mardi 15 mai 2012

n'arrête pas l'oeuvre de tes mains ... il laissa déborder sa joie de croire en Dieu... - textes du jour

Mardi 15 Mai 2012

Ces changements de prince donnent du spectacle pour les gens du spectacle mais pas pour beaucoup plus, ils affectent cependant quelques vies et projets individuels, j’en ai encore eu hier soir le témoignage, sans me compter autrement qu’à un mode virtuel à périodicité quinquennale. Arrivés à l’école avec une demi-heure d’avance, je ne sais pourquoi je n’ai pas « regardé » l’heure (expression qui littéralement considérée, n’a effectivement aucun sens et ferait une image surréaliste) et je peux rencontrer ainsi l’une de mes agresseuses de l’autre jour. A la considérer, et en oubliant sa taille extrêmement petite, elle a de beaux yeux, et ne refuse pas la sympathie mais elle a listé mes autres infractions notamment au giatoire devant notre mairie, quand je coupe court pour éluder les tortillards. En milieu rural ou semi-rural, les relations et recoupements sont ce qu’opèrent les carrières et camaraderies d’écoles dans les villes, le concret l’emporte sur le réseau mais il produit autant de densité, quelques amitiés et des ardoises à débit mutuel. Ainsi est-elle la belle-fille du tailleur de pierre qui, quelques années ou mois avant que j’achète ici, a démonté pierre par pierre, clandestinement et de nuit, une vieile bâtisse au bord de l’eau qui, très ancienne, avait de jolies choses. J’y ai perdu des sculptures qui se retrouvent près de notre cimetière et à une autre entrée du village, et surtout un permis de rénover ce qui m’eût placé en situation exceptionnelle avec une vue dans le sens du ria jusqu’à l’orée de l’océan et de la pleine mer. L’indélicat mais bon connaisseur, mort depuis 2004, je me suis gardé de l’évoquer. Je n’y eus pas retrouvé ma maison putative et eus accentué les possibles vindictes… Prier… nous avons récité un Je vous salue, Marie dans la fraicheur du matin qui tardait à commencer et demandé humblement protections, chances et sourires, tous deux, ma fille et moi, devant la petite grille de la cour de récréation. L’Angelus de MILLET… J’y ajoute notre pays. Seigneur, éternel est ton amour : n’arrête pas l’œuvre de tes mains [1]. La sortie miraculeuse de prison pour Paul et Silas, ce qu’il advient du gardien, beauté, charme de ces épisodes à la fondation de l’Eglise dont chacun peut être dramatique et qui tournent bien. Les Actes des Apôtres ne relatent que le martyre de saint Etienne et n’évoquent que la décapitation de saint Jacques – sauf lacune de ma part – et l’on ne « voit » pas l’arrivée à Rome de Paul puis de Pierre, et encore moins leur procès et leur mise à mort. Quelle en fut la motivation d’époque puisque ce ne pouvait plus être le « tolle » des Juifs… alors la contestation des divinités de l’Empire ?  vers le milieu de la nuit, Paul et Silas priaient et chantaient les louanges de Dieu, et les autres détenus les écoutaient. Tout à coup, il y eut un violent tremblement de terre, qui secoua les fondations de la prison ; à l’instant même, toutes les portes s’ouvrirent, et les entraves de tous les détenus sautèrent. Le gardien, tiré de son sommeil, vit que les portes de la prison étaient ouvertes ; croyant que les détenus s’étaient évadés, il dégaina son épée et il allait se donner la mort. Mais Paul se mit à crier : « Ne va pas te faire mal, nous sommes tous là ». Le gardien réclama de la lumière ; tout tremblant, il accourut et se jeta aux pieds de Paul et de Silas. Puis il les emmena dehors et leur demandz : « Que dois-je faire pour être sauvé, mes seigneurs ? ». Ils lui répondirent : « Crois au Seigneur Jésus ; alors tu seras sauvé, toi et toite ta maison ». Insistance : nous croyons à une personne, pas à un texte ou à un contenu dogmatique. Ceux-ci ne nous rapportent qu’à une personne, qu’à LA personne. Solidarité dans le salut, ceux, celles que nous aimons ou qui nous sont confiés embarquent dans le même vaisseau divin … La foi reçue, donnée, l’enseignement peut commencer. Sinon, il ne serait que texte et début personnel des évangélisateurs. L’Esprit Saint est premier, nous aidons ou sommes occasion, instrument. Ils lui annoncèrtent la parole du Seigneur, ainsi qu’à tous ceux qui vivaient dans sa maison (esclaves et domestiques, compris, donc). A l’heure même, en pleine nuit, le gardien les emmena pour laver leurs plaies. A l’instant même, il reçut le baptême avec tous les siens (l’eau, traitement du blessé, l’eau, guérison du péché et entrée dans le Royaume). Puis il invita Paul et Silas à monter chez lui, fit préparer la table et, avec toute sa maison, il laissa déborder sa joie de croire en Dieu. [2] Et vient alors ce discernement tant souhaité par Eve et Adam alors même qu’ils étaient en totale familiarité avec Dieu… le Défenseur… je vous l’enverrai. Quand il viendra, il dénoncera l’erreur dumonde sur le péché, sur le bon droit et sur la condamnation. Il montrera où est le péché, car l’on ne croit pas en moi. Il montrera où est le bon droit, car je m’en vais auprès du Père et vous ne me verrez plus (partie du texte paradoxale et difficile). Il montrera où est la condamnation, car le prince de ce monde est déjà condamné. » Ainsi soit-il


[1] - « Les fleuves de Babylone » ne sont rien d’autres que l’Euphrate et ses affluents ; on sait que la Babylonie s’est construite sur les rives de ce fleuve, comme l’Egypte le fut sur celles du Nil. Et c’est là qu’Israël va vivre sa première expérience d’un peuple en exil, loin de sa terre, loin de son sanctuaire ; il devra montrer qu’il est capable de rester lui-même en terre étrangère et païenne. Sans ignorer que nos sages attribuent ce Psaume à David lui-même, nous pensons qu’il a pu être rédigé au cours des premières années de l’exil ; il revêt d’ailleurs la forme d’une élégie. Relevons, dans ses neuf versets, quelques idées essentielles ; le souvenir de Sion reste vivace dans le cœur des exilés qui ne peuvent se résoudre à faire leur deuil de la patrie et refusent de se laisser aller à chanter comme ils chantaient sur leur terre natale ; ils ont suspendu leurs harpes comme pour s’interdire à tout jamais de chanter. De là vient sans doute, le fait que le judaïsme traditionnel ait interdit de goûter à une quelconque musique pour marquer le deuil consécutif à la destruction du Temple. Les exilés font aussi le serment, assorti d’une malédiction, de ne jamais oublier Jérusalem. Et c’est justement cette phrase qui est prononcée en brisant un verre, par celui qui se marie : « si je t’oublie, ô Jérusalem, que m’oublie ma droite ». Le psaume se termine par une vindicte violente contre Edom et Babel. Edom peut être ce peuple qui, au temps du premier Temple, implanté sur le flanc est d’Israël, à la hauteur de la mer Morte, applaudissait bruyamment aux coups de boutoir de Nabuchodonosor en criant : « démolissez, démolissez jusqu’à ses fondements ». Selon nos sages, Edom désigne aussi l’empire romain qui, en 68 de notre ère, détruisirent le second Temple. Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.

[2] - Actes des Apôtres XVI 22 à 34 ; psaume CXXXVII ; évangile selon saint Jean XVI 5 à 11

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