mardi 22 mai 2012

je sais que vous ne reverrez plus mon visage - textes du jour

Mardi 22 Mai 2012

Marguerite ne veut pas voir partir le train et se dit triste chaque fois que l’un de ses parents part. Je commente la silhouette si fine et le visage au sourire de sa mère : elle me répond que Maman fait très bien son travail de mère. Au cimetière, où elle réorne la croix de notre tombe en chantonnant, elle me dit l’inscription qu’elle mettra en dessous de ma date de mort. Elle vit en profondeur beaucoup plus concrètement que nous la disparition de notre chienne : il y a deux soirs, je voudrais me suicider pour la rejoindre plus vite. – Vérité de ce terrain que prétendent arpenter les politiques (réunions électorales, tracts dans les marchés forains, mais pas de porte-à-porte personnel du candidat). Moment avec Sandrine : sa mère tuée en traversant la quatre-voies longeant Vannes, elle a 14 ans ; son mari tué à moto. quand leur fille Sarah n’a pas trois ans ; un second mari, chroniquement handicapé ou mourant, ne vivant pas avec elle, mais dont elle a un enfant de bientôt sept ans, devenu incontinent le jour depuis trois ans, elle ne peut consulter que dans les centres gratuits, ne se loger qu’avec une cotisation minimale le principal étant assuré par je ne sais quel caisse, elle est ainsi à la campaagne, vaste terrain, vie de la ferme, mais son logeur, plaqué par sa femme, est « pressant »… Très beaux visages, la simplicité d’un LA TOUR, pour la fille et pour la mère. Marguerite les aime beaucoup. – La famille d’une autre amie, Laetitia, trouver du travail au père, sept enfants, visite par la conférence de St-Vincent-de-Paul, nous donnons des vêtements, invitons la petite amie, qui reste apparemment confiante et joyeuse de vivre, la mère tombée dans l’alcool, une maladie de peau au visage (alccol et anxiété), que « congédie » le mari l’envoyant chez sa mère à elle puis appelant sa propre mère à la rescousse (là est sans doute la plaie initiale, quelle est la femme ?), licenciement soudain après dit-il huit ans sans faute puis une petute faute… ces rapports de hiérarchie ou d’école primaire, un droit divin sans égard pour la dignité ou la nécessité d’autrui… chiffrage des dettes courantes à l’école, chez le médecin, faire « quelque chose »… lui retrouver un emploi, assurer sa femme de notre estime. – Et puis Dédé, cuisinier de la marine de l’Indochine à l’Algérie et sur le Colbert, de GAULLE et les Viets., les pieux acérés plantés dans les prés à la Libération par les enfants sur ordre des Allemands, éviter les atterrissages alliés, une vie reconstituée à son veuvage, nous nous connaissons par sa fille depuis vingt ans, vérité et solidité, les opinions politiques, vraies… il m’offre deux laitues qu’il va couper, et cinq œufs du jour. Il a construit ses murs, et planté ses pommiers qui font voûte de verdure en allée centrale de son potager. En 1961, il n’y avait rien. Le vibrato français, c’est beaucoup d’histoire mais peu de parole, c’est de la commune présence, le boire volontiers, la cuisine qui sent très bon, le souci des enfants, une lucidité sur soi et ses capacités. Ce peut être national. J’avais cessé d’être fréquent chez lui et qu’il vienne avec sa compagne, même prénom que sa première femme.
Mystère de nos fécondités ou des scandales que nous causons, des deux sans doute. Un Grec du mouvement des « indignés » à Athènes, repère par mon blog. mauritanien les possibles analogues à Nouakchott des révoltés chez lui et veut le contact, l’entretien à publier, la propagation par l’échange et une forme de fraternité dans les ressemblances, pour sans doute aller à l’universel par les différences ; je transmets grandes et petites coordonnées tandis que sur divers sites de mes amis se poursuit la querelle entre eux qui m’illustrent et me veulent et les anonymes proches du pouvoir autoritaire qui me reprochent la mise en garde – qui a été suivie d’effet – pour que l’élu du 6 Mai ne communique avec le putschiste d’outre-Sahara.
Un ami, très grand collaborateur d’agence de presse, biographe d’un de nos présidents, qui me communique chaque fois le premier jet de ses manuscrits depuis qu’il a défroqué pour ne plus qu’écrire, dans le Lubéron, me dit le prochain accueil éditorial de quelque chose à quoi il tient, et me donne le détail de ses votes et soutiens politiques depuis 1974. Il continue de se dire façonné par ses ascendances, elles sont émouvantes mais leur exotisme à tant d’égards le rend bien davantage de chez nous que certains de nos dirigeants dont l’un assure publiquement qu’à la tête de son parti il préfère payer les pénalités financières pour défaut de parité dans les candidatures qu’il cautionne mais avoir ainsi davantage d’élus. Tout est faux dans le raisonnement, y compris le calcul que le machisme paye dans les urnes. Il est vrai que Ségolène … tandis que je visitais les fermes pour trouver trace d’un de nos chiens en 2007, lui aussi égaré, notre Sinus… je l’entendais surnommée : « la poule des socialistes ». Notre France ne vaut qu’en réaction, d’abord infiniment minoritaire, au désastre ou à l’abus.

Prier… Rita… la future bienheureuse, née LAMOIGNON… notre petite chienne qui n’a vraiment rien fait à personne que nous aimer, heureuse quand je lui prenne la tête des deux mains à ses mâchoires, aux oreilles, le regard tendrement fixe, consentant… pourquoi l’avoir tuée ou la séquestrer… Vous savez comment je me suis comporté tout le temps que j’étais avec vous, depuis le jour de mon arrivée dans ce pays d’Asie. J’ai servi le Seigneur en toute humilité, dans les larmes, et au milieu des épreuves provoquées par les complots des Juifs. Vous savez que je n’ai rien négligé de ce qui pouvait vous être utile ; au contraire, j’ai prêché, je vous ai instruits en public ou dans vos maisons. J’adjurais les Juifs et les païens de se convertir à Dieu et de croire en notre Seigneur Jésus. Et maintenant me voici contraint par l’Esprit de me rendre à Jérusalem, sans savoir ce que je vais y trouver. Je sais seulement que l’esprit Saint, dans chaque ville où je passe, témoigne que la prison et les épreuves m’attendent. Mais pour moi la vie ne compte pas, pourvu que je tienne jusqu’au bout de ma course et que j’achève le ministère que j’ai reçu du Seigneur Jésus : rendre témoignage à la Bonne Nouvelle de la grâce de Dieu. Lui, Paul, le persécuteur fanatique qui n’a jamais, de son vivant, rencontré Jésus…Et maintenant, je sais que vous ne reverrez plus mon visage, vous tous chez qui je suis passé en proclamant le Royaume. [1] Comme son apôtre, l’affection et plus… du Christ pour ses disciples. Et c’est théologique. Je prie pour eux ; ce n’est pas pour le monde que je prie, mais pour ceux que tu m’as donnés : ils sont à toi, et tout ce qui est à moi est à toi, comme tout ce qui est à toi est à moi, et je trouve ma gloire en eux. L’identité de Dieu, c’est nous. Sa gloire, c’est nous. Le Christ qui va vivre l’agonie de l’angoisse et de la peur, au jardin des Oliviers, qui sait d’avance ce qu’il va subir en procès et jusqu’au « calvaire » rend explicite, audible, partageable sa dernière relation au Père, à son Père. Donne-moi la gloire que j’avais auprès de toi avant le commencement du monde. J’ai fait connaître ton nom aux hommes que tu as pris dans le monde pour me les donner. Ils étaient à toi, tu me les as donnés, et ils ont gardé fidèement ta parole. Maintenant, ils ont reconnu que tout ce que tu m’as donné vient de toi, car je leur ai donné les paroles que tu m’avais données : ils les ont reçues, ils ont vraiment reconnu que je suis venu d’auprès de toi. L’incarnation, le ministère public, la passion, la résurrection, certes pour la rédemption, mais bien davantage et plus essentiellement pour une révélation et obtenir des hommes, de l’humanité, de la création la foi. Qui est tout simplement la reconnaissance de Dieu.


[1] - Actes des Apôtres XX 17 à 27 ; psaume LXVIII ; évangile selon saint Jean XVII 1 à 11

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