samedi 25 février 2012

un petit nombre de personnes, huit en tout, furent sauvées - textes du jour

Dimanche 26 Février 2012


Prier… [1] Pierre, présenté comme si spontané qu’il n’est qu’affectivité mais pas intelligence, à lecture superficielle des évangiles, est au contraire subtil et attaché au vrai. Il nous représente tous dans son enseignement comme chef des apôtres et tête de l’Eglise toujours en fondation, et plus encore dans sa vie quotidienne aaux côtés du Christ, ces trois ans essentiels. Ses réactions et sa compréhension, son cheminement sont les nôtres. Alors, le résumé qu’il en donne est saisissant : dans sa chair, le Christ a été mis à mort, dans l’esprit, il a été rendu à la vie. Toute la liturgie pascale est donnée par Pierre (il aurait fallu une encyclique de deux cent pages pour nos époques, pour Pierre, deux lignes) : c’est ainsi qu’il est allé proclamer son message à ceux qui étaient prisonniers de la mort (chaque mot compte) … c’était une image du baptême qui vous sauve maintenant. Suivent des conseils pratiques à la manière de Jacques. Théologie pastorale de Pierre et Jacques, énoncé du mystère par Jean, architecture totalisante de Paul. Charme particulier (les dessins du communiste EFFEL) de la Genèse… un pense-bête que Dieu se donne vis-à-vis de nous avant qu’il y ait décisivement le signe de la croix : Je mets mon arc au milieu des nuages, pour qu’il soit le signe de l’alliance entre moi et la terre. Lorsque je rassemblerai es nuages au-desus de la terre, et que l’arc-en-ciel apparaîtra au milieu des nuages, je me souviendrai de mon alliance avec vous et avec tous les êtres vivants (l’envoi en mission universelle et à toute la création, concluant l’évangile de Marc), et les eaux ne produiront plus le déluge, qui détruit tout être vivant. Je crois bien que le temps du déluge est de quarante jours comme celui du désert préparant le ministère public du Christ. Après son baptême, Jésus se recueille : aussitôt, l’Esprit le pousse au désert. Les expérience de Dieu fait homme, la tentation, comme il y aura l’angoisse au jardin des Oliviers et l’interrogation finale au Golgotha. Jésus comme successeur de son précurseur : après l’arrestation de Jean Baptiste, Jésus partit pour la Galilée… une sorte de déclic, dirait-on aujourd’hui. Cycle ? non. Les temps sont accomplis, début de tout. Prier « directement » : Seigneur, enseigne-moi tes voies, fais-moi connaître ta route. Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi, car tu es le Dieu qui me sauve. Rappelle-toi, Seigneur, ta tendresse, ton amour qui est de toujours. [2] Ainsi soit-il
[1] - Genèse IX 8 à 15 ; psaume XXV ; 1ère lettre de Pierre III 18 à 22 ; évangile selon saint Marc I 12 à 15

[2] - Il manque dans ce psaume alphabétique les lettres bet et vav, tandis que le alef et le réch reviennent deux fois. La dernière phrase, extraite du psaume 130.8, a été peut-être ajoutée pour combler la lacune du vav. Ainsi, la quête de Dieu consiste-t-elle essentiellement à connaître les voies qui mènent à lui et à comprendre que ces chemins se confondent avec la vérité, le bienfait, la droiture et que seuls sont aptes à s’y engager ceux qui craignent Dieu, les modestes qui se reptent sincèrement de leurs erreurs en s’en remettant entièrement à lui. Au bout de ces chemins brillent alors l’espoir, le salut, le pardon et, par-dessus tout, le mystère de Dieu. C’est ce psaume qui a été choisi par nos sages comme type-même de supplication, qu’ils ont appelé néfilat apayim (littéralement « la chute de la face ») afin de compléter l’énumération des 13 attributs divins. Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit. La manière dont commente et lit notre rabbin m’éveille à une évidence : le christianisme a ceci de particulier qu’il n’est lié à aucune langue (erreur décisive et inculte que de se cramponner au latin, selon quelques-uns, même si cette langue qui n’est plus parlée est fort belle, a son rythme, sa précision et a enfanté en Europe occidentale la plupart de nos parlers, de nos écrits et donc de nos façons de penser. Le Juif, religieux ou pas, a comme base de sa littérature, de sa civilisation, plus encore que d’une religion certainement moins pratiquée, même en israël, qu’autrefois, les psaumes, les livres de ce que le chrétien appelle l’Ancien Testament : la Thora et le musulman reçoit d’une pueple et d’une langue particulière le monument littéraire de celui-ci : le Coran, l’hébreu, l’arabe se parlent et ils constituent une âme populaire, une référence même profane. Le religieux a enfanté plus que de la piété ou des rites. Le chrétien pratique des transpositions : l’homme est à l’image de Dieu, les sacrements perpétuent l’action incarnée du Christ… le chrétien est convaincu que Dieu parle sa propre langue, dans sa civilisation et dans son époque, hic et nunc, pas seulement selon les circonstances qu’il déchiffre, ou l’inspiration de son cœur, mais selon une révélation qui continue par l’Esprit Saint donnant à chaque génération le sens de l’immuable mais pour aujourd’hui. – Reste que Claude BRAHAMI dit, ce matin, admirablement le sens de ce psaume, de ce qu’il nous apporte au nom de son peuple et de sa tradition. Manifestement, ces commentaires ne sont pas écrits d’un bloc ni d’un seul tenant, ils le sont jour après jour selon sa prière, la nôtre.

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