Le poème se termine par la mention d’Israël qui peut paraître comme un retour au particularisme mais qui est en réalité une manière encore plus forte d’exprimer l’universalisme. Israël est en effet censé représenter la conscience du monde à son plus haut niveau par sa proximité privilégiée avec Dieu, ‘am qérovo = « son peuple proche ». Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit. En recopiant ce commentaire, d’abord : le Juif ne nomme jamais Dieu, à ce que je lis, Seigneur… sinon le psalmiste, mais le Juif notre frère contemporain ? à vérifier. Cette dénomination de Maître et Seigneur – familière au chrétien qui la tient des Apôtres selon les évangiles – suppose plus encore que la reconnaissance d’une supériorité totale, une proximité vécue. La louange n’est pas une obligation certes, mais elle n’est pas non plus la révérence admirative pour l’horloger des déistes, elle est une inspiration amoureuse que nous recevons de Celui qui nous cherche éperdûment depuis la création de tout et depuis notre conception en particulier. Le cantique de l’Univers, que chante le poverello rejoignant toute la création, est cependant celui du psalmiste et du Juif. Prière heureusement universelle, logiquement universelle.

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